Point de marché – 10 octobre 2025

• Actions : Les marchés américains ont reculé en raison des retards de publication de données liés au shutdown, l'attention se portant désormais sur les résultats trimestriels ; marchés européens contrastés avec un DAX à un niveau record, tandis que les banques ont pesé sur le STOXX ; en Asie, la tendance est partagée : la Chine progresse grâce aux contrôles sur les terres rares, tandis que Hong Kong recule suite à l’offre de rachat de Hang Seng par HSBC.
• Volatilité : VIX stable. Dispersion élevée. Powell reste prudent. Le risque lié à la saison des résultats s'intensifie.
• Actifs numériques : BTC stable ; ETH en repli ; IBIT/ETHA en baisse ; le Luxembourg achète des ETF BTC.
• Devises : Le JPY a retrouvé un soutien généralisé durant la nuit après une forte faiblesse récente.
• Matières premières : L'argent dépasse 50 USD pour la première fois en 45 ans. Le BCOM se rapproche de sa clôture hebdomadaire la plus élevée depuis trois ans.
• Marché Obligataire : Les rendements des bons du Trésor restent dans une fourchette étroite, tandis que les spreads des obligations à haut rendement enregistrent leur plus forte hausse en plus d'un mois, reflet d'un sentiment de risque affaibli.
• Événements macro : Indice de confiance de l’Université du Michigan (octobre, États-Unis).

Titres macroéconomiques

• Le président américain Trump a annoncé son intention de se rendre en Israël après que ce dernier a déclaré vouloir signer un accord avec le Hamas prévoyant la libération de 2 000 prisonniers contre les derniers otages israéliens.
• Les États-Unis et la Finlande ont convenu de construire ensemble onze brise-glaces, dont quatre seront produits en Finlande et sept aux États-Unis avec le soutien de l’expertise finlandaise, une initiative perçue comme un engagement géostratégique en faveur de la sécurité dans la région arctique.
• Les prix à la production du Japon ont augmenté de 2,7 % en glissement annuel en septembre 2025, un rythme identique à celui d’août, mais supérieur aux prévisions de 2,5 %. Les coûts ont progressé pour la plupart des composantes, à l’exception de la chimie, du fer, de l’acier et du pétrole. D’un mois sur l’autre, les prix à la production ont progressé de 0,3 %, inversant la baisse de 0,2 % enregistrée en août et dépassant la prévision de 0,1 %.
• Les responsables de la BCE ont convenu que la politique actuelle soutient l'objectif d'inflation de 2 %. Les opinions divergent sur les risques d’inflation, mais les taux d’intérêt sont jugés suffisants pour faire face à d’éventuels chocs. L’économie de la zone euro reste solide mais confrontée à des risques de croissance, notamment liés aux tensions géopolitiques. La BCE a réduit ses taux de 200 points de base entre juin 2024 et juin 2025, puis a marqué une pause une fois l'objectif atteint. Les taux devraient rester stables, avec un possible resserrement à la fin de 2026.

Temps forts du calendrier macroéconomique (heures GMT)

Les données du gouvernement américain sont affectées par les fermetures et risquent d’être retardées
12h30 – Taux de chômage (Canada)
14h00 – Indice de confiance de l’Université du Michigan (octobre, États-Unis)

Trimestriels

La semaine prochaine :

• Lundi : Fastenal
• Mardi : JP Morgan, Johnson & Johnson, Louis Vuitton, Wells Fargo, Goldman Sachs, Blackrock, Citigroup
• Mercredi : ASML, Bank of America, Morgan Stanley, Abbott Laboratories, Rio Tinto, Progressive
• Jeudi : TSMC, Charles Schwab, Interactive Brokers, Nestlé, ABB, Essilor Luxottica
• Vendredi : American Express, Reliance Industries, Volvo

Actions

• États-Unis : S&P 500 –0,3 %, Nasdaq 100 –0,1 %, Dow –0,5 % en raison des lacunes dans les données liées au shutdown et de la prudence en amont des résultats. PepsiCo +4,2 % après des résultats solides et des perspectives positives, tandis que Costco gagne +3,1 % grâce à de bonnes ventes en septembre. Nvidia +1,8 % poursuit sa dynamique dans l’IA, les investisseurs restant sur les gagnants, tandis qu’Apple recule de –1,6 % dans un contexte de faiblesse des méga-cap technologiques. En l’absence de données officielles, les prévisions des entreprises deviennent la principale référence alors que la saison des résultats du T3 débute la semaine prochaine.
• Europe : Euro Stoxx 50 –0,4 % et STOXX 600 –0,4 %, tandis que le DAX établit un nouveau record à +0,1 %, porté par les matériaux malgré des données commerciales allemandes décevantes. Les banques pèsent : HSBC –5,2 % après avoir proposé un rachat de Hang Seng Bank à 13,6 milliards USD et suspendu ses rachats d’actions ; Lloyds –3,2 % sur des inquiétudes persistantes liées au financement automobile au Royaume-Uni. À l’inverse, Heidelberg Materials +2,9 % soutenu par la solidité du ciment et des prix, et Bayer +2,8 % après des avancées dans une thérapie contre la maladie de Parkinson. Le FTSE 100 recule de –0,4 %, affecté par le secteur financier.
• Asie : Tendance régionale contrastée. Le Nikkei 225 grimpe de +1,8 % à un niveau record, soutenu par les technos locales et SoftBank. Le Shanghai Composite monte de +1,3 % à 3 934 après la Golden Week, les mines bondissant alors que Pékin renforce ses contrôles sur les exportations de terres rares : China Northern Rare Earth +10,0 %, Zijin Mining +10,0 %. Le Hang Seng recule de –0,3 % à 26 753, dominé par l’annonce du projet de privatisation de Hang Seng Bank par HSBC : Hang Seng Bank +26,1 % sur l’offre, HSBC –5,5 % à Hong Kong, le marché réagissant à l’impact sur le capital et à la suspension des rachats.

Volatilité

• Le VIX a légèrement augmenté à 16,43 (+0,80 %), tandis que le VIX1D a bondi de plus de 13 %, indiquant une forte demande pour des couvertures à court terme. Malgré cette hausse, la volatilité reste contenue au niveau des indices, même si la dispersion entre actions augmente. L’indice de dispersion du CBOE reste proche de 36, reflétant une divergence marquée entre les secteurs gagnants et perdants. L’inquiétude persiste à l’approche de la saison des résultats, des discours de la Fed et des retards de données liés au shutdown. Les propos de Powell sont restés évasifs, sans offrir de soulagement. Le SKEW reste bas, ce qui suggère une demande réduite pour la protection contre les baisses.
• Mouvement anticipé de l’indice SPX aujourd’hui : ±27 points (~0,4 %), ce qui reflète un calme prudent avant les résultats majeurs et les données CPI attendues la semaine prochaine.

Actifs numériques

• Les marchés crypto consolident après un fort rallye. Le Bitcoin se maintient au-dessus de 121 700 USD, résistant au bruit politique. L’Ethereum recule à 4 373 USD (–0,9 %), tandis que les altcoins affichent des performances contrastées. IBIT et ETHA baissent respectivement de 1,9 % et 3,8 %, malgré des flux entrants robustes en début de semaine.
• L’attention s’est tournée vers le fonds souverain du Luxembourg, qui a alloué 1 % de son portefeuille aux ETF Bitcoin – une première en Europe. Ce signal institutionnel pourrait stimuler l’intérêt régional plus large.
• Sur le plan réglementaire, les sénateurs démocrates américains ont proposé de nouvelles restrictions sur la DeFi, suscitant une réaction vive de la communauté crypto. Roger Ver aurait conclu un accord fiscal avec le DOJ.

Marché Obligataire

• Les rendements des bons du Trésor américain ont fluctué dans une fourchette étroite, les taux longs progressant légèrement en séance avant de refluer durant la nuit. Une adjudication de T-bonds à 30 ans a rencontré une demande solide, en ligne avec les précédentes.
• Les spreads des obligations à haut rendement américaines se sont nettement élargis hier en raison d’un sentiment de risque affaibli. L’indice Bloomberg mesurant l’écart entre la dette à haut rendement et les bons du Trésor US a augmenté de neuf points de base, atteignant 282 points de base – son niveau le plus élevé depuis août.

Matières premières

• L’or est retombé sous les 4 000 USD après une nouvelle séance agitée, l’argent ayant brièvement franchi les 50 USD pour la première fois depuis 1980 avant de chuter de 5,4 %. Les prix se sont stabilisés pendant la session asiatique avec l’or à 3 976 USD et l’argent à 49,6 USD. Des indicateurs techniques en surachat rendent les deux métaux vulnérables après une envolée de quatre jours. Les jours à venir diront si le seuil des 50 USD reste une résistance majeure. La suite dépendra de la capacité de l’or à poursuivre sa hausse avant une consolidation – voire une correction – longtemps attendue. L’argent n’est plus bon marché par rapport à l’or, le ratio or/argent passant sous sa moyenne décennale autour de 81. Le platine et le palladium ont également reculé.
• Le pétrole est resté stable à proximité de ses récents plus bas, absorbant la forte baisse hebdomadaire sur fond d’optimisme prudent concernant la détente au Moyen-Orient et les perspectives d’offre. Le WTI s’échangeait sous les 62 USD après une chute de 1,7 % jeudi, tandis que le Brent se stabilisait autour de 65 USD. L’approbation par Israël d’un cadre de paix incluant des échanges d’otages et de prisonniers a soutenu le sentiment de marché.
• L’indice Bloomberg Commodity Total Return se dirige vers une hausse hebdomadaire modérée et sa clôture la plus élevée en trois ans, avec une progression de 10,6 % depuis le début de l’année. La force généralisée des métaux précieux et industriels a compensé les faibles pertes dans l’énergie et l’agriculture.

Devises

• Le yen japonais a enfin retrouvé un soutien durant la nuit, notamment après que Takaichi, cheffe du PLD et future Première ministre, a rejeté l’idée selon laquelle elle serait favorable à un yen plus faible. L’USDJPY a atteint un sommet à 153,27 avant de refluer vers 152,80 ce matin.
• Le dollar américain a été globalement plus fort hier, avant de marquer une pause durant la nuit. L’EURUSD a chuté bien en dessous de 1,1600, atteignant un creux de plus de deux mois à 1,1542, avant de remonter vers 1,1575 en début de séance européenne, proche du précédent plancher de range. Le GBPUSD a franchi le seuil des 1,3324 pour atteindre un plus bas à 1,3280, avant de rebondir au-dessus de 1,3300 durant la nuit.
• La Chine continue de soutenir sa devise, le USDCNH repassant sous les 7,13 lors des échanges asiatiques, après un fixing du CNH étonnamment fort et malgré un dollar américain globalement robuste.