Prévisions chocs
Prévisions "chocs" 2026
Saxo Group
Sales Trader
Résumé: Les marchés se sont retournés contre la France, entraînant une vente historique d’obligations d’État et forçant Paris à dévoiler un vaste plan d’austérité. Après des années de complaisance, les investisseurs exigent une véritable discipline budgétaire de la part de la deuxième économie de la zone euro.
Sous la pression d’une attaque sur sa dette souveraine, la France promet de profondes réformes avant qu’il ne soit trop tard.
Le scénario longtemps redouté par Bercy, s’est finalement concrétisé : les obligations d’État françaises ont été attaquées, obligeant le gouvernement à dévoiler, dans la précipitation, un plan de réformes profondes, proche de l’austérité, pour tenter de rétablir la confiance.
En quelques jours, le rendement de l’OAT à 10 ans a bondi de 3,5% à près de 6% : des niveaux jamais vus depuis deux décennies. Le spread entre l’OAT et le Bund s’est élargi à environ 400 points de base, effaçant toute notion de convergence au sein de la zone euro. Le prix des CDS - Credit Default Swaps - souverains français s’est envolé, reflétant un marché qui intègre désormais le risque de défaut jugé impensable jusqu’alors.
Tout est parti d’une adjudication d’OAT manquée, dans un contexte de croissance plus faible et de déficit budgétaire croissant. Les investisseurs ont jugé que le pays n’offrait plus de trajectoire crédible, ni budgétaire ni structurelle.
Cette perte soudaine de confiance rappelle la crise britannique de 2022, lorsque le “mini-budget” de Liz Truss avait provoqué une vente massive de Gilts et forcé la Banque d’Angleterre à intervenir d’urgence.
La France est maintenant confrontée à son propre « moment Liz Truss » : une prise de conscience dictée par le marché qui expose la fragilité de sa crédibilité budgétaire.
L’ajustement a été rapide : les banques françaises ont vu leurs collatéraux perdre en valeur, les marges de financement se sont envolées, et les investisseurs internationaux ont cessé d’acheter les nouvelles émissions. Les marchés ont pris la main là où la politique temporisait.
Pendant plus d’une décennie, la France avait bénéficié d’un traitement de faveur. Sa dette, assimilée à celle de l’Allemagne, profitait d’un statut de quasi-actif sûr. Les investisseurs avaient toléré le manque de discipline, convaincus que la BCE resterait un filet de sécurité et qu’il n’existait pas d’alternative liquide.
Mais en 2026, les conditions ont changé. La BCE a mis fin à ses réinvestissements massifs du programme de rachat PEPP, laissant les États seuls face à la demande réelle du marché.
Dans le même temps, l’Allemagne a fortement augmenté ses émissions pour financer la défense et la transition énergétique, offrant enfin une alternative sûre et abondante. Les flux se sont redirigés vers le Bund, affaiblissant le statut “core” de la France.
Le gouvernement a été contraint de réagir dans l’urgence. Un Conseil de défense économique s’est réuni dans la nuit pour élaborer un plan de stabilisation.
Dans les heures suivantes, l’exécutif a présenté un plan de réformes profondes, incluant le gel de certaines dépenses publiques, la révision de prestations sociales, l’accélération de privatisations partielles et une nouvelle séquence de réformes des retraites.
L’objectif affiché est de démontrer à Bruxelles et aux investisseurs la volonté de redresser les comptes publics. Paris agit désormais sous la contrainte du marché.
À Francfort, la Banque centrale européenne a choisi la retenue. Les gouverneurs ont rappelé que le Transmission Protection Instrument ne peut être activé qu’en présence d’une politique budgétaire crédible.
Sans signaux concrets de réforme, la BCE a refusé de racheter des OAT sur le marché secondaire.
Le choc français a montré que même un souverain de base peut perdre sa crédibilité presque du jour au lendemain. Les marchés n’ont pas remis en question la solvabilité de la France, ils ont remis en question sa gouvernance.
En janvier 2026, les marchés ont simplement rappelé à l’Europe qu’aucune dette, pas même celle de la France, n’est sacrée.
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