Prévisions chocs
Prévisions "chocs" 2026
Saxo Group
Responsable de la Stratégie Investissement
L’année 2026 pourrait moins reposer sur un scénario central bien défini que sur un changement de régime : les marchés pourraient revaloriser ce qui compte réellement (croissance, inflation, politique budgétaire, géopolitique, concentration).
Le principal piège serait un faux sentiment de sécurité : certaines positions peuvent sembler défensives… jusqu’à devenir excessivement détenues.
La diversification ne consisterait pas à détenir davantage de lignes, mais à s’exposer à des moteurs de risque différents, en comprenant précisément ce qui est détenu lorsque le récit dominant se retourne.
L’année 2025 a récompensé les récits : investissements massifs, effet d’échelle et promesse d’une monétisation future de l’IA.
En 2026, les marchés pourraient devenir moins patients et plus exigeants : marges, pouvoir de fixation des prix et génération de trésorerie pourraient être davantage scrutés.
Les gagnants pourraient continuer à surperformer, mais la performance facile liée au marché pourrait s’atténuer. Dans un contexte d’attentes élevées, des résultats simplement « corrects » pourraient être sanctionnés s’ils ne dépassent pas largement les anticipations.
Vérification des positions :
Évaluer l’exposition à un nombre important de grandes capitalisations liées à l’IA, directement ou via des fonds de croissance américains larges.
Idée d’équilibre :
Il pourrait être envisagé de rechercher une diversification des sources de résultats, par exemple via des entreprises aux flux de trésorerie plus stables et à des valorisations raisonnables.
Risque à noter :
S’éloigner des leaders peut entraîner un retard de performance si la dynamique liée à l’IA se poursuit.
La décennie passée a conduit à se focaliser sur les banques centrales. La prochaine pourrait être davantage influencée par les budgets publics, l’endettement et les émissions obligataires, ainsi que par les politiques liées aux cycles électoraux.
Si la politique budgétaire devenait dominante, les banques centrales pourraient davantage réagir que diriger, et les mécanismes de soutien pourraient évoluer.
Vérification des positions :
Évaluer dans quelle mesure un portefeuille repose sur une baisse des taux et sur les signaux rassurants des banques centrales.
Idée d’équilibre :
Il pourrait être envisagé de rechercher une allocation plus « toutes saisons », plutôt que de dépendre exclusivement d’une baisse des taux.
Risque à noter :
Les obligations longues peuvent toujours surperformer si la croissance ralentit, si l’inflation recule plus rapidement que prévu ou si les marchés anticipent des baisses de taux plus marquées.
Le raisonnement simpliste « baisse des taux = hausse des obligations » ne s’applique pas toujours aux maturités longues. Celles-ci nécessitent souvent un ralentissement économique marqué pour progresser durablement.
Si la croissance résiste, les rendements longs peuvent rester élevés, notamment en raison de primes de terme persistantes et d’émissions obligataires importantes liées aux déficits.
Vérification des positions :
Analyser si les obligations longues sont considérées comme un ancrage « sans risque ».
Idée d’équilibre :
Certains investisseurs combinent des obligations de maturité plus courte et de qualité élevée avec une exposition plus limitée aux maturités longues.
Risque à noter :
Les obligations longues peuvent reculer même en période de baisse des taux si les inquiétudes inflationnistes ou l’offre obligataire maintiennent les rendements élevés.
Un dollar plus fort affecte généralement d’abord les devises et la prise de risque des marchés émergents, puis les matières premières, avant d’impacter les résultats globaux via les effets de change.
Ces mouvements sont rarement progressifs et peuvent durcir rapidement les conditions financières à l’échelle mondiale.
Vérification des positions :
Évaluer la dépendance du portefeuille à un dollar faible (fonds émergents, matières premières, actions hors États-Unis).
Idée d’équilibre :
Les expositions aux devises pourraient être diversifiées afin d’éviter une dépendance excessive à une seule direction du dollar.
Risque à noter :
Les mouvements de change peuvent s’inverser rapidement ; la couverture ou le rééquilibrage peut réduire le risque sans l’éliminer totalement.
Le principal risque ne serait pas une inflation durablement élevée, mais une inflation instable, plus sensible aux chocs d’offre, à la géopolitique, aux événements climatiques et aux interventions publiques.
Un tel environnement pénaliserait la complaisance, rendrait les corrélations plus instables et limiterait l’efficacité des stratégies passives.
Vérification des positions :
Évaluer si le portefeuille est construit pour des marchés calmes, avec peu de protection contre les chocs.
Idée d’équilibre :
Certains investisseurs privilégient des « amortisseurs » tels que la liquidité, une limitation de l’effet de levier et une diversification des sources de performance.
Risque à noter :
Une détention accrue de liquidités ou de couvertures peut réduire le potentiel de performance en phase de marché haussier.
Le retour à la moyenne est tentant, mais la question structurelle est plus large : l’énergie, les métaux et les infrastructures redeviennent-ils des intrants stratégiques ?
Si la rareté est durable, 2025 pourrait n’avoir été qu’un avant-goût. À l’inverse, un ralentissement de la demande pourrait entraîner de fortes corrections.
Vérification des positions :
Analyser si l’exposition aux actifs réels a été initiée tardivement ou totalement évitée.
Idée d’équilibre :
En cas d’exposition, maintenir des tailles maîtrisées et diversifier au sein du thème ; sinon, éviter une approche binaire.
Risque à noter :
Les matières premières et les actions associées peuvent être très volatiles, y compris dans un contexte inflationniste.
Les marchés ne se corrigent pas toujours à cause de l’économie, mais parfois parce que tous les investisseurs détiennent les mêmes positions.
Même des entreprises de grande qualité peuvent devenir risquées si les attentes sont excessives et les positions trop concentrées.
Vérification des positions :
Évaluer si les positions dites « défensives » correspondent en réalité aux mêmes positions surchargées.
Idée d’équilibre :
Réduire le risque de concentration en répartissant l’exposition entre plusieurs styles (croissance, valeur, qualité, rendement).
Risque à noter :
L’élargissement de l’exposition peut pénaliser la performance si les leaders continuent de surperformer.
Les marchés ont tendance à minimiser la géopolitique jusqu’à ce qu’elle affecte concrètement les flux énergétiques, les chaînes logistiques, les sanctions ou la cybersécurité.
Le point de bascule est rarement anticipé et se manifeste souvent par des signaux indirects : coûts d’assurance, fret, stockage ou réponses politiques.
Vérification des positions :
Identifier les expositions aux chaînes d’approvisionnement fragiles ou aux coûts énergétiques élevés sans mécanismes de protection.
Idée d’équilibre :
Introduire des éléments de résilience sans transformer l’ensemble du portefeuille en pari géopolitique.
Risque à noter :
Les stratégies de couverture géopolitique peuvent être coûteuses si les tensions s’apaisent.
Lorsque les valorisations sont élevées, les marchés deviennent sélectifs. Dans des environnements plus instables, la résilience et la capacité à générer des flux de trésorerie peuvent primer, mais les rotations peuvent être rapides.
Les positions consensuelles n’ont pas besoin de mauvaises nouvelles, seulement de nouvelles moins bonnes.
Vérification des positions :
Évaluer si des niveaux de valorisation élevés sont acceptés pour la croissance ou si le rendement est recherché sans analyse de sa durabilité.
Idée d’équilibre :
Combiner croissance, solidité et flux de trésorerie durables sans surpondérer un seul facteur.
Risque à noter :
Les rotations peuvent être brutales ; la diversification des styles peut lisser les résultats sans supprimer les phases de repli.
La diversification se limite souvent à multiplier les actifs qui réagissent de manière similaire en période de stress.
Les portefeuilles pourraient être construits autour de sensibilités distinctes : taux, croissance, inflation, liquidité, devises et géopolitique.
Cela n’implique pas d’éviter certaines classes d’actifs, mais de comprendre les scénarios implicites associés à chaque position.
Vérification des positions :
Identifier ce qui reste protecteur si actions et obligations baissent simultanément.
Idée d’équilibre :
Construire une allocation capable de traverser différents environnements macroéconomiques.
Risque à noter :
En période de stress extrême, les corrélations peuvent augmenter ; la diversification aide sans offrir de protection totale.
Aborder 2026 sans certitudes, mais avec une hiérarchie de questions, pourrait être pertinent dans un contexte de transition vers un régime contraint : contraintes budgétaires, d’offre, géopolitiques et de valorisation.
Un rappel essentiel : les erreurs les plus coûteuses proviennent souvent de l’hypothèse que les performances passées se répéteront à l’identique.
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