Comprendre le conflit entre les États-Unis et l’Iran

Charu Chanana
Responsable de la Stratégie Investissement
Points clés :
Escalade géopolitique majeure : Les États-Unis ont mené des frappes directes sur des sites nucléaires iraniens — un tournant majeur qui accroît l’incertitude sur les marchés mondiaux.
Point stratégique pétrolier sous tension : Le détroit d’Hormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial, devient un point chaud. Même sans interruption, les risques pesant sur l’offre font grimper les prix de l’énergie et ravivent les craintes d’inflation, ce qui pourrait retarder les baisses de taux des banques centrales, y compris la Fed.
Rotation sectorielle à envisager : Les actions des secteurs de l’énergie et de la défense pourraient tirer leur épingle du jeu, tandis que les marchés européens et asiatiques émergents — notamment ceux dépendants des importations énergétiques — pourraient subir une pression macroéconomique accrue.
Note : ce contenu est du matériel marketing.
Escalade géopolitique majeure : Les États-Unis ont mené des frappes directes sur des sites nucléaires iraniens — un tournant majeur qui accroît l’incertitude sur les marchés mondiaux.
Point stratégique pétrolier sous tension : Le détroit d’Hormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial, devient un point chaud. Même sans interruption, les risques pesant sur l’offre font grimper les prix de l’énergie et ravivent les craintes d’inflation, ce qui pourrait retarder les baisses de taux des banques centrales, y compris la Fed.
Rotation sectorielle à envisager : Les actions des secteurs de l’énergie et de la défense pourraient tirer leur épingle du jeu, tandis que les marchés européens et asiatiques émergents — notamment ceux dépendants des importations énergétiques — pourraient subir une pression macroéconomique accrue.
Note : ce contenu est du matériel marketing.
Les marchés ont été secoués ce week-end après que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont lancé des frappes aériennes contre trois sites nucléaires iraniens majeurs, marquant une escalade historique des tensions au Moyen-Orient. Cette décision, prise sans l’aval du Congrès, soulève non seulement des risques géopolitiques mais aussi des interrogations sur la stabilité institutionnelle américaine et la confiance des investisseurs mondiaux dans le leadership des États-Unis.
Même si l’ampleur de la riposte iranienne reste incertaine, un point stratégique est déjà sous les projecteurs : le détroit d’Hormuz, un passage étroit par lequel transite environ un baril de pétrole sur cinq au niveau mondial. L’Iran n’a pas besoin de le fermer complètement ; la simple menace suffit à agiter les marchés, renforcer les anticipations d’inflation et affecter les classes d’actifs.
Les marchés sont désormais confrontés à une combinaison de risques : perturbation de l’approvisionnement énergétique, choc inflationniste, reports de baisses de taux et incertitude macroéconomique croissante à l’échelle mondiale.
Pourquoi ce n’est pas le moment de baisser la garde
La décision du président Trump de bombarder les sites nucléaires iraniens ce week-end assombrit les perspectives pour les actions et autres actifs sensibles au risque. Même si la réaction initiale des marchés semble contenue, les investisseurs ne doivent pas tomber dans la complaisance.
Voici pourquoi :
Les marchés pétroliers sous tension : Si la flambée des prix du pétrole lundi s’est atténuée en cours de journée, la tendance générale montre une pression croissante sur les chaînes d’approvisionnement énergétiques mondiales. Même sans fermeture du détroit d’Hormuz, des coûts de transport et d’assurance plus élevés pourraient maintenir les prix de l’énergie à un niveau élevé de manière plus durable.
Prix du brut + fragilité mondiale = risque macro : Une hausse prolongée des prix du pétrole dans un contexte de croissance mondiale faible pourrait raviver les craintes de stagflation — un vent contraire classique pour les actions et le moral des consommateurs.
Les baisses de taux pourraient être retardées : Les banques centrales pourraient se montrer plus prudentes dans leur volonté d’assouplir leur politique monétaire si la hausse des prix de l’énergie alimente les anticipations d’inflation. Aux États-Unis, cela s’ajoute à une inflation déjà persistante, à des tensions liées aux droits de douane, et aux pressions politiques exercées par le président Trump sur la Fed.
L’imprévisibilité politique est un risque en soi : Le revirement soudain de Trump — passant d’une posture attentiste à des frappes militaires — renforce un sentiment d’instabilité stratégique. Pour les entreprises et les investisseurs, cela complique les décisions d’allocation de capital à long terme.
Les éléments à surveiller
La réponse de l’Iran : Une attaque directe contre les forces américaines ou un blocage du détroit d’Hormuz constituerait un tournant majeur pour les marchés. Si le transport maritime devient trop risqué ou coûteux, cela pourrait perturber l’approvisionnement mondial en énergie, les coûts de fret, et les chaînes d’approvisionnement.
Évolution du prix du pétrole : Un maintien des cours au-dessus de 100 $/baril pourrait raviver les stratégies liées au choc inflationniste et retarder les assouplissements monétaires.
Réaction du marché obligataire américain : Selon que les taux baissent en raison d’une ruée vers les actifs refuges ou montent par crainte d’inflation, cela influencera les flux d’actifs mondiaux.
Évolution du dollar : Une brusque remontée du dollar due au débouclage de positions vendeuses pourrait durcir les conditions financières globales, notamment dans les pays émergents vulnérables.
Rotation des marchés actions mondiaux : Les marchés asiatiques et européens — en particulier les importateurs d’énergie — pourraient peiner. Les secteurs de la défense et de l’énergie sont, eux, susceptibles de faire preuve de résilience.
Blocage politique aux États-Unis : L’absence de validation par le Congrès pour l’action militaire pourrait accentuer les divisions politiques, compliquer la politique budgétaire et nourrir les inquiétudes sur la stabilité des institutions.
Effets géopolitiques secondaires : Bien que le conflit soit centré sur les États-Unis et l’Iran, les investisseurs doivent rester vigilants face aux réactions potentielles de la Russie et de la Chine, toutes deux très impliquées dans les questions énergétiques et régionales.
Réflexions stratégiques pour les portefeuilles (sans valeur de conseil en investissement)
L’exposition à l’énergie peut servir de couverture
Les producteurs d’énergie peuvent profiter de la hausse des prix du pétrole. Les ETF spécialisés offrent un accès diversifié aux grandes entreprises pétrolières et aux prestataires de services, sans devoir négocier directement des contrats sur le pétrole brut.
Défense et mines d’or, indicateurs d’incertitude géopolitique
Les entreprises de défense et les producteurs d’or attirent l’attention en période de tensions. Historiquement recherchés lors de crises géopolitiques ou de craintes inflationnistes, ces secteurs peuvent offrir une certaine résilience, notamment si votre portefeuille est fortement exposé aux secteurs cycliques comme la tech ou la consommation discrétionnaire.
L’or, couverture classique, mais pas toujours efficace
L’or peut perdre de son attrait si les taux d’intérêt augmentent ou si le dollar se renforce significativement.
Prudence sur l’Asie émergente et l’Europe
Les pays fortement dépendants des importations de pétrole — Inde, Thaïlande, Philippines, Europe — risquent de subir une triple peine : hausse des coûts énergétiques, dépréciation de leur monnaie, et fuite de capitaux. Les inquiétudes sur leur croissance pourraient s’intensifier si les prix de l’énergie restent élevés.
Les États-Unis, mieux protégés ?
En tant qu’exportateur net d’énergie, les États-Unis pourraient être relativement moins affectés économiquement par la hausse du pétrole, même s’ils ne sont pas à l’abri d’une volatilité des marchés.
Repenser l’exposition aux secteurs de forte croissance
Les secteurs sensibles aux taux et aux coûts de production — comme la tech de croissance ou les start-ups — pourraient voir leurs marges et valorisations sous pression en cas de retard des baisses de taux et de hausse des anticipations d’inflation. Il ne s’agit pas forcément de vendre, mais de réfléchir à son horizon de placement et à sa tolérance au risque, surtout en cas de forte concentration.
Obligations pour équilibrer
Les fonds obligataires à duration courte ou à stratégie flexible peuvent atténuer la sensibilité aux taux tout en offrant du rendement, notamment si les marchés obligataires long terme deviennent volatils à cause des tensions entre inflation et recherche de sécurité.