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Pas glorieux

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

Le marché parisien a continué son rebond technique hier. Les opérateurs ont été plutôt soulagés par la publication de l’inflation aux Etats-Unis (en repli par rapport au mois de mars). Cependant, si on regarde bien dans les détails, tout indique que la baisse de l’inflation n’est que temporaire. Le pic d’inflation, tant attendu par les économistes et la Réserve Fédérale américaine, n’est pas encore arrivé. La tendance de fond en bourse est toujours négative. Les flux sont encore en baisse sur les actions en France et en Europe. La décollecte est particulièrement importante. Certaines valeurs commencent à devenir intéressantes dans une perspective d’achat. C’est en particulier le cas d’Hermès. Le groupe de luxe fait partie des plus fortes baisses du CAC 40 depuis le début de l’année (-31%). L’action est près de 1000 euros contre un point haut à 1678 euros. Hermès fait partie de ces valeurs du luxe qui sont structurellement très chères (comme Kering). Mais la baisse s’explique surtout par la forte exposition de l’entreprise à la Chine (fermeture de 26 magasins, ce qui n’est en rien une bonne nouvelle). Ce sera très dur de reproduire les excellents résultats des dernières années (du fait de la panne économique chinoise). Mais on commence, progressivement, à se rapprocher d’une zone d’achat. Hermès reste une valeur d’exception. Si le titre passe sous les 1000 euros, il sera peut-être temps de s’intéresser à des achats (toujours dans une perspective de long terme).

  • Il n’y avait pas beaucoup de statistiques hier. L’inflation en Roumanie a atteint 13,7% sur un an en avril. La hausse continue. Aux Etats-Unis, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a ralenti avec une progression de seulement 0,3% en avril sur un mois – soit la plus faible hausse depuis août. En mars, la progression était de 1,2% en variation mensuelle. Cependant, il est trop tôt pour se réjouir. Une grande partie de la baisse en avril est liée au reflux des prix de l’essence – reflux temporaire. En effet, selon les dernières données publiées par l’Energy Information Administration, le prix de l’essence a de nouveau progressé à 4,16 USD par gallon.
  • Il n’y a pas de débat. Les membres du FOMC de la Réserve Fédérale américaine sont tous unanimement en faveur d’un durcissement monétaire plus prononcé. Plusieurs membres ont plaidé pour au moins deux hausses de taux de 50 points de base chacune à court terme. La présidente de la Réserve Fédérale de Cleveland, Loretta Mester (qui est plutôt considérée comme une pragmatique), a même indiqué qu’une hausse de taux de 75 points de base est sur la table pour la deuxième partie d’année si l’inflation ne reflue pas. Certains économistes considèrent que le pic d’inflation est quasiment dépassé. C’est loin d’être certain. Mester a également plaidé pour la vente de MBS qui figurent au bilan de la banque centrale (titres adossés au marché hypothécaire). C’est un point crucial. Ce type d’opération pourrait induire une baisse des prix de l’immobilier (dans le meilleur des cas un dé-gonflement contrôlé de la bulle immobilière) et, par ricochet, provoquer une réelle baisse de la mesure de l’inflation. Aux Etats-Unis, les prix immobiliers sont pris en compte dans le calcul de l’inflation, ce qui n’est pas le cas en zone euro, par exemple. Bien plus que l’ampleur de la hausse des taux, ce qui va compter dans les prochains mois sera la baisse des prix immobiliers outre-Atlantique.
  • Avec la baisse des valorisations, les fusions-acquisitions connaissent une accélération. Le fabricant de cigarettes Philip Morris (grosse valorisation de plus de 124 milliards d’euros) rachète l’entreprise Swedish Match qui est spécialisée dans les allumettes et les produits à base de tabac (valorisation de 15 milliards d’euros). La transaction va se faire à 106 couronnes suédoises (environ 10 euros au cours actuel) par action. Il s’agit d’une des plus importantes transactions en Europe cette année. D’autres vont survenir. Le deal se monte à 15 milliards d’euros (totalement en cash) avec un premium de 40%. C’est conséquent. Avec cette acquisition, Philip Morris souhaite se diversifier tout en restant dans son cœur de métier alors que la réglementation anti-tabac ne cesse de se renforcer au niveau mondial. Le marché est plutôt sceptique concernant l’opération. Mais il faut rappeler que les conditions de marché sont difficiles en ce moment.

Les résultats d’entreprises continuent avec Verbund (entreprise autrichienne d’électricité), KBC Group, Brookfield (gestion d’actifs au Canada), Fortum (énergie), Siemens, Allianz, Merck, Hapag-Lloyd (armateur – une des publications les plus intéressantes de la séance, selon nous), RWE (énergie), Atlantia (autoroutes en Italie), Snam (gaz naturel), NTT (téléphonie au Japon), SoftBank Group, Aegon (société d’assurance), Naturgy Energy et Motorola Solutions.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont attendues à 195k contre 200k la semaine précédente aux Etats-Unis. Le marché du travail américain n’est pas, pour l’instant, un point d’attention des économistes. Il se porte bien. En revanche, il faudra surveiller de près la première estimation des prix à la production aux Etats-Unis en avril. C’est un indicateur majeur. Il permettra d’avoir une idée de la proportion d’inflation qui va être répercutée à court terme sur le consommateur américain (les derniers chiffres de la consommation sont encore positifs, pour information). C’est un indicateur beaucoup plus pertinent que l’indice des prix à la consommation, selon nous. 

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