Idée de trading - MICHELIN

Saxo
Michelin, résilient et agile dans un environnement incertain
Cette analyse vous est proposée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien".
Les actionnaires, pour beaucoup des salariés (anciens et actuels), sont venus en nombre, comme à leur habitude, à l’assemblée générale du pneumaticien hexagonal mi-mai. Les questions se sont succédé sur le pneu lunaire, destiné au véhicule que la Nasa compte envoyer à la fin de la décennie, l’IA et les droits de douane. Il a été aussi question de restructuration. « Les décisions [de restructuration et de fermetures de sites, comme à Cholet et à Vannes, NDLR] sont toujours prises en dernier ressort », a affirmé Florent Menegaux, qui préside Michelin depuis mai 2019. Des choix difficiles qu’il assume et qui n’ont d’autre but que de permettre la poursuite de l’innovation et la pérennité de l’entreprise. « Le modèle de conquête du monde de Michelin s’est fait à partir des exportations depuis l’Europe. Aujourd’hui, économiquement, ce n’est plus possible. » Des problèmes de sous-charges sont apparus sur notre continent, mais aussi en Chine.
La résilience, citée par Yves Chapot, gérant non commandité et directeur financier, pour commenter les performances de 2024, sera-t-elle encore le maître mot de l’assemblée de 2026 ? « Les derniers mois ont montré la fragilité du multilatéralisme patiemment construit ces dernières années, a observé Florent Menegaux. Cette assemblée intervient à un moment où beaucoup de nos repères sont perturbés. Nous devons faire preuve d’agilité [...] face à la perte de repères des consommateurs, qui privilégient les services aux biens de consommation. »
Un tiers des ventes aux Etats-Unis
Le chiffon rouge des droits de douane américains effraye-t-il Michelin ? Bibendum réalise un tiers de ses ventes mondiales aux Etats-Unis, de loin son premier débouché. « Nous faisons beaucoup de local pour le local, les biens destinés au marché américain y sont produits ou alors tout près, a répondu Florent Menegaux aux actionnaires. Changer une supply chain, c’est long, en moyenne quatre années. Nous n’avons pas l’intention de modifier structurellement notre chaîne d’approvisionnement parce qu’une déclaration est faite. Il y a beaucoup de mouvement autour de droits de douane, mais rien de stable, nous ne savons pas ce qui va effectivement affecter Michelin. A ce stade, Michelin reste Michelin. Et nous arrivons globalement à comprendre comment réagir à la situation. »
Notre conseil
Nous recommandons la valeur à l’achat. Le groupe, résilient et agile, bénéficie d’un effet prix-mix toujours positif, ce qui lui a permis de confirmer ses objectifs annuels, fin avril.