Tesla : l’heure du bilan alors qu’Elon Musk se lance de nouveau en politique

Neil Wilson
Investor Content Strategist
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Faits clés
Le PDG de Tesla, Elon Musk, a annoncé la création d’un nouveau parti politique, le “America Party”
Le titre TSLA a chuté de 7 % lundi suite à cette annonce
Les actionnaires de Tesla craignent des dommages à l’image de la marque et une distraction de Musk vis-à-vis de la gestion de l’entreprise
Des doutes renouvelés quant à l’attention d’Elon Musk vis‑à‑vis de Tesla ont pesé sur l’action lundi, après qu’il ait annoncé son intention de lancer un nouveau parti politique destiné à bousculer le système bipartite américain.
Musk a déclaré vouloir fonder l’America Party, qui ciblerait « seulement 2 ou 3 sièges au Sénat et 8 à 10 circonscriptions à la Chambre ». Ce projet fait suite à ses critiques publiques envers le président Trump au sujet de la réforme fiscale, laquelle va creuser considérablement le déficit. Musk espère que son nouveau parti remportera quelques sièges clés pour peser sur des votes importants, comme la récente loi sur les dépenses et les impôts adoptée par la Chambre.
Quelques points importants à souligner :
Bien que Musk n’ait pas évoqué de prise de distance avec Tesla, les investisseurs ont perçu ce nouvel engagement politique comme un signe de distraction potentielle.
Les actionnaires s’inquiètent de l’implication croissante de Musk en politique depuis ses rapprochements avec Trump et sa direction du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE).
Sa proximité avec Trump et son soutien à des partis de droite en Europe ont semblé nuire à l’image de Tesla : les ventes chutaient et l’action a reculé de 40 % entre le début de l’année et la mi‑mars. Le conseil d’administration a exercé des pressions pour que Musk temporise.
Les investisseurs craignent également que cette réorientation politique affecte la capacité de Musk à gérer les défis de Tesla : déploiement de la flotte Robotaxi, recul des ventes en Europe, concurrence féroce en Chine. Les livraisons au deuxième trimestre ont baissé de 14 % en glissement annuel. Le lancement d’un Robotaxi à Austin (Texas) a déçu.
En avril, Musk a annoncé qu’il réduirait « significativement » son rôle dans le gouvernement américain, juste après que Tesla a publié un important recul de ses bénéfices et de ses ventes en début d’année. L’action avait rebondi.
En mai, il a quitté DOGE et réaffirmé son engagement à diriger Tesla pendant cinq ans : l’action a grimpé de nouveau. Les investisseurs veulent voir un Musk pleinement investi : c’est, de loin, l’atout majeur de Tesla. L’entreprise fait face à de nombreux défis, mais ces derniers estiment que Musk est la meilleure personne pour la diriger.
Dès mai, nous avions souligné que l’engagement de Musk était un point d’interrogation majeur pour l’action. Nous avions noté : « À observer si Musk se retire réellement de la politique. Une réorientation vers Tesla pourrait redynamiser sa reprise — à condition qu’il reste pleinement engagé. »
Un retour en politique : bonne ou mauvaise nouvelle pour Tesla ?
Ce nouvel engagement devrait raviver les tensions avec Trump et menacer des contrats ou subventions.
Il pourrait détourner Musk de ses responsabilités à un moment crucial pour l’entreprise.
Aller à l’encontre de Trump ne permettra probablement pas de regagner les soutiens perdus lors de ses appuis précédents envers l’ex‑président.
Rappelons que la proximité de Musk avec Trump avait été perçue comme un moteur pour le dossier Robotaxi ou la conduite autonome (FSD). Les investisseurs pourraient s’attendre à une évolution inverse désormais.
Par ailleurs, les modifications des crédits carbone méritent une attention particulière — le tumulte politique masque un problème de fond bien plus sérieux pour Tesla.
Le « gros et magnifique projet de loi fiscale » signé récemment par Trump met fin à environ 2 milliards $ de crédits d’impôt pour véhicules électriques destinés à Tesla. Cette loi supprime les pénalités prévues par les normes CAFE (corporate average fuel economy) imposées aux constructeurs polluants, lesquels achetaient pour des milliards de crédits d’émissions à Tesla. Avec la suppression des amendes, ces fabricants n’auront plus besoin d’acheter des crédits à Tesla, qui dépend fortement de cette source de revenus.
Au premier trimestre, les revenus de Tesla issus des crédits d’émissions ont augmenté de 35 %, atteignant 595 millions $, dépassant les 409 millions $ de bénéfice net. L’année dernière, l’entreprise a généré 2,8 milliards $ de revenus dans ce secteur, contre 1,8 milliard en 2023 — soit 39 % de son bénéfice net annuel de 7,1 milliards $.
La fin des crédits carbone ne devrait pas impacter immédiatement le résultat net, puisque Tesla bénéficie d’accords pluriannuels avec d’autres constructeurs, qui mettront du temps à s’éteindre. De plus, Tesla peut continuer à vendre des crédits à l’étranger — notamment via un système de mutualisation récemment mis en place dans l’UE. Toutefois, environ trois quarts des revenus liés aux crédits d’émissions sont actuellement générés aux États-Unis.
Ce qu’il faut surveiller :
La réaction du conseil d’administration de Tesla : interviendra-t-il pour s’assurer de l’engagement total de Musk ?
L’annonce politique se traduira-t-elle par un retrait concret de Musk de la vie politique ?
À plus long terme, l’impact de la réforme fiscale pourrait être plus lourd que ce remaniement politique.
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