Idée de trading - SANOFI

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Sanofi, retour des doutes sur la R&D
Cette analyse vous est proposée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien".
Le laboratoire français a-t-il cherché à faire oublier la grosse déception liée aux résultats cliniques d’Itépekimab dans la bronchite du fumeur ? La belle acquisition de la biotech américaine Blueprint Medicines pour 9,1 milliards de dollars (auxquels pourraient s’ajouter 400 millions) n’a toutefois pas amadoué les marchés. L’action, sanctionnée le 30 mai dernier (- 4,5%) a poursuivi son recul le jour de l’annonce de l’opération. Sanofi va lancer une OPA sur la biotech cotée au Nasdaq sur la base de 129 $ par action, ce qui fait ressortir une prime correcte de 27%.
Blueprint dispose d’un actif déjà commercialisé, Ayvakyt, qui est le seul médicament au monde approuvé contre une pathologie immunologique rare, la mastocytose. Ce traitement a déjà rapporté en 2024 près de 500 millions de dollars de facturations et ces dernières ont bondi de 60% au premier trimestre 2025. Son potentiel en pic de ventes est estimé à 2 milliards de dollars. Le portefeuille de Blueprint est riche de plusieurs composés en phase avancée en immunologie. Après le récent accord de 1,9 milliard de dollars avec Dren Bio, Sanofi consolide ses positions en maladies rares mais aussi en immunologie, où le laboratoire dispose d’un leadership avec son médicament vedette Dupixent (13 milliards de ventes en 2024).
Déceptions cliniques
Par ailleurs, l’intégration de Blueprint devrait être positive d’environ 5% sur le bénéfice net par action dès 2026. « C’est une opération structurante, représentant près de 9% de la capitalisation du groupe, à laquelle on ne s’attendait pas, la direction ayant toujours communiqué sur sa volonté de réaliser des acquisitions ciblées entre 2 et 5 milliards de dollars en phase assez précoce, compte tenu d’un portefeuille jugé assez riche en phase avancée, ce qui peut susciter des interrogations après les récents échecs cliniques », indique un investisseur.
Il est probable que si cette opération avait été annoncée dans la foulée des bonnes nouvelles de 2024, elle aurait été saluée. Or Sanofi enchaîne les déconvenues cliniques depuis le début de l’année. Après l’arrêt des essais du vaccin contre E. Coli en février, l’annonce de résultats mitigés pour amlitelimab dans l’asthme en mars (le critère d’évaluation principal n’a pas été atteint), aussi développé dans la dermatite atopique, puis la déception pour Itépekimab, l’addition commence à être lourde. En tout cas, cet événement a remis en cause l’un des plus importants catalyseurs cliniques du laboratoire à court terme. Ce qui a réintroduit le doute sur la profondeur de son portefeuille de recherche et sur sa capacité à exécuter sa feuille de route R&D.
Notre conseil
En dépit de ces nouvelles mitigées, nous restons à l’achat du titre. Au second semestre, des succès en phase III pour amlitelimab dans l’eczéma atopique et pour tolebrutinib dans la sclérose en plaques seront nécessaires pour convaincre le marché que le groupe pourra compenser la perte d’exclusivité de Dupixent en 2030. L’acquisition de Blueprint paraît pertinente. La valorisation de Sanofi est faible sur la base d’un PER de 9,9 fois pour 2026, et le rendement avoisine 5%.
Cette analyse a été élaborée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien" et diffusée par Saxo Banque à des fins exclusivement publicitaires. Ceci est un contenu marketing.