Direction : Ecart.

L'action du livreur express a plié à Wall Street mercredi après avoir annoncé des prévisions décevantes pour le premier trimestre de son nouvel exercice. Impossible, par ailleurs, de faire la moindre prévision sur l'ensemble des douze mois compte tenu de la faible visibilité induite par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

On dit de FedEx et d'UPS qu'ils sont, de par leur activité de livreur express de colis, des baromètres et indicateurs avancés de l'économie mondiale. Si cela est vrai, il faut peut-être s'attendre à des jours assez sombres… Car, à l'occasion de la publication de ses comptes du quatrième trimestre, dont les profits ont pourtant dépassé les attentes des analystes, FedEx a averti que le trimestre en cours serait au contraire plus compliqué. Ce qui a provoqué un mouvement vendeur en Bourse mercredi. De quoi aggraver un bilan annuel déjà négatif de 18%...

Pour son premier trimestre du nouvel exercice, le groupe de livraison express vise, certes, un chiffre d'affaires stable, voire en hausse de 2% sur un an, contre une croissance de 0,1% anticipée par le consensus, mais il prévoit un bénéfice par action ajusté compris entre 3,4 et 4 dollars. C'est moins que les 4,06 dollars avancés par les analystes. Pourquoi un tel écart au niveau des profits, donc sur les marges de l'entreprise ? Parce que les expéditions entre les Etats-Unis et la Chine constituent l'activité la plus rentable de l'entreprise. Et c'est ce trafic, bien évidemment, qui a été le plus freiné par les droits de douane exorbitants mis en place par l'administration Trump avant que les surtaxes ne soient abaissées, bien que restant à des niveaux supérieurs à leurs seuils initiaux. Les estimations supposent, par ailleurs, qu'il n'y aura pas de nouvelle détérioration de la conjoncture dans les mois à venir.

Forte dégradation des volumes avec la Chine

Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. Alors que le groupe se livre traditionnellement à l'exercice des prévisions annuelles, ce n'est pas le cas cette fois, faute de visibilité dans un environnement trop compliqué. La direction de la société ne s'avance donc que pour le trimestre en cours, car « nous ne pouvons tout simplement pas prédire comment cela va se passer », avoue Brie Carere, directrice de la clientèle de FedEx. Pour ce qui est de ces livraisons à la Chine, les mieux margées donc, les tendances se sont fortement détériorées en mai et les volumes devraient continuer de rester sous pression, regrette la dirigeante.
C'est la première fois en 13 ans que FedEx ne donne pas de prévision pour l'ensemble de son exercice, ne manque pas de souligner Brian Ossenbeck, analyste en charge de la valeur chez JPMorgan, « FedEx publiera probablement des prévisions pour l'ensemble de l'année lorsqu'il aura une plus grande clarté en matière de politique commerciale ». Pour Ariel Rosa, chez Citi, « les faibles prévisions pour le premier trimestre éclipsent les bons résultats publiés, il y a vraiment trop d'incertitude ».

Notre conseil : 
Nous étions à l'écart de FedEx et le demeurons au vu des tendances affichées par ce géant aux activités très diversifiées. L'absence de prévision annuelle est un réel aveu de faiblesse. On attendra avant de se repositionner malgré la forte baisse du titre depuis le début de l'année.