Idée de trading - Apple

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Apple : Détrôné en Bourse par Microsoft, Apple cherche la parade à la surenchère des taxes douanières
Cette analyse vous est proposée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien". Date : 09/04/2025
Sous-jaçent : Apple
ISIN : US0378331005
Direction : Nous restons prudents et préférons donc rester à l’écart.
En pleine déroute boursière, la marque à la pomme a perdu son titre de première capitalisation au monde au profit d'un autre Gafam, Microsoft.
Prenons n'importe quel iPhone d'Apple. Il est fabriqué, comme 80 % des smartphones de la marque à la pomme, en Chine, son incontournable eldorado en dépit des tentatives de diversification. Avec l'escalade douanière de la Maison Blanche, à laquelle Pékin répond en montrant les crocs, le téléphone verra son prix flamber. Selon les analystes de Rosenblatt Securities, cités par nos confrères des Echos, la hausse atteindrait jusqu'à 43 % en cas de répercussion à 100 % des surcoûts sur le client final. Ce scénario reposait toutefois sur des droits de douane portés à 54 %. Depuis, ils ont explosé à 104 %. Et s'ajoutent aux 46 % de taxes qui frappent le Vietnam et aux 27 % imposés à l'Inde. C'est très clairement une mauvaise nouvelle pour les adeptes de la marque. Et par ricochet pour Apple, dont les ventes de smartphones patinaient déjà. Les autres produits, de l'iPad à l'Apple Watch, en passant par les Mac, ne couperont pas à des augmentations substantielles.
Depuis le sommet du 26 décembre 2024 où le titre culminait à 260,10 dollars, l'action du géant de Cupertino a chuté de 33,7 % et flirte avec le seuil des 170 dollars. Le titre de première capitalisation boursière mondiale lui échappe désormais au profit de Microsoft, qui n'est pas non plus épargné par la guerre commerciale. Depuis le 31 mars, 746 milliards de dollars se sont évaporés en Bourse pour Apple ! Le « Liberation Day » laisse un goût bien amer aux investisseurs, qui doivent, en outre, composer avec une volatilité accrue. Le CBOE Apple VIX, jauge de la volatilité implicite sur le titre, a renoué avec des niveaux inexplorés depuis septembre 2020. « La situation des droits de douane complique vraiment les choses pour Apple. Que va-t-il faire ? Augmenter les prix ? La demande s'en ressentira. Absorber les coûts ? Cela nuira aux bénéfices et aux marges, s'interroge Anthony Saglimbene, responsable de la stratégie de marché chez Ameriprise Financial Services. Il est très difficile d'évaluer les perspectives à partir d'ici, et c'est pourquoi le marché a réagi comme il l'a fait. » Sans une marche arrière, même incomplète, sur les droits de douane ou une exemption, comme ce fut le cas lors du premier mandat de Donald Trump, un rebond d'Apple semble compromis à court terme. Quant au maintien ou à l'augmentation des surtaxes, ils représenteraient un « Armageddon économique », selon la formule de Daniel Ives, l'analyste vedette de Wedbush Securities.
Des résultats sous haute surveillance
Sur le terrain, les équipes dirigeantes s'activent pour trouver des solutions afin d'esquiver ou, tout du moins, atténuer l'impact de la guerre commerciale. Selon le Times of India, Apple a vidé les stocks de ses sites d'assemblage avant l'entrée en vigueur des taxes. Ces derniers jours, pas moins de cinq avions-cargos bourrés d'iPhone ont quitté la Chine en urgence direction les Etats-Unis. Un palliatif de court terme. Négocier avec les sous-traitants asiatiques pour qu'ils revoient à la baisse leurs prix est une alternative possible. Quant à une réimplantation industrielle aux Etats-Unis, outre les défis opérationnels et de coûts qu'elle induit, elle n'empêchera pas le géant californien de payer des taxes à l'import sur les composants qui ne sont pas produits sur place. Selon Dan Ives, une telle relocalisation ferait grimper le prix d'un iPhone à 3.500 dollars.
Avec la récente chute, le multiple de valorisation, à 24,7 fois le bénéfice à douze mois, est proche de son plus bas de septembre 2022 mais représente encore une prime par rapport à la moyenne à dix ans. Si les résultats du deuxième trimestre, prévus le 1er mai, devaient être décevants et les anticipations réduites, cette cote d'amour pourrait être malmenée, avec une action devenant plus chère en réduisant le dénominateur du ratio cours/bénéfice. « Il est vrai qu'il y a beaucoup d'incertitudes, mais compte tenu de l'ampleur des prix de ce sell-off, je pense que le marché devrait être assez stable à partir de maintenant », rationalise Andrew Zamfotis, gestionnaire de portefeuille chez Ami AM. Un avis que ne partage pas Pat Burton, gestionnaire de portefeuille chez Winslow Capital Management : « Le marché s'attend à une révision négative de la part de presque toutes les entreprises technologiques pour les trimestres de juin et de septembre. En un sens, 2025 sera une année déficitaire. »
Conseil :
Le groupe est frappé de plein fouet par la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump. Nous restons prudents et préférons donc rester à l’écart.