Prévisions chocs
Une entreprise du classement Fortune 500 nomme un modèle d’intelligence artificielle comme directeur général.
Charu Chanana
Responsable de la Stratégie Investissement
Ferrari a tous les codes du luxe… mais sur quatre roues
Ferrari, grâce à son pricing power exceptionnel a le profil d’une valeur de luxe. Toutefois, les prévisions présentées lors de la journée investisseurs d’octobre ont fortement déçu. Elles traduisent sans doute un excès de prudence de la part de la direction.
Le conseil de notre partenaire "Investir" :
La dernière alerte est à relativiser cette alerte, la société étant toujours excessivement prudente dans ses prévisions, tandis que la F80 dopera les résultats 2026 et 2027. Le cours actuel nous semble donc constituer un bon niveau d’entrée. Nous visons 480 dollars à New York.
Le nom de Ferrari fait immédiatement penser à la Formule 1 et aux 24 heures du Mans. C’est sur les circuits que la société créée par Enzo Ferrari (son fils Piero est encore le deuxième actionnaire avec 9,7% du capital derrière la famille Agnelli) et dont le premier modèle – la 125 S – a été fabriqué en 1947, a bâti sa légende avec 16 titres de champion du monde des constructeurs en Formule 1 et 12 victoires, dont les trois dernières éditions, pour l’épreuve mancelle. Mais ces activités liées au sport automobile par le sponsoring, la marque et les produits dérivés ne représentent que 10% du chiffre d’affaires et constituent, avant tout, une prestigieuse vitrine pour les voitures de sport commercialisées par le groupe de Maranello.
La stratégie est un cas d’école de pricing power. La société gère la rareté en limitant volontairement le nombre de voitures commercialisées mais agit avec efficacité sur le levier des prix qui augmentent fortement. Ainsi, le nombre de voitures vendues après avoir fortement augmenté en 2021 et en 2022 est relativement stable entre 13.000 et 14.000 unités depuis trois ans. En revanche, le chiffre d’affaires a continué à augmenter de façon spectaculaire – il est passé de 5,1 milliards en 2022 à 7,2 milliards estimés cette année grâce à une envolée de 32% du prix moyen des bolides vendus qui dépasse maintenant 430.000 euros.
3,6 millions d’euros
A quel secteur rattacher Ferrari ? A l’automobile ou au luxe ? Techniquement, c’est bien sûr une voiture, mais boursièrement, c’est un bijou sur quatre roues avec un prix allant jusqu’à 3,6 millions d’euros l’unité pour la nouvelle supercar F80 fabriquée à 799 exemplaires et dont les livraisons, qui viennent de commencer, se traduiront surtout dans les comptes 2026 et 2027. C’est donc une valeur de luxe avec les caractéristiques qui lui sont associées : un fort pricing power, un prix de l’occasion qui, comme pour certains sacs à main haut de gamme, ne se déprécie pas avec le temps, voire augmente, une marge opérationnelle qui flirte avec les 30% et un PER « luxueux » de 37 fois estimé pour 2025. En outre, contrairement aux sociétés de luxe « classiques », elle est assez peu exposée aux humeurs du consommateur chinois, ce pays (en incluant Hongkong et Taïwan) représentant moins de 10% des ventes. Autre atout, une visibilité exceptionnelle procurée par un carnet de commandes de deux ans.
Attention cependant, le premier risque sans ce dossier est le ralentissement de la croissance et ses conséquences sur un titre dont la valorisation est élevée. La société a eu l’occasion de l’expérimenter le 9 octobre, à l’occasion de la journée investisseur de présentation du plan à horizon 2030. L’action a plongé de 15,4% en une séance (sa plus forte chute depuis l’introduction en Bourse en 2016), le marché accusant le coup d’une perspective d’un chiffre d’affaires de 9 milliards en 2030 sous-tendant une croissance annuelle de seulement 5% par an, contre plus de 11% entre 2022 et 2025.
Cette analyse a été élaborée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien" et diffusée par Saxo Banque à des fins exclusivement publicitaires. Ce document est un contenu à visée marketing et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement.