Prévisions chocs
Une entreprise du classement Fortune 500 nomme un modèle d’intelligence artificielle comme directeur général.
Charu Chanana
Responsable de la Stratégie Investissement
La publication semestrielle d’Alibaba timidement accueillie en dépit d’une solide progression dans le cloud, tirée par l’IA
Le mastodonte chinois a fait part de revenus supérieurs aux attentes, mais vu sa rentabilité s’éroder en raison de la vive concurrence sur le segment de l’e-commerce. La dynamique dans le cloud s’avère en revanche particulièrement probante, avec une croissance alimentée par la demande pour ses outils d’IA, créneau sur lequel Alibaba nourrit d’immenses ambitions.
Le conseil "Investir" :
Porte-étendard du compartiment technologique chinois, Alibaba compte bien concurrencer les géants nord-américains dans l’IA. Le titre demeure relativement bon marché au vu du rythme de croissance dans le cloud et des ambitions du groupe. Nous sommes acheteurs, objectif de 190 dollars.
La très nette accélération de la croissance du pôle consacré aux services de cloud computing n’a pas suffi à rasséréner les investisseurs d’Alibaba, mardi 25 novembre, le titre du géant chinois de la technologie et de l’e-commerce ayant cédé plus de 2% à New York en réaction à cette publication pourtant solide. Le chiffre d’affaires global a atteint 247,8 milliards de yuans, soit 34,8 milliards de dollars, en hausse de 5% sur un an et supérieur au consensus établi par les analystes, logé légèrement au-dessus de 245 milliards de yuans. Il est particulièrement scruté, car il enregistre les revenus liés aux outils d’intelligence artificielle (IA) déployés, et la division cloud a donc impressionné, avec une progression de 34% de ses revenus sur un an, à 39,8 milliards de yuans (5,62 milliards de dollars), témoignant d’une vive accélération par rapport au trimestre précédent (+26% sur un an).
« La forte demande en IA a encore accéléré l’activité de notre pôle cloud intelligent, avec un chiffre d’affaires lié aux produits d’IA atteignant une croissance à trois chiffres en glissement annuel pour le neuvième trimestre d’affilée », s’est félicité le PDG, Eddie Wu. Ce dernier, à l’instar des dirigeants des géants technologiques nord-américains, constate que la demande pour ces produits « reste très forte ». « En fait, nous ne sommes même pas en mesure de suivre le rythme de la croissance de cette demande en termes de rythme auquel nous pouvons déployer de nouveaux serveurs », a-t-il admis.
L’e-commerce affecte la rentabilité
Alibaba prévoit donc, en conséquence, d’investir encore plus massivement dans le développement d’infrastructures. L’enveloppe de 380 milliards de yuans (53 milliards de dollars) sur trois ans, annoncée en février, pourrait être « un peu basse », a concédé Eddie Wu, qui a précisé que la société avait dépensé environ 17 milliards de dollars sur les douze derniers mois, une manne lui ayant permis de devenir l’un des principaux acteurs asiatiques du secteur. Son application Qwen, rival de ChatGPT, fondée sur le modèle de langage du même nom, a dépassé les 10 millions de téléchargements au cours de la première semaine de son lancement, le 17 novembre, en version bêta public. Le patron d’Alibaba a, enfin, balayé d’un revers de main les craintes concernant une bulle dans l’IA, estimant que la demande continuera à dépasser l’offre, au moins lors des trois prochaines années.
De son côté, le pôle consacré à l’e-commerce du géant chinois a également affiché une solide dynamique commerciale, avec des revenus en hausse de 16%, à 18,7 milliards de dollars. Une progression notamment observée sur son application Taobao, principal marché en ligne pour les utilisateurs chinois, qui a récemment ajouté la livraison de repas à sa gamme de services. Cette initiative a toutefois pesé sur la rentabilité d’Alibaba, contrainte d’être agressive sur les prix pour gagner des parts de marché vis-à-vis de concurrents comme JD et Meituan. Le bénéfice net a ainsi plongé de 53%, à 2,91 milliards de dollars sur le trimestre écoulé.
Cette analyse a été élaborée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien" et diffusée par Saxo Banque à des fins exclusivement publicitaires. Ce document est un contenu à visée marketing et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement.