Un peu de répit Un peu de répit Un peu de répit

Un peu de répit

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

L’agenda économique est peu chargé cette semaine. C’est positif. La semaine dernière fut éprouvante. Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis en septembre (attendus vendredi) n’auront qu’un intérêt faible pour les investisseurs. Le marché de l’emploi est un indicateur en retard par rapport au cycle économique. Par conséquent, les chiffres qui seront publiés ne permettent pas de répondre à la question que tous les traders se posent : est-ce que les Etats-Unis sont déjà entrés en récession ? (C’est peu probable, selon nous). En revanche, les banques centrales pourraient continuer de faire preuve d’activisme afin de limiter l’ampleur de la normalisation sur les taux d’intérêt et de stabiliser les devises. On peut parler à cet égard de financement monétaire prudentiel (les banques centrales interviennent dès que les taux s’emballent comme ce fut le cas de la Banque d’Angleterre mercredi dernier). Pour les épargnants, cette nouvelle phase induit un regain de volatilité (c’est aussi positif dans un sens) et certainement de nouvelles opportunités. Voici notre portefeuille d’investissement à 100 ans pour faire face à tous les risques : 35% en actions, 20% en immobilier, 20% en matières premières, 13% en obligations (indexées à l’inflation), 7% en crypto-actifs et environ 5% en produits financiers permettant de profiter de la volatilité. A priori, c’est une stratégie censée à long terme pour faire face à un scénario macroéconomique de stagflation.

  • Il n’y avait pas beaucoup de statistiques vendredi. L’indice des prix à la consommation harmonisé a atteint 6,2% sur un an en septembre en France. C’est une ‘bonne’ nouvelle puisque le consensus des économistes s’attendait à un bond à 6,6%. En ce qui concerne les prix à la production, c’est la douche froide. Ils ont atteint 29,5% sur un an en août contre 27,6% prévu. C’est un indicateur précieux car il donne une idée (imprécise, certes) du surplus d’inflation à venir qui va être certainement répercuté par les industriels sur les consommateurs. Dit autrement, le pic d’inflation n’est certainement pas encore atteint en France et encore moins au niveau de la zone euro. Au niveau de la zone euro dans son ensemble, l'indice des prix à la consommation a franchi le cap des 10% sur un an en septembre (contre une prévision à 9,7%).
  • En France, le débat concernant la réforme des retraites s’oriente vers un report de l’âge légal de départ (ce qui est perçu comme plus facile à faire passer auprès de l’opinion publique). En revanche, l’exécutif semble réticent à s’attaquer aux régimes spéciaux (afin d’éviter des grèves). Pour rappel, le report de l’âge légal est – en théorie- bénéfique pour les finances publiques. Dans les faits, c’est toutefois plus compliqué. Si on recule d’un an l’âge légal, cela rapporte en moyenne 10 milliards d’euros par an (plus de cotisations donc plus de recettes d’un côté, et moins de pensions à servir donc moins de dépenses de l’autre). Ainsi, si on recule l’âge légal à 65 ans, on peut espérer gagner 30 milliards d’euros par an, en théorie. Mais en réalité, cela ne rapporte pas tant que cela. En effet, la réalité du marché du travail aujourd’hui c’est qu’à peine un Français sur deux est en activité à 62 ans. Les autres sont au chômage, en invalidité ou aux minimas sociaux. C’est donc la solidarité nationale qui les aide. Un récent rapport du Conseil d’Analyse Économique faisant le bilan de la Loi Woerth de 2010 reculant l’âge de départ de 60 ans à 62 ans a montré que le gain budgétaire final est nul du fait des dépenses sociales indirectes induites par l’allongement de l’âge de départ. Il n’y a donc pas de solution clé en main pour s’attaquer à l’épineuse question des retraites.
  • Le groupe SEB est la référence mondiale du petit équipement. En revanche, on se tiendra à l’écart de l’action. Depuis le début de l’année, elle a perdu plus de la moitié de sa valeur en bourse (chute de 53% à environ 64 euros). On aurait tendance à penser que c’est une valeur fortement décotée qui puisse faire l’objet d’achats opportunistes. C’est plus compliqué que cela. Le groupe sort à peine de ses difficultés d’approvisionnement en composants et il reste encore trop largement exposé à la Chine (une zone dont il faut se tenir à l’écart à court terme tant que nous n’aurons pas de visibilité sur la suite de la politique zéro Covid). En revanche, d’autres valeurs semblent attractives après une forte décote. On peut penser à Believe qui est spécialiste de l’accompagnement des artistes et des labels indépendants (dans le cas précis, baisse de l’action de près de 50% depuis le début de l’année aussi) ou encore Lululemon, spécialisé dans l’habillement, et qui a parfaitement réussi sa transition vers le digital (baisse de l’action depuis janvier de 23%). Ce ne sont évidemment que deux exemples parmi une myriade possible. Comme nous ne cessons de le rappeler depuis plusieurs mois, la bonne stratégie en ce moment est de faire du stock-picking en cherchant des valeurs liquides à fort potentiel à moyen terme.

Les indicateurs d’activité PMI pour le mois de septembre des deux côtés de la Manche devraient confirmer le risque d’entrée en récession de la zone euro et du Royaume-Uni au troisième trimestre (plus tôt que prévu, en d’autres termes). Le PMI manufacturier allemand est attendu à 48,3 et celui du Royaume-Uni en chute libre à 46,0, par exemple. Cela va probablement accentuer encore davantage la tension sur l’euro et la livre sterling (le rebond de l’euro face au dollar américain qui a eu lieu la semaine passée est éphémère, selon nous). A l’inverse, l’indice ISM manufacturier pour les Etats-Unis couvrant la même période devrait envoyer un message diamétralement opposé. L’indice est prévu à 52,8 – stable par rapport à la précédente estimation. Pour l’instant, il y a peu d’indicateurs qui laissent à penser que l’économie américaine soit déjà en récession. C’est une bonne nouvelle (notamment pour les investisseurs exposés à l’USD et aux actions américaines).

Il n’y a pas de résultats d’entreprises importants aujourd’hui. 

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