Surprise !

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Les investiseurs reconsiderent leurs risques alors qu'une réduction surprise de la production de l'OPEP+ a fait grimper les prix du pétrole d'environ 5 %. La décision du groupe de réduire la production de plus d'un million de barils par jour a ébranlé les marchés, faisant baisser les cours des actions américaines et européennes à l'ouverture. Les investisseurs des différentes classes d'actifs se sont empressés de s'ajuster au risque que les pressions inflationnistes soient plus persistantes qu'on ne le pensait. La durabilité de la baisse de l'inflation globale doit maintenant être questionnée sérieusement si les pays producteurs de pétrole sont déterminés à s'assurer que les prix vont rester sur des niveaux soutenus.
- La Banque centrale européenne pourrait avoir encore un peu de chemin à faire pour augmenter les taux d'intérêt, a déclaré François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs, après que les données ont montré une pression persistante à la hausse sur les prix des biens et services de base dans la zone euro. "Bien que nous ayons achevé la majeure partie de notre parcours de relèvement des taux, il se peut que nous ayons encore un peu de chemin à parcourir", a déclaré M. Villeroy dans un entretien avec le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung publié vendredi. "Après cela, nous devrons maintenir le cap aussi longtemps que nécessaire. Les commentaires du banquier central français reflètent la confiance croissante des décideurs politiques dans leur capacité à poursuivre le resserrement de leur politique de lutte contre l'inflation, malgré les craintes récentes concernant la santé du secteur bancaire qui ont provoqué des turbulences sur les marchés financiers.
- Les pertes d'investissement qui ont contribué à l'effondrement de la Silicon Valley Bank sont un problème, à un degré ou à un autre, dans l'ensemble du système financier américain. Au total, le secteur a terminé l'année dernière avec 620 milliards de dollars de pertes non réalisées sur ses investissements dans des obligations à faible rendement. Pour la plupart des banques, le problème est gérable. Les obligations détenues dans les livres d'investissement représentaient moins d'un quart des 23 600 milliards de dollars d'actifs du système bancaire en décembre.
- La dernière séance du trimestre sera marquée par une note positive suite à la publication des chiffres de l’inflation. En effet, l’indice des prix à la consommation (IPC) en zone Euro affiche un taux de 6,9% en mars 2023, contre 7,1% anticipé. Il est toutefois important d’appréhender ce chiffre sur une base mensuelle, 0,9% contre 0,8% sur le mois précédent. L’indice PCE qui mesure les prix liés aux dépenses de consommation des ménages Américains ressort quant à lui en hausse de 5% en février sur un an contre 5,1% attendu. Sur une base mensuelle, ce même indice est affiché à 0,3% contre 0,6% sur la période précédente, soit un ralentissement notable qui devrait rassurer les investisseurs quant aux décisions futurs de la FED en terme de politique monétaire.
Il faudra suivre l'indice PMI manufacturier en UE à 10h. Du côté des USA, à 16h, l'ISM manufacturier est attendu en légère baisse à 47.5.