Rebond technique ?

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Nous n’excluons pas dans les séances à venir un rebond technique des principaux indices boursiers (même si la tendance à moyen terme est toujours baissière). Le rebond pourrait être alimenté par des résultats d’entreprises au troisième trimestre meilleurs que prévu. Depuis l’été, les analystes ont drastiquement revu à la baisse leurs attentes, parfois de façon exagérée pour certains secteurs d’activité. Comme toujours, il y aura du bon et du mauvais. Du côté du mauvais, nous nous attendons à ce que le secteur bancaire soit encore plombé par les activités de marché et en particulier le ralentissement des opérations de fusions-acquisitions (étroitement en lien avec le manque d’accès aux financements). Les tensions de marché observées ces dernières semaines persistent. Les problèmes de liquidité sur le segment obligataire britannique ne sont pas résolus. C’est un signal d’alarme à prendre en considération. Nous avons réduit fortement notre exposition à la GBP et plus globalement au Royaume-Uni dans ces circonstances. La journée du 31 octobre pourrait être particulièrement volatile pour les actifs britanniques. C’est ce jour-là que le gouvernement britannique va présenter son projet budgétaire (qui reprend les grandes lignes du mini-plan fiscal dévoilé en septembre). C’est également ce jour-là que la Banque d’Angleterre prévoit de vendre des obligations étatiques britanniques (et non plus d’en acheter), normalisant ainsi sa politique monétaire. Évidemment, sa capacité à agir dépend des conditions de marché.
- Il n’y avait pas beaucoup de statistiques hier. Le taux de chômage britannique a chuté à 3,5% en août contre 3,6% en juillet. Le marché du travail britannique reste bien orienté. Nous savons toutefois qu’il s’agit d’un indicateur en retard par rapport au cycle économique. En Hongrie, l’inflation est bien ancrée au-dessus des 20% en septembre. L’indice des prix à la consommation a augmenté à 20,7% sur un an. Hors éléments volatils, l’inflation atteint 20,1% sur un an. Les ménages et les entreprises sont dans une situation inextricable. La banque centrale a été l’une des premières institutions à augmenter drastiquement ses taux directeurs. Mais ce n’est pas suffisant dans un contexte où une grande partie de l’inflation est importée. S’ajoute à cela la chute inexorable du forint face au dollar et à l’euro qui accentue ce phénomène. C’est difficile pour les économies développées. La période actuelle l’est encore plus pour les économies dites émergentes.
- Lorsqu’on investit sur les small caps (les petites valeurs boursières), il convient toujours d’être vigilant concernant les financements ultra-dilutifs. C’est le cas par exemple de Pharnext. La biotech est au fond du trou. Sa capitalisation est seulement d’un million d’euros (c’est pour ainsi dire un actif qui n’est pas du tout liquide). Le cours de l’action est à 0,0003 euro…Depuis le début de l’année, la baisse est de 98,70%. Ce n’est clairement pas uniquement lié aux difficultés boursières actuelles. Difficile de faire pire d’ailleurs. Les petites valeurs sont intéressantes mais à condition de bien les sélectionner (il convient souvent d’éviter les biotechs à moins d’avoir une expertise particulière dans ce secteur) et de bien doser (dit autrement, cela doit représenter une poche minimale de votre portefeuille actions). Afin d’y voir plus clair, le 3 novembre prochain, nous organisons un webinaire sur ‘Comment investir sur les small caps dans un marché récessionniste ?’. Inscription ICI.
La saison des résultats démarre seulement à partir d’aujourd’hui. Elle porte sur le troisième trimestre. Ces derniers mois, les analystes ont fortement revu à la baisse leurs attentes donc nous allons avoir peut-être pleins de bonnes surprises (concrètement, des sociétés qui annoncent des performances meilleures que prévu). Les principales entreprises à surveiller cette semaine sont : Delta, Domino’s, Blackrock et Fastenal (jeudi) et JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley, Wells Fargo (vendredi). L’activité des bancaires pourrait encore être pénalisée par l’exposition aux marchés financiers et la baisse des opérations de M&A.
L’agenda économique est chargé aujourd’hui. La présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, prend la parole à 15h30 à l’occasion de la réunion annuelle de l’Institut de la Finance Internationale. Le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve Fédérale est publié en soirée. Il devrait confirmer la volonté des membres du FOMC de durcir davantage la politique monétaire (hausse de 75 points de base en d’autres termes). Enfin, l’indice des prix à la production en septembre aux Etats-Unis est la principale statistique du jour. C’est une donnée importante puisqu’elle permet d’avoir une idée de l’inflation à venir qui sera répercutée sur le consommateur. Dans les mois à venir, nous nous attendons à ce que l’inflation reste très volatile aux Etats-Unis.