Que des bonnes nouvelles !

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Depuis le début d’année, le CAC 40 fait déjà mieux que le Livret A (hausse de 2,30%). Cette hausse de l’indice parisien reflète un accroissement de l’appétit au risque reflétant de meilleures nouvelles que prévu sur le front macroéconomique (inflation en baisse en zone euro, entre autres) et l’espoir que la fin de la politique zéro covid en Chine va permettre un retour à la normale du commerce internationale. Il faut toutefois être prudent. On sait bien que la tendance émergente de début janvier n’est souvent pas durable. Cela ne signifie pas que l’année boursière sera nécessairement mauvaise (ce n'est d’ailleurs pas notre avis). Mais il y aura sûrement des complications en route (on se souvient de 2020, 2021, 2022 etc.). Nous ne nous attendons pas à de gros changements sur le CAC 40 cette année. Les Big4 Luxe (LVMH, Kering, L’Oréal, Hermès) vont certainement maintenir leur leadership. Ce sont des valeurs sûres. De son côté, la Tech devrait encore avoir une représentation faible dans l’indice et connaître des performances très disparates.
- Après la baisse de l’inflation en Allemagne, c’est au tour de la France de voir une baisse des prix. En décembre, l’inflation dans le pays a ralenti à 5,9% sur un an. C’est en grande partie liée à la baisse du prix des matières premières (en particulier du gaz). C’est une bonne nouvelle. Mais c’est peu probable que ce soit suffisant pour induire un changement de la politique monétaire en zone euro. La Banque Centrale Européenne devrait toujours adopter un ton hawkish (en faveur de nouvelles hausses de taux) dans les mois à venir. Une autre bonne nouvelle que nous avions oublié de mentionner lors de la publication de l’indice PMI manufacturier pour la zone euro en début de semaine : les prix entrants sont à 61,4 tandis que les prix sortants sont à 61,8. C’est la première fois en l’espace de deux ans que les prix à la vente (sortants) sont plus dynamiques que les prix entrants. Cela va permettre de maintenir voire d’augmenter les marges des entreprises. Encore une bonne surprise en ce début d’année. Tout ne sera peut-être pas aussi négatif que prévu en 2023.
- Attention au label ISR pour « Investissement Socialement Responsable ». Il y a encore cinq ans de cela, bien peu d’épargnants étaient préoccupés par les questions environnementales et sociales. On avait même tendance à considérer qu’un investissement vertueux était moins rémunérateur que celui qui ne l’était pas. Mais depuis il y a eu la Covid. Les valeurs de bien-être et de respect de l’environnement se sont imposées. On s’est aussi rendu compte que les fonds ISR ou ESG (critères d’évaluation qui sont intégrés dans la démarche ISR) peuvent surperformer les autres fonds. Ce fut le cas pendant la période de pandémie. S’ajoute à cela un facteur générationnel. Les jeunes sont certainement plus sensibilisés à l’impact que peut avoir leur argent sur la transition écologique. Ils ont conscience de leur pouvoir. Mais il peut y avoir des mauvaises surprises. On peut penser placer son argent, par exemple via une assurance-vie (ce qui est classique), sur un fonds d’investissement durable libellé ISR sans que ce soit complètement vertueux. Ce qu’il faut déjà savoir, c’est que le label ISR est attribué par un tiers indépendant. Il certifie simplement la stratégie d’éco-responsabilité adoptée par les entreprises qui composent le fonds de placement. Sur le papier, cela semble être la solution parfaite pour concilier rendement financier et impact positif sur la planète. Mais la réalité est tout autre. Les méthodes d’évaluation des produits ISR sont contestables. La sélection des entreprises repose essentiellement sur une méthode de filtrage négatif via des critères d’exclusions qui sont si tolérants qu’ils ne garantissent en rien la qualité des candidats. C’est un peu comme réduire la ''bonne conduite'' d'une personne au seul fait qu’elle dispose d’un casier judiciaire vierge. En outre, une mauvaise note pour un pilier (par exemple le pilier environnemental) peut être compensée par une excellente note pour un autre pilier (par exemple le pilier de la gouvernance). C’est ainsi qu’on retrouve des entreprises au bilan environnemental contestable dans les fonds ISR (comme Total). Ah oui, j’oubliais de vous dire que le label n’exclut pas automatiquement les énergies fossiles… Bref, lorsqu’il est question d’investissement responsable, il faut être vigilant et exigeant.
Les résultats d’entreprises font leur retour demain avec Lamb Weston (agro-alimentaire aux Etats-Unis notamment connu pour ses frites surgelées), Constellation Brand (production et distribution de boissons alcoolisées) et RPM International (matériaux de construction aux Etats-Unis), entre autres. Naturgy Energy (anciennement Gas natural, société énergétique espagnole) publie ses résultats pour le T4 vendredi.
Le calendrier économique est un peu chargé avec l’enquête ADP aux Etats-Unis en décembre (150k – mais une très faible corrélation avec le rapport mensuel sur l’emploi du Département du Travail), les inscriptions hebdomadaires au chômage (stables à 225k) et enfin le PMI composite britannique en décembre (consensus à 49,
Actualité des marchés en temps réel
Clause de non-responsabilité