Se préparer aux baisses de taux de la Fed

Charu Chanana
Responsable de la Stratégie Investissement
Se préparer aux baisses de taux de la Fed
Points clés :
Le ralentissement du marché de l’emploi pourrait pousser la Fed à changer de cap. Les marchés anticipent désormais des baisses de taux dès septembre, ce qui pourrait modifier profondément la stratégie macroéconomique sur l’ensemble des classes d’actifs.
La baisse des taux tend à soutenir les actions de croissance, les obligations, l’or et les stratégies génératrices de revenus, mais le risque d’une inflation persistante impose de rester sélectif.
Cette période pourrait être une rare fenêtre pour réorganiser les portefeuilles, en équilibrant rendement, protection et sensibilité aux taux avant le début d’un nouveau cycle monétaire.
Après une longue phase de taux élevés pour combattre l’inflation, des signes de ralentissement économique et un marché de l’emploi plus mou commencent à modifier les attentes. Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que la Réserve fédérale s’apprête à assouplir sa politique monétaire, peut-être dès septembre.
Les contrats à terme sur les Fed funds anticipent désormais plus de deux baisses de taux d’ici quelques trimestres. Les rendements obligataires américains reculent, les actions s’ajustent et le dollar se déprécie. Pour les investisseurs, la question n’est plus seulement si les taux vont baisser, mais comment se positionner dans ce nouveau cycle.
Actions : quoi privilégier quand les taux baissent
Une baisse des taux soutient généralement la valorisation des actions, mais l’impact varie selon les secteurs, les styles et la qualité des entreprises.
Stratégie recommandée :
S’orienter vers la croissance, avec discernement
Les secteurs technologiques et autres valeurs de croissance à long terme profitent le plus de la baisse des rendements, car les flux de bénéfices futurs valent davantage. Mais attention : certaines grandes valeurs tech intègrent déjà des prévisions de croissance très optimistes.
Se repositionner sur des cycliques en retard
Si les baisses de taux parviennent à soutenir les perspectives économiques, les petites capitalisations, les valeurs financières et industrielles – plus sensibles à la conjoncture – pourraient surperformer. Ces segments ont pris du retard dans le rallye boursier et pourraient bénéficier d’un coût de financement plus faible.
Prioriser les actions à dividendes
Quand les rendements obligataires reculent, les dividendes redeviennent attractifs pour les investisseurs en quête de revenus réguliers. Les services aux collectivités, les infrastructures et les actions à fort rendement peuvent séduire, à condition que les distributions soient durables.
Jouer la sensibilité aux taux via les actifs réels
Les foncières cotées (REITs) et les constructeurs résidentiels sont très réactifs à la baisse des taux. Les REITs logistiques profitent des nouvelles chaînes d’approvisionnement, tandis que les REITs de data centers bénéficient de la demande liée à l’IA. Les promoteurs et constructeurs de qualité tirent aussi avantage de taux hypothécaires plus bas.
Privilégier la défense des marges
Si les droits de douane et les contraintes d’offre maintiennent l’inflation élevée, le risque de stagflation augmente. Les entreprises disposant d’un fort pouvoir de fixation des prix et d’une gestion solide devraient mieux résister. Les secteurs défensifs comme la santé, la consommation de base et certaines industrielles offrent cette résilience.
Prendre en compte l’effet devises dans un portefeuille global
Les baisses de taux affaiblissent souvent le dollar. Cette fois, la faiblesse pourrait être plus durable, compte tenu de l’endettement américain et des incertitudes politiques. Les investisseurs non exposés au dollar peuvent envisager des classes d’actions couvertes contre le risque de change ou des stratégies de couverture (FX overlay).
Obligations : du rendement à la performance totale
Historiquement, les baisses de taux sont favorables aux obligations, surtout à moyen et long terme. La baisse des rendements entraîne la hausse des prix, générant des gains en capital en plus des coupons.
Stratégie possible :
Privilégier les maturités intermédiaires (5–10 ans)
Bon compromis entre sensibilité aux taux et protection contre la volatilité de long terme.
Rechercher un rendement de qualité via l’Investment Grade
Les obligations d’entreprises bien notées offrent encore des rendements intéressants avec un risque limité.
Ajouter du “carry” tactique avec du haut rendement court terme
Pour capter du revenu plus élevé sans s’exposer à un risque de taux long.
Jouer un redressement de la courbe (steepener)
Les baisses de taux touchent d’abord les maturités courtes, ce qui peut élargir l’écart avec les maturités longues. Cela peut se jouer via :
Des ETF “steepener”
Des portefeuilles obligataires échelonnés dans le temps (bond ladder)
Actifs réels : protection et potentiel
Les actifs réels peuvent compléter un portefeuille lors d’un assouplissement monétaire, surtout en présence de risques inflationnistes ou de change.
Allouer à l’or comme valeur refuge
L’or bénéficie d’une baisse des rendements réels et d’un dollar plus faible. Le métal argenté (silver) offre un profil plus volatil, mais peut mieux performer si la croissance mondiale se maintient.
Investir dans les infrastructures pour rendement et stabilité
Les actifs liés aux services régulés ou indexés sur l’inflation attirent le capital en quête de revenus stables.
En résumé
La Fed n’a pas encore baissé ses taux, mais les marchés anticipent déjà le mouvement. L’enjeu pour les investisseurs est de se préparer à l’avance : équilibrer les classes d’actifs, miser sur la qualité dans les actions, allonger sélectivement la duration obligataire et intégrer les actifs réels comme sources de diversification et de couverture.
Le ralentissement du marché de l’emploi pourrait pousser la Fed à changer de cap. Les marchés anticipent désormais des baisses de taux dès septembre, ce qui pourrait modifier profondément la stratégie macroéconomique sur l’ensemble des classes d’actifs.
La baisse des taux tend à soutenir les actions de croissance, les obligations, l’or et les stratégies génératrices de revenus, mais le risque d’une inflation persistante impose de rester sélectif.
Cette période pourrait être une rare fenêtre pour réorganiser les portefeuilles, en équilibrant rendement, protection et sensibilité aux taux avant le début d’un nouveau cycle monétaire.
S’orienter vers la croissance, avec discernement
Les secteurs technologiques et autres valeurs de croissance à long terme profitent le plus de la baisse des rendements, car les flux de bénéfices futurs valent davantage. Mais attention : certaines grandes valeurs tech intègrent déjà des prévisions de croissance très optimistes.
Se repositionner sur des cycliques en retard
Si les baisses de taux parviennent à soutenir les perspectives économiques, les petites capitalisations, les valeurs financières et industrielles – plus sensibles à la conjoncture – pourraient surperformer. Ces segments ont pris du retard dans le rallye boursier et pourraient bénéficier d’un coût de financement plus faible.
Prioriser les actions à dividendes
Quand les rendements obligataires reculent, les dividendes redeviennent attractifs pour les investisseurs en quête de revenus réguliers. Les services aux collectivités, les infrastructures et les actions à fort rendement peuvent séduire, à condition que les distributions soient durables.
Jouer la sensibilité aux taux via les actifs réels
Les foncières cotées (REITs) et les constructeurs résidentiels sont très réactifs à la baisse des taux. Les REITs logistiques profitent des nouvelles chaînes d’approvisionnement, tandis que les REITs de data centers bénéficient de la demande liée à l’IA. Les promoteurs et constructeurs de qualité tirent aussi avantage de taux hypothécaires plus bas.
Privilégier la défense des marges
Si les droits de douane et les contraintes d’offre maintiennent l’inflation élevée, le risque de stagflation augmente. Les entreprises disposant d’un fort pouvoir de fixation des prix et d’une gestion solide devraient mieux résister. Les secteurs défensifs comme la santé, la consommation de base et certaines industrielles offrent cette résilience.
Prendre en compte l’effet devises dans un portefeuille global
Les baisses de taux affaiblissent souvent le dollar. Cette fois, la faiblesse pourrait être plus durable, compte tenu de l’endettement américain et des incertitudes politiques. Les investisseurs non exposés au dollar peuvent envisager des classes d’actions couvertes contre le risque de change ou des stratégies de couverture (FX overlay).
Privilégier les maturités intermédiaires (5–10 ans)
Bon compromis entre sensibilité aux taux et protection contre la volatilité de long terme.
Rechercher un rendement de qualité via l’Investment Grade
Les obligations d’entreprises bien notées offrent encore des rendements intéressants avec un risque limité.
Ajouter du “carry” tactique avec du haut rendement court terme
Pour capter du revenu plus élevé sans s’exposer à un risque de taux long.
Jouer un redressement de la courbe (steepener)
Les baisses de taux touchent d’abord les maturités courtes, ce qui peut élargir l’écart avec les maturités longues. Cela peut se jouer via :
Des ETF “steepener”
Des portefeuilles obligataires échelonnés dans le temps (bond ladder)
Allouer à l’or comme valeur refuge
L’or bénéficie d’une baisse des rendements réels et d’un dollar plus faible. Le métal argenté (silver) offre un profil plus volatil, mais peut mieux performer si la croissance mondiale se maintient.
Investir dans les infrastructures pour rendement et stabilité
Les actifs liés aux services régulés ou indexés sur l’inflation attirent le capital en quête de revenus stables.
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