One direction
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Il y aura plusieurs réunions de banques centrales cette semaine. Mercredi, le FOMC devrait annoncer une hausse de son taux directeur de 50 points de base et ouvrir la porte à une hausse d’amplitude similaire en juillet. Plusieurs analystes s’attendent à ce que la banque centrale américaine effectue une pause dans son cycle de durcissement en septembre prochain. Mais cela dépendra de la trajectoire de l’inflation qui est toujours incertaine. Il faut reconnaître que prévoir l’inflation à trois mois est désormais un exercice très compliqué. Les nouvelles projections économiques de la banque centrale seront aussi publiées. Elles devraient confirmer que le marché du travail, qui est en situation de plein-emploi, constitue un facteur de hausse des prix, particulièrement pour les services. Ce sera un élément en faveur de la poursuite d’une politique monétaire agressive. Jeudi, la Banque d’Angleterre devrait augmenter son taux directeur de 25 points de base. Le consensus des économistes prévoit un taux à 2,4% d’ici la fin de l’année contre seulement 1% actuellement. Plusieurs membres du Comité de politique monétaire n’ont pas caché leur inquiétude à propos de la dynamique de croissance (se référer à la décision de politique monétaire de mai). Mais ce serait aberrant de stopper déjà le cycle de durcissement alors qu’il vient à peine de commencer et que les pressions inflationnistes se renforcent. Une hausse des taux est déjà bien intégrée dans les cours. Enfin, la réunion de la Banque Nationale Suisse sera pour une fois intéressante ce jeudi. La banque centrale est très préoccupée à propos de l’inflation (elle a atteint son plus haut niveau depuis 2008 à 2,9% sur un an en mai). Certains analystes considèrent qu’elle pourrait décider d’augmenter son taux directeur dès cette semaine, le faisant passer de -0,75% à -0,50%. Ce n’est pas exclu. Mais ce n’est pas encore intégré dans les cours. Pour une fois, la réunion de la banque centrale suisse pourrait réserver des surprises. C’est rare.
- Il y avait peu de statistiques hier. La première estimation de l’inflation aux Etats-Unis au mois de mai était le principal point d’attention. Ce fut douloureux. Après une hausse de 0,3% en avril, la progression était de 1% en mai en rythme séquentiel (soit plus que le consensus des économistes à 0,8%). Cela renforce les attentes de durcissement monétaire aux Etats-Unis. En France, l’OFCE (classé à gauche) estime que le pouvoir d’achat des ménages ne devrait diminuer que de 0,8% cette année. C’est un miracle si c’est confirmé au regard de la flambée de l’inflation. Enfin, l’indice des prix à la consommation a été confirmé à 8,7% sur un an en mai en Espagne contre 8,5% en avril. Ça ne s’arrête pas.
- Le pétrole reste ancré proche de ses points hauts de trois mois en raison d’une forte demande de carburants, d’un approvisionnement contraint et des sanctions à l’égard de la Russie. Le rapport hebdomadaire de l’Agence sur l’information de l’énergie (USA) a montré que les stocks de brut et d’essence continuent de diminuer. Cela intervient alors que la plupart des membres de l’OPEP+ (à l’exception de trois) ont atteint leurs limites d’exploitation. La réouverture avortée de Shanghai pourrait un peu atténuer la hausse de la demande (la Chine va revoir ses besoins). Mais cela aura un impact seulement sur du court terme et devrait juste induire une phase de consolidation du Brent autour des 124 dollars qui n’a pas vocation à perdurer, selon nous.
- Le comportement d’investissement des clients de Saxo Bank (groupe) a beaucoup changé avec les nouvelles conditions de marché. Ils se positionnent de plus en plus à la vente sur les marchés actions, en particulier sur les grandes valeurs liquides et technologiques (Tesla, Microsoft). Il y a encore quelques mois de cela, ils étaient majoritairement positionnés à l’achat. Cela pourrait indiquer que le point bas du marché n’est peut-être pas encore atteint. Au niveau du marché des changes, la paire la plus échangée par notre clientèle est l’USD/JPY (positionnement vendeur). Au niveau des indices, ceux qui sont les plus échangés sont le S&P500, le Nasdaq, le Japan 225 et le Hong Kong Index. Le positionnement est, là encore, majoritairement vendeur.
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