L’emploi inquiète
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
La réaction brutale du marché à l’enquête JOLTS sur les offres d'emploi aux États-Unis suggère que le marché sera très sensible à d'autres données entrantes qui confirment un ralentissement de l'économie américaine, en particulier les données sur l'emploi pour l'instant, car le chiffre de l'IPC de mars n'est pas publié avant mercredi prochain. L’enquête ADP publié hier a fait également ressortir des créations de postes bien inférieurs aux attentes aux Etats-Unis avec 145 000 ouvertures de postes dans le secteur privé en mars contre 261 000 en février. Bien que les chiffres indiquant un refroidissement du marché du travail pourraient donner plus de latitude à la FED pour cesser d’augmenter les taux, la perspective du ralentissement de l’économie focalise désormais l’attention des marchés.
- L’ISM des services publié hier pour les Etats-Unis était toujours en croissance en mars mais plus faible qu’anticipé à 51.2 contre 55.1 en mars. L’indice était attendu à 54.3. Le directeur de l’étude a indiqué que «la croissance dans les services a décéléré en mars, principalement sous l'effet du ralentissement des nouvelles commandes, d'un environnement de l'emploi qui varie selon les secteurs et d'améliorations continues des capacités et de la logistique ».
- Le déficit commercial des États-Unis a augmenté pour atteindre 70,5 milliards de dollars en février 2023, le plus élevé depuis quatre mois et supérieur aux prévisions de 69 milliards de dollars. Les exportations totales ont diminué de 2,7 % et les importations de 1,5 %. Le déficit avec la Chine a augmenté de 3,2 milliards de dollars pour atteindre 25,2 milliards de dollars, les exportations ayant diminué de 1,4 milliard de dollars pour atteindre 13,1 milliards de dollars et les importations ayant augmenté de 1,8 milliard de dollars pour atteindre 38,2 milliards de dollars.
- Après avoir annoncé les plus importantes séries de licenciements de leur histoire, les grandes entreprises technologiques américaines découvrent aujourd'hui à quel point il est difficile de réduire les effectifs en Europe. Aux États-Unis, les entreprises peuvent annoncer de vastes suppressions d'emplois et se débarrasser de centaines, voire de milliers de travailleurs en l'espace de quelques mois, et beaucoup l'ont fait. Pendant ce temps, en Europe, les licenciements massifs dans les entreprises technologiques sont au point mort en raison des protections du travail. Des milliers de travailleurs du secteur technologique sont donc restés dans l'incertitude, ne sachant pas s'ils allaient être touchés par les licenciements.
Il faudra suivre à 14h30 les inscriptions hebdomadaires au chômage attendues en légère hausse à 200K.
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