Il faut bien passer par là

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Il faut bien passer par là
Il faut de temps en temps des phases de respiration en bourse afin de reprendre un nouvel élan. Nous restons très positifs sur le marché boursier à moyen terme et nous réaffirmons notre objectif de hausse du CAC 40 de 10-15% en 2023. Ce serait une belle performance. Lorsque nous regardons dans le détail, l’appétit au risque reste encore bien présent (cela permet d’irriguer certaines micro caps, y compris à Paris). Les flux continuent également d’aller des valeurs refuge (le marché américain) vers le reste du monde, ce qui est selon nous un signal de hausse durable des actions. S’ajoute à cela une détente qui se poursuit sur le front économique : le coût du fret revient à ses niveaux d’avant-crise (en particulier si on s’intéresse au Baltic Dry Index), la Chine devrait baisser ses taux d’ici quelques mois (et donc stimuler l’économie mondiale par ricochet), il n’y a pas de récession en vue dans les grandes économies mondiales et même le Royaume-Uni semble s’en sortir mieux que prévu (nous aurons toutefois quelques statistiques importantes pour le mois de janvier dont l’indice des prix à la consommation et les ventes au détail). Nous vous rassurons, notre optimisme n’est pas lié au fait que nous écrivons cette morning letter depuis notre lieu de vacances au Moyen-Orient !
- Au niveau de la bourse de Paris, la spéculation est repartie à la hausse surArtMarket.com(entreprise française spécialisée dans la cotation de l’art en ligne et la vente d’objets d’arts). Le titre en bourse connaît un peu une évolution en dent de scie même s’il reste en positif depuis le début de l’année (+6%). Cela s’explique en particulier parce que les flux reviennent progressivement sur les petites valeurs (l’entreprise a une valorisation de seulement 50 millions d’euros). Ce n’est pas un titre dilutif (pas d’obligations convertibles au menu). En revanche, c’est relativement peu liquide donc il faut éviter d’être trop exposé dans son portefeuille. Au niveau des grandes valeurs, la purge continue pour Orpea. Le titre est en recul de 12% sur la semaine dernière et…tenez-vous bien, de 60% depuis le 1erjanvier 2023. Il y a exactement un an de cela, lorsque le scandale avait éclaté, nous avions invité à se désengager de la valeur (le risque était trop important). Nous avions raison. Et c’était sans compter la montagne de dettes qui risque de fragiliser sur le long terme le groupe. On nous a souvent demandé où investir quand on souhaite profiter du tournant de l’intelligence artificielle. Il y a beaucoup d’options dans le non coté, mais assez peu dans le coté à Paris, en tout cas. Parmi les valeurs qui existent, il y a My Hotel Match qui utilise l’intelligence artificielle au service de l’hôtellerie de luxe. L’évolution du titre en bourse n’est pas mirobolante (+1% depuis le 1er janvier). C’est également une mini micro cap (on vient juste d’inventer le terme). En effet, la valorisation est de seulement…5 millions d’euros. L’entreprise a un problème de fond : elle n’a quasiment jamais eu un exercice positif depuis 2008. C’est un petit souci. Pourquoi est-ce que nous vous parlons de cette société ? Aussi pour vous montrer que l’intelligence artificielle va nécessairement changer nos vies (il suffit de s’intéresser à chat gpt) mais que pour créer une ligne business rentable à partir de l’intelligence artificielle, c’est souvent difficile. Nous consacrerons prochainement un webinaire sur ce thème, afin d’aller un peu plus loin.
La semaine sera aussi consacrée à l’inflation (sans surprise). L’indice des prix à la production et l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (en première estimation) seront publiés pour le mois de janvier. Il est peu probable que ce soit nécessaire de beaucoup les commenter. Ils ne devraient pas influencer la trajectoire de la politique monétaire américaine à court terme (une hausse de 25 points de base du taux directeur au mois de mars est acquise). Le marché a, en tout cas, intégré que le taux terminal pourrait être plus élevé que prévu (autour de 6% et certains modèles reposant sur la règle de Taylor – un des vieux outils des banquiers centraux – prévoient même un taux à 8%). Il est donc certainement erroné d’anticiper une prochaine pause de politique monétaire de l’autre côté de l’Atlantique.
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