Croissance française : la thèse du « trou d’air » ne résiste pas aux faits
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
- Le climat des affaires ne valide pas la thèse du « trou d’air »
- La croissance française a été essentiellement tirée par le crédit, celui-ci la soutient de moins en moins
- Le stress du consommateur est en territoire élevé pour la première fois depuis 2014
- Baisse de la croissance signifie arrêt des réformes et approche comptable du point de vue budgétaire
Le consensus en France veut que le mauvais départ du premier semestre ne soit qu’un trou d’air et que la croissance va fortement rebondir au second semestre, sous l’effet des mesures de soutien du pouvoir d’achat, comme la réduction de la taxe d’habitation pour 8 foyers sur 10 et la baisse des cotisations pour les salariés.
Mon analyse est un peu différente. Ces mesures peuvent apporter une bouffée d’air frais très éphémère aux ménages mais elles ne vont pas modifier la trajectoire de la croissance qui va se rapprocher inexorablement de son niveau de croissance potentielle qui est établi à 1,2% par le Trésor. Ainsi, après une performance de 1,6% cette année selon mes attentes, la croissance française pourrait retomber dans la zone des 1,4-1,5% l’an prochain.
Lorsqu’on regarde l’indice du climat des affaires de l’Insee et ses principales composantes, on a du mal à voir les débuts d’une reprise de l’activité économique. Tout semble plutôt indiquer que les chefs d’entreprises ne s’y attendent pas vraiment et qu’on est face à un lent ralentissement de la croissance française après le décrochage important constaté entre 2017 et 2018.
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