C'est très vert
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Depuis le début de l’année, le CAC 40 est en hausse de plus de 6%. C’est déjà un beau rattrapage par rapport à l’année dernière. Il est évident que le marché est certainement un peu trop optimiste concernant la réouverture chinoise (il est peu probable que cela se passe comme prévu). Mais beaucoup de bonnes nouvelles à venir n’ont pas été intégrées dans les cours comme l’absence d’évènements extrêmes cette année (ce qui ne signifie pas une baisse de la volatilité pour autant) ou encore une meilleure résilience économique qu’anticipé des deux côtés de l’Atlantique. Selon nous, le débat sur la récession n’est pas pertinent. Ce qui est important c’est plutôt la hausse des taux (quel va être le taux terminal) qui dépend évidemment de la trajectoire de l’inflation. Selon nous, le marché a certainement un beau potentiel de rebond cette année. C’est le bon moment pour regarder les valeurs décotées (et il y en a beaucoup !).
- Il n’y avait aucune statistique majeure hier. En revanche, les économistes commencent à être un peu plus optimistes concernant la dynamique économique en zone euro. Goldman Sachs est la première banque de renom à revoir drastiquement sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023. Initialement, la banque tablait sur une récession faible de -0,1%. Elle estime désormais que la récession n’aura pas lieu et que la croissance pourrait atteindre 0,6%. C’est ambitieux. Mais nous sommes en revanche d’accord sur le fait que cela va se jouer à peu. Une récession n’est pas certaine et si elle devait survenir, elle serait indéniablement de faible ampleur. Ce qui est certain, en outre, c’est que nous devrions a priori éviter les évènements extrêmes cette année (et c’est une bonne nouvelle pour les marchés financiers !).
- En Chine, la réouverture sanitaire se poursuit. Mais des échos venant des campagnes indiquent clairement un manque d’accès au soin et de médicaments pour les personnes touchées par la Covid. Certains experts craignent une catastrophe sanitaire (qui sera certainement passée sous silence). En parallèle, le pays fait face à des besoins énergétiques croissants. Pendant plus de deux ans, la Chine a interdit les importations de charbon en provenance d’Australie (pour des raisons diplomatiques). Le réalisme s’impose désormais. Plusieurs informations de presse ont laissé entendre avant-hier que le géant BHP venait de signer un accord avec Pékin et avait vendu pour l’équivalent de deux livraisons de charbon à la Chine. Il est probable que les relations entre l’Australie et la Chine s’améliorent à court terme. En outre, le prix du charbon devrait rester orienté à la hausse du fait de l’accroissement de la demande (c’est également le cas pour le cuivre, que nous avons évoqué il y a quelques jours de cela).
- Comme chaque année, les gérants s’intéressent plus à une thématique d’investissement qu’à une autre. En ce début d’année, c’est la nutrition sportive qui a le vent en poupe (et ce n’est certainement pas uniquement lié aux résolutions de bonne année). L’industrie de la nutrition sportive est un marché énorme (environ 43 milliards de dollars soit à peu près le même montant en euros). Les perspectives sont excellentes. Les analystes qui suivent le secteur prévoient un doublement de la taille de ce marché d’ici à 2030 (c’est demain, pour ainsi dire). Le marché de la nutrition sportive est plutôt vaste. Cela inclut les compléments alimentaires pour augmenter la performance et l’énergie, l’hydratation, les protéines (incontournables !) et tous les aliments destinés à un public qui tient à faire attention à sa ligne (et ça ne concerne pas que les dames !). On trouve ces produits sous diverses formes : les protéines en poudre (c’est le segment le plus important), les barres énergétiques, les vitamines, les minéraux, la caféine en capsule et même dernièrement (petite innovation) le chewing gum à la caféine (qu’on a testé !). Il y a encore quelques années de cela, ces produits étaient avant tout destinés aux athlètes de haut niveau (afin d’améliorer la performance notamment). Désormais, c’est un marché grand public qui s’adresse aussi bien au sportif averti (qui souhaite maximiser son entraînement) qu’aux personnes qui font attention à leur ligne (vous comme moi). Il y a une vraie démocratisation de ce marché, ce qui explique le potentiel de croissance énorme dans les années à venir. Pour se positionner, on privilégiera plutôt le stock-picking que les ETFs thématiques. Parmi les belles valeurs, on peut mentionner Celsius Holding (cotation sur le Nasdaq).
Aucun résultat d’entreprises aujourd’hui. On démarre demain avec Fast Retailing (groupe japonais qui détient des marques comme Uniqlo) et Seven & I (vente au détail au Japon, à la fois grande distribution et commerces de proximité).
Il n’y a quasiment aucune statistique cette semaine, à l’exception de la première estimation de l’inflation aux Etats-Unis en décembre. Le consensus prévoit une nette baisse qui reflète surtout la baisse de la pression sur l’énergie. En revanche, la boucle prix-salaire reste toujours une préoccupation majeure, comme l’ont révélé les chiffres de l’emploi vendredi dernier. Les opérateurs du marché débattent de l’ampleur de la prochaine hausse de taux (25 ou 50 points de base en février). De notre côté, il nous paraît évident que l’économie américaine a besoin (pour lutter contre l’inflation persistante) et est en mesure (car l’activité reste dans beaucoup de cas soutenue) d’encaisser une hausse de 50 points de base.
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