C'est loin d'être fini

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
L'indice S&P 500 a reculé et les rendements des bons du Trésor à deux ans ont bondi après que les données sur l'inflation américaine en glissement annuel ont été plus élevées que prévu, ouvrant la porte à de nouvelles hausses de taux par la Réserve fédérale. Les swaps ont montré que les investisseurs accordent désormais des chances quasi égales à une hausse des taux d'un quart de point par la Fed en juin, après des hausses similaires en mars et en mai. Le rendement du Trésor à deux ans, sensible au taux, a atteint 4,6 %. Il a bondi ce mois-ci à la suite d'un excellent rapport sur l'emploi et de l'annonce par les responsables de la Fed de leur intention de pousser les taux vers 5 %. Ce message sévère s'est poursuivi hier après la publication des données de l'IPC : Le président de la FED de Richmond, Thomas Barkin a déclaré à Bloomberg que si l'inflation persiste à dépasser les objectifs de la banque centrale, "peut-être devrons-nous faire plus".
- La Turquie soutient de toutes ses forces le marché actions avant la reprise prévue des transactions sur le principal marché boursier du pays mercredi. Le gouvernement canalise des milliards de lires provenant des fonds de pension et des prêteurs publics vers le marché boursier et prévoit des exonérations fiscales pour les rachats. L'étendue des mesures montre que les autorités sont déterminées à inverser la déroute qui a effacé des dizaines de milliards de dollars de capitalisation des entreprises turques dans les deux jours suivant les tremblements de terre du 6 février qui ont dévasté une grande partie du sud-est du pays.
- Les prix à la consommation aux États-Unis ont fortement augmenté au début de l'année, signe de pressions inflationnistes persistantes qui pourraient pousser la Réserve fédérale à relever ses taux d'intérêt encore plus haut que prévu. Selon les données publiées mardi par le Bureau of Labor Statistics, l'indice global des prix à la consommation a augmenté de 0,5 % en janvier, soit la plus forte hausse en trois mois, soutenue par les coûts de l'énergie et du logement. L'indice a augmenté de 6,4 % par rapport à l'année précédente. Si l'on exclut les denrées alimentaires et l'énergie, l'IPC core a augmenté de 0,4 % le mois dernier et de 5,6 % l'année précédente. Les économistes considèrent cette mesure comme un meilleur indicateur de l'inflation sous-jacente que la mesure globale.
- Le taux d'inflation du Royaume-Uni a baissé pour un troisième mois, restant obstinément à deux chiffres, cinq fois au-dessus du niveau visé par la Banque d'Angleterre. L'indice des prix à la consommation a augmenté de 10,1 % par rapport à l'année précédente en janvier, contre 10,5 % le mois précédent et 11,1 % en octobre, un record depuis 41 ans. Les économistes avaient prévu un léger ralentissement à 10,3 %. Le gouverneur de la BOE, Andrew Bailey, espère que l'inflation diminuera fortement cette année en raison de la baisse des prix de l'énergie et de l'entrée en récession de l'économie. Alors que la BOE craint qu'une pénurie de main-d'œuvre ne pousse les salaires à la hausse et ne menace une spirale inflationniste, les chiffres de ce mois-ci permettent aux responsables politiques d'attendre avant d'envisager la prochaine action sur les taux.
Les résultats de Commonwealth Bank of Australia, Fortesque Metals Group, Wesfarmers, Shopify, Suncor Energy, Nutrien, Barrick Gold, Kering, EDF, Tenaris, Glencore, Barclays, Heineken, Nibe Industrier, Cisco Systems, Kraft Heinz, AIG, Biogen, Trade Desk
Il faudra suivre à 14h30 aux USA les ventes au détails attendues en hausse à 1.8%.