Ce ne sera pas facile Ce ne sera pas facile Ce ne sera pas facile

Ce ne sera pas facile

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

Il y a encore quelques semaines de cela, les opérateurs étaient focalisés sur le risque de stagflation (qui reste probable dans certaines économies développées). Désormais, ils craignent de plus en plus la récession. Tant que les marchés n’auront pas été rassurés sur la trajectoire macroéconomique, il est vraisemblable que les séances dans le rouge vont continuer de s’enchaîner. Il y aura, ici et là, des rebonds techniques. Mais tout porte à croire que ce sera éphémère. Chez Saxo Banque, nous considérons que ce qui est certainement le plus dommageable pour l’économie mondiale est la politique zéro Covid stricte en Chine. Il semble probable que l’activité économique soit déjà en contraction. C’est un coup violent pour le PIB mondial puisque la Chine représente plus de 30% de l’impulsion de croissance (plus que la zone euro et les Etats-Unis !). Nous estimons que le risque de récession s’accroît. Pour autant, ce n’est pas encore notre scénario central. Il faudra certainement attendre encore quelques mois pour l’ajuster et savoir avec exactitude comment les marchés financiers vont réagir sur le long terme à la normalisation brutale de la politique monétaire, particulièrement aux Etats-Unis. Entre-temps, l’enjeu pour les investisseurs est de faire preuve de flexibilité (c’est la même situation pour les gérants, en ce moment). Il faut se porter sur les secteurs résilients. Nous restons convaincus que la logistique en fait partie.

  • Il n’y avait pas beaucoup de statistiques vendredi dernier. Les prix à la production en Allemagne ont de nouveau fortement augmenté en avril, passant de 31,3% sur un an à 33,5%. Ce rebond indique que le pic d’inflation n’est clairement pas encore passé. La situation en Chine éveille de nombreuses inquiétudes. Le président et fondateur du groupe de luxe Richemont, Johann Rupert, a indiqué s’attendre à une contraction temporaire de l’activité. La politique zéro Covid a conduit à la fermeture de près de 40% des magasins du groupe dans le pays. Enfin, l’indice de confiance du consommateur a atteint son plus bas niveau outre-Manche depuis le début des années 70 (une période noire pour l’économie britannique). Il est probable que le pays soit déjà en récession technique.
  • Le nombre d’opérations de M&A sur Paris Euronext augmente rapidement. Plusieurs opérations ont été annoncées ces derniers jours dans différents secteurs : la logistique (Air France-KLM et l’armateur français CMA CGM), la transition énergétique (Albioma et le fonds d’investissement américain KKR), la supply chain collaborative (Generix Group) et la software intelligence (Cast et Bridge Point), par exemple. Il y a aussi des rumeurs de rachat de la société française de jeux vidéo Ubisoft. Cependant, cela a peu de chances d’aboutir. La famille fondatrice Guillemot cherche à racheter toutes les actions du groupe et à opérer une sortie de la cotation. Le titre est en hausse de près de 36% depuis un mois. La baisse des valorisations en lien avec la dégringolade des marchés financiers explique, en partie, le regain des opérations de M&A. D’autres vont survenir prochainement.
  • Le groupe de maisons de retraite Orpea a dégringolé de près de 30% la semaine dernière en bourse. La chute atteint 72% depuis le début de l’année. Une nouvelle crise touche l’opérateur. En février, il a été accusé d’allégations de mauvais traitements systématiques, de maltraitance des patients et de négligence en matière d’hygiène afin de maximiser les marges bénéficiaires. Plusieurs enquêtes sont en cours. S’ajoute à cela une suspicion d’abus de biens sociaux. La semaine dernière, Mediapart et Investigate Europe ont révélé l’existence d’une société financière parallèle à Orpea, basée au Luxembourg, qui a accumulé 92 millions d’euros d’actifs et réalisé des opérations financières douteuses. Il y a quelques semaines de cela, Orpea a réussi à obtenir 1,73 milliards d’euros de financements auprès de plusieurs banques pour faire face à l’augmentation des coûts (frais juridiques) et à des échéances de dettes. Pour l’instant, le risque de faillite est limité. Sans surprise, l’entreprise a annoncé qu’elle ne verserait pas de dividende cette année. Les autres acteurs du secteur, comme Korian, ont pour le moment été épargnés par ce nouveau rebondissement. Korian affiche une baisse du cours de son action d’environ 6% sur la semaine dernière. Mais c’est essentiellement lié au contexte de marché défavorable pour les grosses valeurs moyennes (valorisation au-dessus de 2 milliards d’euros).

Les résultats d’entreprise continuent avec Meituan (vente en ligne), Sino Biopharmaceutical, Zoom Video et XPeng (véhicules automobiles).

L’indice IFO du climat des affaires dans la première économie de la zone euro est publié à 10h. La composante ‘situation actuelle’ est attendue en repli à 95,8 en mai contre 97,8 en avril. La composante portant sur ‘les perspectives’, qui est plus suivie, devrait plonger également, à 83,5 contre 86,7 un mois plus tôt (il s’agissait déjà d’une mauvaise performance). Nous sommes passés d’un risque de stagflation à un scénario de récession qui semble être de plus en plus intégré par les acteurs économiques. Il n’y aura pas d’embellie dans l’immédiat.

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