C 'est difficile

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Il n’y a pas vraiment de raisons d’être optimiste à court terme. Le bon indice IFO pour l’Allemagne en avril (publié hier) est presque passé inaperçu sur les marchés financiers. Les investisseurs s’inquiètent, à juste titre, des turbulences qui ne cessent de se renforcer : la forte baisse des matières premières en raison des confinements chinois, le risque de dévaluation du yuan (qui se précise), la possibilité d’une intervention sur les changes de la part de la Banque du Japon et des résultats d’entreprises mi-figue, mi-raisin. Nous assistons en ce moment à des sorties importantes de capitaux des marchés actions, et des sorties encore plus importantes de capitaux de la Chine. Il y a certainement une forme de panique qui finira par s’atténuer. Mais il est évident à ce stade qu’un rebond durable des marchés boursiers n’est pas à l’ordre du jour. Nous ne voyons pas du tout ce qui pourrait permettre de rassurer les investisseurs.
- Les statistiques étaient nombreuses hier. En Allemagne, l’indice du climat des affaires IFO a surpris à la hausse en avril. L’indice principal est ressorti à 91,8 contre une estimation à 89,0. L’indice des conditions actuelles a aussi fortement rebondi à 97,2 contre une estimation à 95,9. Ce qui est certainement le plus important c’est que les attentes sont également revues à la hausse, à 86,7 contre une estimation à 83,5. Toutefois, les difficultés de l’économie allemande n’ont pas disparu. Au Royaume-Uni, les derniers indicateurs dressent un panorama bien différent. La dernière enquête de l’ONS montre que, par rapport à il y a un an, 23% des adultes ont rencontré des difficultés à payer leurs factures au mois de mars. Ce chiffre monte à 43% lorsqu’il est question de la facture énergétique. Enfin, 43% des adultes déclarent qu’ils ne vont pas être en mesure d’épargner dans les douze prochains mois. Tout cela à cause de l’inflation. Le choc à venir sur la consommation va être massif.
- Nous craignons de forts remous sur la monnaie chinoise dans les jours et semaines à venir. Le yuan onshore a atteint son plus bas niveau depuis le 9 avril 2021 face au dollar américain hier. Beaucoup d’analystes FX estiment que la Chine pourrait être contrainte de dévaloriser massivement sa monnaie afin d’apporter un peu de soutien à son économie. Selon les dernières estimations, des régions représentant environ 40% du PIB chinois sont actuellement face à des mesures de confinement plus ou moins strictes. Cela a aussi un impact sur les matières premières qui sont en chute libre en raison de la baisse de la demande chinoise. Le prochain risque est d’assister à un semblant de guerre des monnaies.
- L'entrepreneur milliardaire Elon Musk a accepté de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars ($54.20/share), utilisant l'une des plus grandes opérations de LBO de l'histoire pour prendre possession du réseau social vieux de 16 ans.
Les résultats d’entreprises continuent avec Orange en France, Canon, HSBC, Banco Santander, Iberdrola (électricité et gaz naturel), Atlas Copco (air comprimé, compresseur industriel etc.), Novartis (groupe pharmaceutique), UBS Group, Kuehne + Nagel (logistique), Microsoft, Alphabet, Visa, PepsiCo, UPS, Texas Instruments, Raytheon Technologies (aérospatial et défense), General Electric, Mondelez (agro-alimentaire), Chubb (assurance et réassurance) et 3M (conglomérat).
Plusieurs banquiers centraux membres du Conseil des gouverneurs de la BCE doivent prendre la parole aujourd’hui : Pablo Hernandez de Cos (à l’Université de Séville puis à l’Université de Gibraltar plus tard dans la journée) et François Villeroy de Galhau (à l’occasion de la conférence sur les crypto-actifs organisée par le Financial Times).