Bonjour Christine !
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Si vous envisagiez de faire une pause cette semaine, c’est mal parti ! Demain, la première estimation de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de février est publiée aux Etats-Unis. C’est le dernier indicateur important avant la réunion de la Réserve Fédérale américaine (Fed) le 22 marsprochain. En cas de déviation importante par rapport au consensus (variation de 0,4% sur un mois), il est probable que les anticipations de hausse de 50 points de base du taux directeur soient renforcées. Pour l’instant, seulement une minorité de participants du marché prévoit une hausse de cette ampleur. Mais il faut reconnaître que les propos tenus par le président de la Fed, J. Powell, ont jeté le trouble la semaine dernière. La Banque Centrale Européenne (BCE) est aussi au rendez-vous aussi. L’enjeu de la réunion de jeudi n’est pas de savoir de combien sera la hausse des taux (ce sera de 50 points de base à 3%). L’enjeu consiste à savoir ce qui va advenir par la suite. Voici notre scénario central : la BCE ouvre la porte à une nouvelle hausse de taux en mai prochain de 50 points de base mais ne s’engage pas pour la suite (data-dependent monetary policy). Les paris sont ouverts !
- L’emploi américain a été le point d’attention vendredi dernier. Le marché de l'emploi aux Etats-Unis est resté solide en février tout en semblant afficher les premiers signes d'un ralentissement très attendu dans la lutte contre l'inflation. Le taux de chômage demeure bas même s'il a grimpé à 3,6%, après être tombé en janvier à 3,4%, son plus bas niveau depuis 1969, a annoncé vendredi le département du Travail. Quelque 311.000 emplois ont été créés, contre 504.000 en janvier, quand 205.000 seulement étaient attendus.
- Le dernier rapport de la Commodity Future Trading Commission (l’organe qui régule les bourses aux Etats-Unis) était riche d’enseignement concernant les matières premières (qui est notre point d’attention du jour). Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce rapport, il est publié chaque semaine et détaille le positionnement des traders sur les futures et les options. C’est suffisamment rare pour le mentionner : il n’y a que trois matières premières qui sont sur-vendues en ce moment (blé, argent et gaz naturel). En règle générale, quand un actif est en situation de survente, cela ouvre la porte à un rebond (technique) important. C’est ce qu’on attend en particulier sur l’argent et le blé (le timing est certainement moins propice pour le gaz). Le rebond du blé et de l’argent pourrait être notamment alimenté par l’accroissement de la demande chinoise (qui entraîne déjà des perturbations sur certains actifs comme l’orge dont le prix a bondi récemment). En ce qui concerne le blé, il y a un point d’incertitude à souligner : le renouvellement ou pas de l’accord sur le corridor agricole maritime entre Kiev et Moscou (date d’échéance : 18/03). Cela risque d’entraîner un peu de volatilité, voire beaucoup.
- La politique monétaire ne joue pas un grand rôle pour expliquer les mouvements sur les paires en USD en ce moment. Ce sont les flux qui comptent. Depuis le début de l’année, nous observons que les flux de capitaux partent des Etats-Unis (le marché américain a eu le rôle de valeur refuge fin 2022) pour se recycler sur des marchés considérés comme plus à risque (ce qui induit en général un rendement du loyer de l’argent plus élevé). Cela a notamment été plutôt bénéfique pour les devises de la zone Europe centrale et orientale. On pense, en particulier, à la Hongrie où le taux directeur de base se situe à 13%. Si on cherche du rendement sur le Forex, c’est donc certainement le bon moment pour regarder du côté de l’Est.
L’agenda économique est vide. L’indice des tendances de l’emploi du Conference Board est attendu à 15hpour le mois de février (USA). Mais ce n’est pas ce qu’on appelle un market mover.
Journée calme au niveau des résultats d’entreprises.
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