Tour de la France : Six leçons que le duel Pogačar vs Vingegaard peut enseigner à tout investisseur

Jacob Falkencrone
Responsable de la Stratégie d’Investissement
À retenir :
Investir, c’est une épreuve d’endurance : mieux vaut viser des objectifs à long terme que de chercher des gains rapides ou de réagir aux fluctuations du marché.
La diversification est essentielle : un portefeuille solide, comme une bonne équipe cycliste, réunit différentes forces pour faire face à tous les scénarios.
La gestion proactive du risque est capitale : anticiper les risques permet d’éviter que les revers ne se transforment en pertes majeures, et d’atteindre ses objectifs financiers en toute sécurité.
Le grand départ de votre argent
Le 5 juillet, quand Tadej Pogačar, Jonas Vingegaard et le reste du peloton quitteront Lille, ils s’élanceront pour 3 338,8 kilomètres à travers les routes sinueuses de France, avec 52 500 mètres de dénivelé positif et seulement deux jours de repos avant de rejoindre les Champs-Élysées à Paris. Ce n’est pas une course pour les sprinteurs déguisés en grimpeurs — pas plus qu’un investissement n’est fait pour ceux qui recherchent des frissons ou des gains instantanés.
Tout comme l’endurance calme guide les coureurs à travers les vents latéraux, la patience permet à vos placements de se développer malgré les cycles turbulents du marché. Voici six leçons concrètes que chaque investisseur peut tirer de cette bataille épique pour le maillot jaune.
« On ne gagne pas le maillot jaune dès la première étape, pas plus qu’on ne finance une retraite confortable grâce à un seul marché haussier. »
1. L’endurance plutôt que les gains rapides
Le Tour de France se joue en 21 étapes. Ce n’est pas celui qui en gagne le plus qui l’emporte, mais celui qui maintient une performance constante sur la durée. En 2019, Julian Alaphilippe a porté le maillot jaune pendant 14 jours, sans monter sur le podium final. À l’inverse, Egan Bernal a remporté le Tour sans gagner une seule étape.
Il en va de même en investissement : les véritables résultats viennent de la constance, de la patience et d’une stratégie disciplinée. Les modes passagères, les actions "mèmes" ou les secteurs à la mode peuvent attirer, mais la création de richesse repose sur la durée.
« Réussir en investissement, ce n’est pas accumuler des victoires quotidiennes, c’est suivre patiemment un plan à long terme. »
2. La douleur est inévitable — il faut accepter la volatilité
Le Tour 2024 comprend des ascensions redoutables, comme le Col de la Loze (2 304 mètres). Personne n’échappe à la douleur, mais les champions comme Pogačar et Vingegaard avancent malgré tout.
Les marchés connaissent aussi leurs moments difficiles : krachs, corrections, crises. Ce fut le cas durant le COVID ou en 2008. Les investisseurs doivent faire preuve de sang-froid et éviter de vendre dans la panique. Ceux qui tiennent le cap finissent par bénéficier du rebond.
« La volatilité, pour l’investisseur, c’est comme les montagnes pour le cycliste : douloureuse, inévitable, mais surmontable. »
3. Diversifier : aucun coureur ne gagne seul
Les équipes gagnantes misent sur une star entourée de coéquipiers aux talents variés. Aucun coureur n’excelle partout : les victoires s’obtiennent par équilibre, pas par domination dans une seule discipline.
Votre portefeuille doit suivre le même principe. Il ne peut reposer sur une seule action ou un thème unique. Il faut mêler actions, obligations, liquidités et autres classes d’actifs. Quand l’un recule, l’autre compense.
« Un portefeuille centré sur une seule "star" est aussi vulnérable qu’une équipe cycliste dépendante d’un seul coureur. La diversification assure la résilience. »
4. Les gains marginaux font toute la différence
Le Tour se gagne parfois à coups de détails : roulements en céramique, casques aérodynamiques, alimentation précise. C’est l’accumulation de petites optimisations qui fait la différence.
En finance, ces petits plus sont : la réduction des frais, l’optimisation fiscale, le réinvestissement des dividendes, les versements automatiques. Individuellement, ils semblent mineurs — ensemble, ils transforment vos résultats à long terme.
« Réduire ses frais de 1 %, c’est peut-être gagner une journée de repos par semaine à la retraite. »
5. Les attaques sélectives valent mieux que les échappées solitaires
Moins d’une échappée sur dix atteint la ligne d’arrivée. Les coureurs trop audacieux finissent souvent repris et épuisés.
En bourse, c’est pareil : les placements spéculatifs sont rarement gagnants sur la durée. Il est sage de limiter ces paris à une petite part du portefeuille, bien cadrée, révisée régulièrement. Ce sont des opportunités à considérer avec prudence, sans jamais compromettre vos objectifs principaux.
« Traitez les investissements spéculatifs comme si leurs chances d’atteindre Paris étaient à un chiffre. »
6. La gestion des risques est cruciale dans la descente
Les descentes à grande vitesse exigent de la précision. Une erreur peut coûter très cher. Les coureurs évaluent constamment leur vitesse, leur position, l’état de la route.
En finance, après une forte hausse des marchés, votre portefeuille peut devenir trop risqué. Il faut alors rééquilibrer : vendre une partie des gains pour revenir à un niveau de risque adapté. Cela peut sembler contre-intuitif, mais c’est ainsi qu’on évite les mauvaises surprises.
« La gestion du risque, ce n’est pas freiner les rendements, c’est le casque et les freins qui vous permettent de traverser les tempêtes. »
Liste de contrôle finale pour les investisseurs :
Définissez votre objectif : croissance, revenus ou préservation du capital ?
Pensez long terme : les variations quotidiennes comptent peu.
Acceptez la volatilité : les baisses font partie du jeu.
Diversifiez : un portefeuille équilibré surpasse les modes passagères.
Optimisez les détails : frais, fiscalité, réinvestissement.
Soyez prudent avec le risque : limitez les paris spéculatifs.
Gérez vos risques : rééquilibrez régulièrement.
Arrivée à Paris… et au-delà
Le 27 juillet, quand le peloton filera sur les Champs-Élysées, les spectateurs applaudiront le maillot jaune. Mais les investisseurs aguerris savent que derrière cette gloire se cachent des mois d’efforts disciplinés, une gestion rigoureuse du risque, des ajustements subtils et des milliers de décisions stratégiques.
Votre parcours d’investissement sera bien plus long qu’un Tour de France. Gravissez les cols avec patience, profitez des replats avec stratégie, descendez prudemment — et surtout, restez fidèle à votre plan. L’Arc de Triomphe sourit à ceux qui vont au bout de l’aventure.
Ce contenu est à visée informative et ne constitue pas un conseil en investissement. Investir comporte des risques, et les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. Les instruments mentionnés peuvent provenir de partenaires avec lesquels Saxo entretient une relation commerciale.