Prévisions chocs
Une entreprise du classement Fortune 500 nomme un modèle d’intelligence artificielle comme directeur général.
Charu Chanana
Responsable de la Stratégie Investissement
La nationalisation potentielle d’ArcelorMittal France n’a pas mis la Bourse en fusion
L’information n’a pas eu beaucoup d’impact en Bourse (le titre a clôturé la semaine dernière sur une note stable), les marchés préférant se montrer prudents envers le bruit politique. Le projet de nationalisation d’ArcelorMittal France adopté à l’Assemblée nationale à l’initiative de La France insoumise a, il est vrai, peu de chances d’aboutir, devant encore être approuvé par un Sénat dominé par la droite.
Le conseil de notre partenaire "Investir" :
Avec un gain de plus de 60 % depuis le début de l’année, le titre intègre déjà en grande partie le retournement attendu du cycle, qui tarde à se manifester, et les bienfaits espérés du plan acier européen. Nous conseillons donc des ventes partielles.
Au demeurant, cette nationalisation ne modifierait en rien la donne pour le groupe. La sidérurgie européenne est confrontée depuis de nombreux mois aux exportations massives et à bas coûts des aciéristes chinois en proie à des surcapacités sur leur marché intérieur, ce qui pèse sur les prix. La solution la plus pérenne consiste à freiner ses flux, ce qui passe par des contraintes douanières plus fortes aux frontières du Vieux Continent. C’est l’objet du plan acier proposé par la Commission européenne, dont l’application, réclamée par les groupes sidérurgiques locaux, tarde à se mettre en place.
Un foyer de perte récurrent
Ce projet ne résoudrait pas non plus la tendance structurelle à la baisse de la demande d’acier en France, en raison de la désindustrialisation du pays, notamment, et au surenchérissement des coûts liés à la décarbonation de la production. ArcelorMittal France, qui a représenté, en 2024, 7 % des ventes du groupe et dont 60 % des volumes sont écoulés auprès d’autres filiales en Europe, constitue un foyer de pertes récurrent. Le prix de cette hypothétique nationalisation reste aussi à définir, mais un montant de 3 milliards, à rapporter à une capitalisation boursière du groupe d’environ 28 milliards, a été évoqué.
ArcelorMittal, qui a gelé les investissements de décarbonation de ses sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer, continue néanmoins d’investir en France. Mais ses priorités vont clairement aux zones à forte croissance, tels l’Inde, les Etats-Unis ou le Brésil. Son avenir, sur le plan industriel comme boursier, se joue quoi qu’il arrive en dehors de l’Hexagone.
Cette analyse a été élaborée par le "Groupe Les Echos / Le Parisien" et diffusée par Saxo Banque à des fins exclusivement publicitaires. Ce document est un contenu à visée marketing et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement.