Matières premières : les métaux et les matières douces progressent en août, tandis que l’énergie et les céréales reculent

Ole Hansen
Responsable de la stratégie des matières premières
Points clés de cette mise à jour :
L’indice Bloomberg Commodity Total Return (BCOM TR) recule d’environ 1 % en août : les gains des métaux et des matières premières douces (softs) sont effacés par la chute des céréales et, surtout, de l’énergie.
L’argent et le platine se distinguent, tandis que l’or reste bloqué dans une fourchette d’attente, dans un contexte d’incertitudes liées à la Fed et à l’inflation.
Le secteur énergétique est sous pression en raison de la baisse des perspectives de demande, de l’augmentation de l’offre de l’OPEP+ et de stocks de gaz élevés.
Le maïs et le blé chutent à cause de prévisions record pour les récoltes américaines ; le soja se maintient ; le café grimpe de plus de 10 %, soutenu par la météo au Brésil.
Contexte macroéconomique
L’indice Bloomberg Commodity Total Return (BCOM TR) recule d’environ 1 % en août : les gains des métaux et des matières premières douces (softs) sont effacés par la chute des céréales et, surtout, de l’énergie.
L’argent et le platine se distinguent, tandis que l’or reste bloqué dans une fourchette d’attente, dans un contexte d’incertitudes liées à la Fed et à l’inflation.
Le secteur énergétique est sous pression en raison de la baisse des perspectives de demande, de l’augmentation de l’offre de l’OPEP+ et de stocks de gaz élevés.
Le maïs et le blé chutent à cause de prévisions record pour les récoltes américaines ; le soja se maintient ; le café grimpe de plus de 10 %, soutenu par la météo au Brésil.
Le mois d’août est marqué par une lutte d’influence entre des facteurs de soutien côté offre dans certains segments des matières premières et des vents contraires macroéconomiques liés à l’affaiblissement des données économiques aux États-Unis et à l’international.
L’inflation américaine, mesurée par l’indice PPI de juillet plus élevé que prévu, a contraint les marchés à revoir leurs anticipations concernant la Réserve fédérale (Fed). Alors même que le Secrétaire au Trésor Scott Bessent plaidait la veille pour une baisse drastique de 150 points de base des taux, les nouvelles données ont calmé les espoirs d’un mouvement aussi agressif. Le marché table désormais sur une réduction plus modeste de 25 points de base en septembre.
Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont tout de même reculé, avec une baisse marquée sur les échéances à 2 ans, dans un contexte d’anticipation de baisses de taux et de spéculations sur un futur président de la Fed plus enclin à répondre aux attentes de Donald Trump et de Bessent. Le dollar américain, après un regain temporaire de vigueur en juillet, a repris sa tendance baissière, avec des pertes notables face à la livre sterling, au yen et à l’euro.
Cette combinaison – rendements obligataires en baisse et affaiblissement du dollar – a soutenu les actifs d’investissement sans rendement, notamment les métaux. L’intérêt s’est porté surtout sur l’argent, le platine et le cuivre, tandis que l’or reste bloqué dans une zone d’attente, dans l’attente d’un catalyseur clair.
Sur le plan global, les indicateurs économiques américains, après une phase de solidité, montrent désormais des signes de ralentissement. Les indices PMI dans plusieurs économies, notamment en Europe et en Asie, pointent également vers un essoufflement de l’activité. Les données publiées vendredi en Chine font état d’un net ralentissement en juillet, conséquence probable de la politique de Pékin visant à réduire les surcapacités dans des secteurs comme l’acier, le solaire ou les véhicules électriques, aggravée par des conditions climatiques extrêmes et les effets persistants des tarifs douaniers américains.
Le marché pétrolier, quant à lui, reste focalisé sur la baisse des prévisions de demande et l’évolution de la stratégie d’offre de l’OPEP+. Du côté de l’agriculture, le dernier rapport WASDE a entraîné de fortes variations sur les marchés céréaliers. En revanche, les matières premières dites "douces", notamment le café, ont bénéficié de facteurs spécifiques comme des conditions météo atypiques ou des incertitudes politiques.
Panorama des marchés de matières premières
L’indice Bloomberg Commodity Total Return affiche une baisse d’environ 1 % depuis le début du mois, réduisant son gain annuel à seulement 4 %. Les hausses enregistrées sur les matières douces, les métaux industriels et les métaux précieux ont été contrebalancées par des pertes sur les céréales et, surtout, sur le secteur énergétique.
Matières douces (softs) : Elles surperforment grâce aux inquiétudes liées à la météo, à des stocks d’échange faibles et à l’instabilité politique dans certains pays producteurs.
Métaux industriels : Portés par l’atténuation des tensions tarifaires et des interruptions d’approvisionnement au Chili (notamment en cuivre), ainsi que par un accident environnemental dans une mine chinoise en Zambie, qui souligne les difficultés d’accès aux minéraux nécessaires à la transition énergétique.
Métaux précieux : L’argent et le platine surpassent l’or, dont le cours reste stable, soutenus notamment par leur usage industriel et des perspectives d’offre plus tendues.
Céréales : Le maïs et le blé sont sous pression, pénalisés par les prévisions du département américain de l’Agriculture (USDA) qui anticipe une récolte record. Le soja résiste mieux.
Énergie : C’est le segment le plus affecté, victime d’une baisse des perspectives de croissance de la demande, d’une hausse des stocks et de la poursuite de la réduction des restrictions de production par l’OPEP+, au risque de créer un excédent sur le marché.