Yoyo
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Les marchés actions jouent au yoyo depuis quelques séances. Mais la tendance de fond reste positive. Les valeurs du luxe continuent de tirer vers le haut l’ensemble du marché. Il est probable que cette remarque soit valable pendant une grande partie de l’année. On note également quelques bonnes performances comme Renault dans le secteur automobile, Alstom ou encore Teleperformance. Teleperformance a connu une année 2022 un peu difficile mais le groupe est toujours bien orienté. On observe depuis quelques jours que des responsables de la société achètent des titres. Les analystes sont positifs avec parfois des attentes de hausse de cours allant jusqu’à 20%. A noter du côté américain que Nvidia est toujours sur une bonne tendance (nous avions fait récemment un webinaire sur l’IA). L’entreprise est particulièrement bien positionnée sur le segment de l’IA générative. Elle contrôle environ 80% du marché des puces électroniques nécessaires pour l’IA. C’est un avantage certain.
- Il n’y avait pas beaucoup de statistiques hier. L’inflation en Chine a ralenti plus que prévu. Dans le cas présent, c’est plutôt une mauvaise nouvelle. L’indice des prix à la consommation affiche une progression anémique de 0,1% sur un an contre 0,3% prévu par le consensus. En outre, l’indice des prix à la production est en contraction à -3,6% sur un an contre -3,5% prévu. En règle générale, une inflation contenue est une bonne nouvelle pour la consommation. Mais une déflation excessive, ce qui est le cas en Chine, est très problématique. A minima, cela entraîne une baisse des profits et une diminution des créations d’emplois. Il est probable que les données de l’inflation vont inciter la banque centrale chinoise à opérer un nouveau round de mesures de stimulus. Nous tablons sur une baisse du taux de réserve obligatoire des banques comprise entre 25 et 50 points de base. C’est l’outil monétaire privilégié par la Chine. Mais on ne peut pas exclure des injections de liquidité via des opérations d’open market, également. Du côté européen, la Banque d’Angleterre a augmenté comme prévu son taux directeur de 25 points de base. En zone euro, certains membres du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne semblent considérer qu’une hausse des taux sera peut-être nécessaire en septembre prochain (source : Bloomberg). Cette nouvelle hausse, si elle devait survenir, pousserait le taux de dépôt à 4%. C’est toutefois un horizon encore lointain. Nous en sommes en revanche d’accord sur le fait qu’il faudra certainement aller plus loin en termes de hausses des taux pour vraiment faire refluer durablement l’inflation (cela vaut pour la zone euro mais aussi pour beaucoup d’autres zones géographiques).
- Un peu trop tôt pour paniquer mais il semble qu’on ait de nouveau le retour du stress sur certaines banques européennes. Hier, le CDS d’UBS est reparti à la hausse. Il n’y a pas de phénomène de contagion évident. Mais il est probable en revanche que beaucoup d’investisseurs et d’analystes s’interrogent sur la nouvelle structure formée par UBS et Crédit Suisse.
- Au niveau des matières premières, les grandes tendances sont toujours en place. Les cours du pétrole sont en situation de range avec une résistance située à 77,50 USD pour le Brent et à 73,80 USD pour le WTI. Dans l’immédiat, il n’y pas d’élément susceptible d’avoir un impact majeur sur les cours. Du côté des métaux précieux, nous conservons un biais haussier sur l’or mais il faudra un nouveau catalyseur pour aller plus loin. L’or fait face à une forte résistance située à 2050 USD (les niveaux de support principaux sont à 2007 USD et à 1986 USD). Enfin, les prix du gaz en Europe poursuivent leur forte baisse. Les cours ont chuté lors de la séance de mercredi pour la première fois sous 35 euros depuis juillet 2021. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 50%. C’est énorme. Cela risque de continuer à court terme du fait d’une demande en baisse et d’un arrivage massif de gaz naturel liquéfié. Selon les données compilées par Bloomberg, le volume de gaz naturel liquéfié qui est transporté en mer pour une durée supérieure à 20 jours (ce qui permet de bien cerner l’évolution du commerce international sur ce segment précis) a atteint son plus haut niveau depuis 2017.
Les résultats d’entreprises continuent avec Société Générale, Allianz et Richemont. Le secteur bancaire français s’en sort plutôt bien pour le moment. Crédit Agricole a annoncé des résultats solides (publication supérieure aux attentes au premier trimestre). Il est probable que la Société Générale s’inscrive dans la même ligne. On surveillera aussi de près Richemont. La valeur du luxe pourrait être une proie de LVMH. C’est ce qui se murmure depuis plusieurs semaines en Suisse. Ce qui est certain, c’est que LVMH a beaucoup de cash à placer et que le groupe est à la recherche d’acquisitions. Richemont a un bon parcours boursier depuis le début de l’année, avec une appréciation du cours de 22%. Ce n’est pas surprenant. Les valeurs du luxe connaissent un début d’année en excellente forme.
Rien de majeur au niveau de l’agenda économique.
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