Tout a changé Tout a changé Tout a changé

Tout a changé

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

En l’espace de quelques semaines, le panorama de marché a radicalement changé. Les marchés évoluent comme si l’inflation avait disparu (alors qu’il y a eu un rappel brutal avec l’inflation britannique hier matin). Le marché obligataire est quasiment en phase de bull market. L’or évolue comme si l’inflation était à 20%. L’évolution du marché pétrolier est similaire à ce qu’on pourrait attendre en période de déflation. Le VIX est à un niveau qui semble indiquer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Enfin, le marché des crypto-actifs a des airs de 2008. C’est assez déstabilisant pour les investisseurs. Ce qui est certain, c’est que l’appétit au risque semble faire son retour. Beaucoup de gérants ont des positions trop défensives sur le marché. Etant donné que la fin d’année approche, ils pourraient être tentés de prendre plus de risques ce qui pourrait entretenir la petite tendance haussière sur les actions. Encore une fois, il faut être prudent. L’année 2023 sera compliqué, a minima sur le plan macroéconomique.

  • C’est ce qu’on peut appeler un électrochoc. L’inflation au Royaume-Uni a atteint son plus haut niveau depuis octobre 1981 à 11,1% sur un an. Les prix de l’alimentation et des boissons ont bondi de 16,4% sur un an (plus forte hausse depuis 1977). Sans les mesures récentes prises pour atténuer la facture énergétique, l’ONS (équivalent britannique de l’INSEE) considère que l’inflation n’aurait pas été à 11,1% mais plutôt à 13,8%. Pour les ménages les plus pauvres, l’inflation se situe autour de 13,8% (dans tous les cas) tandis que pour les plus riches elle se situe autour de 10,5% (toujours selon les estimations de l’ONS). C’est catastrophique. Nul besoin de mentionner que les hausses de salaire ne sont pas suffisantes pour compenser l’envolée des prix. Avant la publication de l’inflation, le marché monétaire estimait qu’une hausse de 50 points de base était prévisible en décembre. Dans la foulée de l’annonce, désormais une majorité d’investisseurs prévoit une hausse de 75 points de base. C’est probable. Mais ce ne sera pas suffisant pour endiguer les pressions inflationnistes étant donné qu’une grande partie est liée à l’énergie (facteur sur lequel la Banque d’Angleterre n’a pas d’influence). A part l’inflation britannique, il n’y avait pas d’autres indicateurs économiques majeurs hier.
  • Les périodes de crise sont toujours propices aux fusions-acquisitions. Nous n’avons cessé de le répéter au cours des derniers mois. Mardi, Estee Lauder (l’une des principales entreprises américaines de production et de distribution de produits de soins cosmétiques) a confirmé le rachat de la marque Tom Ford pour un montant de 2,3 milliards de dollars (c’est quasiment le même montant en euro). Dans le cadre de l’accord, Tom Ford restera aux commandes de l’entreprise jusqu’à la fin de l’année 2023 (c’est au premier trimestre 2023 que l’opération devrait être finalisée).

Les résultats d’entreprises continuent avec Siemens (énergie, santé etc.), Alibaba (société de l’internet en Chine), Applied Materials (un des principaux équipementiers mondiaux), Palo Alto Networks (leader mondial de la cybersécurité) et NetEase (société chinoise qui exploite le site 163.com – l’un des portails web les plus populaires en Chine). Retrouvez-nous ce vendredi à 13h pour un webinaire spécial consacré aux résultats trimestriels. Inscription ici.

Le gouvernement britannique présente aujourd’hui sa version finalisée du projet de Budget pour l’année 2023. En septembre dernier, le mini-budget de l’éphémère Premier ministre Liz Truss avait provoqué une panique de marché et un assèchement de la liquidité. L’objectif du gouvernement est de présenter un budget laissant la part belle aux économies (il va falloir réduire les dépenses d’au moins 30 à 40 milliards de GBP par an selon les estimations). C’est le seul moyen pour que les investisseurs étrangers (qui sont essentiels pour maintenir le train de vie du Royaume-Uni) retrouvent confiance. Cependant, il faudra éviter l’écueil de l’austérité qui par le passé n’avait fait qu’aggraver la situation économique (par exemple immédiatement après la crise financière de 2007-08). Le budget 2023 a toutes les chances d’aggraver la récession. Cela fait consensus chez les économistes. Avant même sa présentation, la Banque d’Angleterre affiche son pessimisme. Le pays est déjà entré en récession. Celle-ci devrait durer jusqu’à mi-2024. Il n’y aura pas de fort rebond économique par la suite (la croissance moyenne annuelle post-récession devrait être anémique, autour de 0,75%). Enfin, côté américain, les inscriptions hebdomadaires au chômage (consensus à 225k) et l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de novembre (consensus à -6,2) sont publiés cet après-midi. Ces indicateurs ne devraient pas entraîner un regain particulier de volatilité. Il ne s’agit pas de market movers.

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