Sourire
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
En ce début d’année, il fallait être investi en actions (hausse du CAC 40 de 9% depuis le 1er janvier). Une consolidation est inévitable, comme nous le mentionnions hier. On commence à voir que le mouvement haussier s’essouffle un peu. Mais c’est pour la bonne cause. Nous sommes convaincus que la hausse va se poursuivre à court terme. Il n’y a presque que des signaux positifs, y compris sur le front macroéconomique (avec la révision à la hausse des projections de croissance pour la plupart des zones économiques). Nous anticipons que l’indice parisien CAC 40 puisse renouer avec la zone des 7100 points à court terme (résistance située à 7104 points). Aucun signal du point de vue de l’analyse technique ne plaide en faveur d’une baisse durable. Bref, la voie est tracée.
- En bourse, il y a des signaux faibles indiquant que les flux reviennent sur les petites et les moyennes valeurs. On observe sur certains titres habituellement peu liquides de gros volumes échangés et pas mal de volatilité. Target Spot (audio digital, fondé en 2007) a connu un énorme rebond ces derniers jours (+28% en cinq séances) avec d’importants volumes en toile de fond. L’action était au rabais (autour de 50 cents en début d’année). Désormais, elle évolue autour de 80 cents. Les analystes prévoient un test du seuil d’un euro (à voir). On a aussi beaucoup de spéculation en ce moment sur quelques dossiers ultra-dilutifs sur des sociétés à OCABSA (obligations convertibles en actions avec bons de souscription d'actions). Ça peut aller dans tous les sens. A juste titre, l’AMF a émis une alerte en 2022 concernant ces dossiers qui ne sont pas de bonnes cibles pour les investisseurs particuliers non avertis, en particulier. Il y a quelques noms connus qui font l’objet de cette spéculation à la bourse de Paris, comme Avenir Telecom (fabrication de téléphones mobiles) et aussi Spineway (implants et instruments chirurgicaux). Selon nous, à moins d’être un investisseur averti, mieux vaut aller sur d’autres opportunités boursières. Il y en a beaucoup en bourse – en particulier sur le créneau du luxe.
- La Banque du Japon a pris à revers les marchés financiers (ce n’est jamais une bonne chose à faire !). Alors que tous les opérateurs s’attendaient à un nouvel ajustement monétaire (qui était annoncé par des échos de presse), la banque centrale a maintenu son statu quo. Le taux directeur reste négatif à -0,1%, les objectifs sur les taux courts (-0,1%) et le taux à 10 ans (0%) sont maintenus en l’état, tout comme les seuils de tolérance sur le 10 ans (0,5%). Rien de nouveau. Sans surprise, le marché a sanctionné le yen japonais qui avait beaucoup augmenté au cours des dernières séances du fait de ces attentes concernant un ajustement monétaire. Le yen a perdu 2% face au dollar américain dans la foulée, par exemple. La prochaine réunion de la banque centrale aura lieu les 9 et 10 mars prochain (autrement dit, dans une éternité). Beaucoup d’opérateurs croient (à tort ou à raison) qu’un durcissement de la politique monétaire est inévitable étant donné la trajectoire de l’inflation (de nouvelles statistiques sont communiquées ce vendredi). En outre, le marché commence à s’intéresser à la succession du gouverneur en place, H. Kuroda. Son mandat arrive à échéance en avril. Pour l’instant, aucun nom n’a filtré (dans tous les cas, il convient d’être prudent). En Europe, l’Allemagne a dit s’attendre à ce que l’inflation chute sous les 5% d’ici la fin de l’année (à condition que la tendance sur les prix de l’énergie perdure). Le ministre de l’Économie allemand a déclaré envisager l’éventualité d’une récession (les chiffres de 2022 étaient très solides !). Si ce scénario devait se réaliser, la récession ne serait certainement que faible et de courte durée. Rappelons-nous que ce n’était pas du tout le scénario dominant il y a encore quelques semaines de cela.
Les résultats d’entreprises continuent avec Procter & Gamble (biens de consommation courante avec un catalogue de près de 65 marques) et Netflix (qu’il n’est pas nécessaire de présenter).
Sur le front économique, la séance est chargée avec la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque Centrale Européenne (le marché table toujours sur une hausse du taux directeur de 50 points de base en février), les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis (sauf surprise, le marché de l’emploi est toujours bien orienté) et l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de janvier (consensus à -11,0 contre -13,8 précédemment). En outre, bon courage avec les grèves en France !
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