Reprendre son souffle
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Consolidation sur les marchés boursiers mais la tendance de fond est toujours inchangée, c’est la hausse qui l’emporte. L’indice américain S&P 500 devrait logiquement toucher la résistance à 4546 points dans cette perspective. L’indice technologique Nasdaq 100 est également sur une tendance positive, avec une résistance importante à 15265 points. En ce qui concerne les indices européens, c’est la même configuration. Le Dax allemand a repris son orientation haussière et pourrait atteindre un nouveau point haut historique. Le CAC 40 parisien devra, quant à lui, s’échapper de la résistance à 7403 points pour espérer aller plus loin. Hier, l’indice a fini un peu dans le rouge (baisse de 0,80%). Cela ne remet toutefois pas en cause le potentiel de hausse à moyen terme. Au niveau du marché des changes, il y a peu d’actualité macroéconomique susceptible de provoquer beaucoup de remous à court terme. L’EUR/USD a échoué à s’échapper au-dessus de la zone cible située à 1,10. Il est fort probable que pendant les prochaines séances la paire continue d’être dans son range compris entre 1,08 et 1,10. Contrairement à l’an dernier, nous ne voyons pas de regain de volatilité à l’horizon sur la paire (ce n’est certainement pas le cas pour le yuan chinois qui fait l’objet d’une pression haussière importante depuis quelques semaines en lien avec des interventions des banques publiques chinoises sur le marché FX).
- Il n’y avait pas de statistiques majeures hier.
- Sur le marché obligataire, il y a quelques anomalies. Les contrats futures sur le 10 ans américain ont atteint de nouveaux points bas alors que le taux à deux ans reste orienté plutôt à la hausse. Difficile à ce stade de savoir si c’est durable ou pas. Du côté britannique, la situation est moins confuse. Les taux d’emprunt étatique continuent de s’envoler et, malheureusement pour le Royaume-Uni, c’est certainement un phénomène durable (méfiance des investisseurs étrangers). Hier, le pays a placé sur le marché pour près de 4 milliards de livres sur deux ans à 5,66%. C’est le plus haut niveau d’emprunt depuis 2007. Cela rappelle de mauvais souvenirs. Le pays est aussi la seule grande économie développée à voir l’inflation encore augmenter. C’est certainement en partie le résultat des déséquilibres engendrés par le Brexit (en particulier sur le marché du travail). Le consensus de marché prévoit un taux terminal à 6%. Mais déjà certains stratégistes revoient à la hausse leurs estimations (7% pour JPMorgan !).
- Le transport maritime n’est plus le principal point d’attention des investisseurs. Mais les choses restent compliquées (sans retour à la normale). La zone de transit que constitue la mer Noire est toujours un point de tension. En dépit des sanctions européennes et américaines, la Russie parvient toujours à exporter ses matières premières via la mer Noire, en particulier du brut en ayant recours à des armateurs indiens et grecs (comme Gatik Ship Management). L’exportation d’ammoniac russe a été également compliquée par l’attaque d’un pipeline reliant la Russie à la mer Noire sur fond d’intensification du conflit russo-ukrainien (plus de 2,5 millions de tonnes d’ammoniac russes sont normalement exportées via ce canal). En outre, les transporteurs ne sont pas très optimistes pour le second semestre, notamment en raison du ralentissement économique qui pourrait s’accentuer. Habituellement, c’est en cette période que le transport maritime connaît un important engorgement alors que les entreprises reconstituent leurs stocks à l’approche des fêtes de fin d’année (haute saison). Mais, cette année, il semble que le sujet ne soit pas sur la table. Les stocks sont toujours très élevés aux Etats-Unis et en Europe (c’est le signe que la demande pâtit) et, en toute logique, les taux de fret poursuivent leur chute. C’est pour le moyen inhabituel. A surveiller.
Toujours rien sur le front des entreprises cette semaine.
Il y a un trop-plein de statistiques aujourd’hui du côté des Etats-Unis avec : les créations d’emplois ADP (cette publication ne constitue pas un indicateur avancé du rapport NFP qui sera publié ce vendredi), l’indice ISM non manufacturier (attendu en progression à 51,0) et les inscriptions hebdomadaires au chômage (consensus à 245k contre 239k la semaine précédente). Cela permettra d’affiner le panorama économique pour l’économie américaine.
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