Que se passe-t-il chez nos amis américains ?
Nicolas Du Repaire
Sales Trader
Les marchés actions ont lourdement chuté mardi, avec le S&P 500 en recul de plus de 2 % et le Nasdaq de plus de 3 %, alors que les craintes d’une détérioration de l’économie, notamment du marché de l'emploi, s'intensifient. Les actions américaines avaient bénéficié ces derniers mois d’une économie solide et d’une inflation en baisse, ce qui a soutenu les marchés. Cependant, une dégradation du marché de l’emploi pourrait être le premier signe annonciateur d’une récession, ce qui pourrait pousser Jerome Powell et la Fed à envisager des baisses de taux plus marquées, à hauteur de 50 points de base dès la réunion du 18 septembre.
Le marché obligataire montre déjà des anticipations de baisses de taux de 200 points de base sur 12 mois — un scénario rarement vu en dehors d'une récession — ce qui traduit les inquiétudes actuelles. La volatilité est également accrue par la situation de Nvidia, qui a perdu 279 milliards de dollars de capitalisation boursière en une seule séance mardi, en raison de prises de bénéfices importantes et des doutes sur sa croissance future. L'incertitude autour de l’enquête antitrust du DOJ ajoute aussi une pression supplémentaire sur l’entreprise.
Tous les regards se tournent maintenant vers le rapport sur l'emploi aux États-Unis prévu ce vendredi, qui pourrait influencer la direction du marché. Une faiblesse dans les données de l’emploi pourrait renforcer les attentes d’une baisse plus agressive des taux. En outre, les données JOLTS sur les offres d'emploi publiées mercredi suscitent également un grand intérêt. Cette mesure, que l'on sait être surveillée de près par la Fed lorsqu'elle analyse le marché du travail américain, pourrait fournir des indications importantes sur l'état de l'emploi.
Le mois de septembre en bourse
Le début de septembre rappelle les turbulences d’août, avec un S&P 500 en baisse de plus de 2 % en une seule journée. Ce mois est souvent compliqué pour les actions, et cette année ne fait pas exception avec les investisseurs à la recherche de signes d'un ralentissement maîtrisé de l’économie. Le S&P 500 enregistre une baisse moyenne de 1,2 % en septembre depuis 1928 et ne termine en hausse que 44,3 % du temps. Ce phénomène est connu sous le nom de "September Effect". Cependant, il est important de ne pas se baser uniquement sur cette tendance historique pour investir, car les conditions économiques actuelles et les politiques de la Réserve fédérale ont un impact plus significatif.
Conclusion
Pour que les actions américaines continuent de bien se comporter, il faudra des signes montrant que l’économie reste solide malgré les taux d’intérêt élevés. Une telle résilience pourrait apaiser les craintes d'un ralentissement majeur et maintenir la confiance des investisseurs. On observe également une divergence de performance marquée entre les classes d'actifs : les actions liées à l’immobilier profitent des anticipations de baisse des taux, tandis que les matières premières peinent à cause de la faiblesse de la demande en provenance de la Chine. Cette divergence reflète des attentes différentes sur l'évolution économique et la politique monétaire à venir.
Le marché souhaite des baisses de taux significatives et il finira par les obtenir, mais la vitesse et l'ampleur de ces réductions de taux restent très incertaines. De plus, les élections américaines de novembre pourraient jouer un rôle important pour l’économie en 2025 et au-delà, ajoutant une autre couche de complexité aux perspectives économiques et de marché. Chez Saxo, nous suivrons de près les élections américaines et leurs conséquences sur les marchés financiers. Nous partagerons nos analyses sur la manière dont les résultats électoraux pourraient influencer les politiques économiques.
Source : Bloomberg
Les marchés anticipent une baisse cumulative de 2,24 points de pourcentage (ou 224 points de base) du taux d'intérêt des Fed Funds entre septembre 2024 et décembre 2025.Actualité des marchés en temps réel
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