Le meilleur est devant nous
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
Les marchés boursiers restent bien orientés en ce début d’année. Cela s’explique en grande partie par l’espoir que la réouverture chinoise permette de stimuler l’activité mondiale. L’inflation n’est plus un sujet pour le moment. La baisse de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique est évidemment une bonne nouvelle. Mais le marché a rapidement zappé. Désormais, la question est de savoir s’il y aura une récession et si oui de quelle ampleur. Si on s’attarde sur l’historique du marché boursier américain, lorsque les cinq premières séances de l’année sont positives pour l’indice S&P 500, l’année complète est positive dans 83 % des cas, avec un rendement annuel moyen de près de 14 %. C’est une moyenne. Mais c’est encourageant. Pour l’instant, le scénario d’une hausse de la bourse américaine est théoriquement possible. Pour rappel, le mois de janvier (dans son ensemble) est important pour les marchés puisqu’il donne la tendance de l’année boursière dans 75 % des cas. On continue de penser chez Saxo que le meilleur est devant nous.
- Il n’y avait pas de statistiques majeures hier. La semaine est d’ailleurs plutôt très calme.
- Sur le marché des matières premières, l’espoir d’une réouverture durable de la Chine et, surtout de mesures de soutien de la part de Pékin, ont alimenté le rebond du cuivre depuis plusieurs séances. Le cuivre (la Chine est le premier consommateur mondial de cuivre) est désormais autour de la zone de résistance située à 4 dollars par livre. Du point de vue de l’analyse technique, la tendance est clairement haussière à court terme depuis le franchissement de la moyenne mobile à 200 jours vendredi dernier. Nous pourrions espérer un ralliement de la zone située autour de 4,20-30 dollars dans les semaines à venir si l’appétit au risque subsiste. A ce stade, c’est toujours compliqué de savoir si le mouvement actuel est durable (la politique chinoise, a fortiori en matière sanitaire, est souvent imprévisible).
- Les flux sur les small et mid caps commencent à revenir (même si c’est encore fébrile). On peut espérer que cela avantage plusieurs belles valeurs décotées à la bourse de Paris comme Korian (maison de retraites), Showroomprivé (ventes privées de grandes marques), LDLC (matériel informatique et high-tech) ou encore Solocal (propose des solutions digitales, notamment en termes de référencement). A chaque fois il s’agit de valeurs liquides mais qui ont été fortement pénalisées par les craintes de l’année 2022. En règle générale, on évitera de se positionner sur des entreprises cotées dont la valorisation est inférieure à 100 millions d’euros (cela peut poser un souci au niveau de la liquidité). De l'autre côté de l’Atlantique, sur un tout autre segment de marché, OpenAI (l’entreprise est connue pour son agent conversationnel ChatGPT) est en pourparlers avec des investisseurs pour vendre des actions existantes sur la base d’une valorisation d’environ 29 milliards de dollars. Nous sommes clairement sur d’autres ordres de grandeur.
- Pas de psychodrame. La tentative de ‘coup d’Etat’ au Brésil n’a eu pour ainsi dire aucune influence sur la bourse (et c’est une bonne nouvelle !). L’ETF exposé au Brésil a chuté hier d’environ 1%. C’est insignifiant. Cet ETF était il y a quelques années de cela très populaire parmi les investisseurs cherchant à profiter des opportunités dans les pays émergents (les fameux BRICs). Entre 2002 et 2008, il est passé de 5 dollars à environ 102 dollars. Désormais, c’est un peu moins bien (28 dollars environ). En termes d’allocation d’actifs, on peut tout à fait avoir une petite exposition aux émergents (environ 5% du total de son portefeuille). Mais ce n’est certainement pas une nécessité. Il est peu probable que les émergents performent mieux que d’autres classes d’actifs moins risqués.
C’est plutôt calme du côté des entreprises avec seulement Albertsons aujourd’hui (grossiste en ligne fondé en 1939). Ce n’est vraiment que vendredi que la saison des résultats commence avec les bancaires américaines (Bank of America, Bank of New York Mellon, JPMorgan Chase, Wells Fargo, Citigroup, BlackRock, First Republic etc.).
Il n’y a quasiment aucune statistique cette semaine, à l’exception de la première estimation de l’inflation aux Etats-Unis en décembre. Le consensus prévoit une nette baisse qui reflète surtout la baisse de la pression sur l’énergie. En revanche, la boucle prix-salaire reste toujours une préoccupation majeure, comme l’ont révélé les chiffres de l’emploi vendredi dernier. Les opérateurs du marché débattent de l’ampleur de la prochaine hausse de taux (25 ou 50 points de base en février). De notre côté, il nous paraît évident que l’économie américaine a besoin (pour lutter contre l’inflation persistante) et est en mesure (car l’activité reste dans beaucoup de cas soutenue) d’encaisser une hausse de 50 points de base.
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