La Der des Ders La Der des Ders La Der des Ders

La Der des Ders

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

Malgré la contraction du PIB américain au deuxième trimestre (-0,9%), qui va raviver le débat sur la récession outre-Atlantique, le marché parisien est resté bien orienté hier. A part quelques exceptions, les résultats d’entreprises sont plutôt solides. Beaucoup de secteurs d’activité sont en mesure de gérer la hausse de l’inflation (la bonne nouvelle, c’est que le pic d’inflation semble enfin dépassé au niveau mondial). De belles pépites vont publier aujourd’hui (comme Hermès, voir ci-dessous). Cela devrait confirmer la bonne tendance de la Bourse de Paris. Contrairement à ce que certains de nos collègues considèrent, nous doutons que nous soyons dans l’œil du cyclone. La réalité, c’est que le marché américain a déjà connu sa phase d’épuration. Le durcissement de la politique monétaire américaine (et surtout la baisse du bilan de la Réserve Fédérale américaine) ne semble pas engendrer trop de remous. Nous pensons qu’il est certainement temps de s’intéresser aux belles opportunités que recèle le marché, y compris sur le segment small et mid-caps. Beaucoup de valeurs sont fortement décotées. Nous avons toutefois tendance à privilégier à court terme le marché américain que le marché européen (l’incertitude demeure sur l’ampleur de la crise énergétique à venir cet hiver).

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  • La publication du PIB américain au deuxième trimestre était la principale annonce hier (première estimation). Il a baissé de 0,9% après une chute de 1,4% au premier trimestre. Attention, contrairement à ce qui prévaut en France, une récession n’est pas définie aux Etats-Unis par une contraction pendant deux trimestres consécutifs de la croissance du PIB. D’autres facteurs sont pris en compte pour estimer si l’économie est en récession (par exemple les dépenses de consommation en réel, la production industrielle, savoir si la contraction de l’activité est durable et est largement diffusée dans toute l’économie etc.). En zone euro, les statistiques confirment une dégradation de la situation économique, sans surprise. L’indice du sentiment économique s’est effondré à 99,0 en juillet (contre 103,5 en juin et 102,00 prévu par le consensus des analystes). La crise énergétique reste le principal sujet d’inquiétudes. Ce sera encore le cas pendant de longs mois.
  • Aux Etats-Unis, sortie par le haut pour l’administration Biden. Le sénateur démocrate conservateur Manchin a finalement consenti à voter un projet de loi de dépenses sociales et climatiques (l’Inflation Reduction Act). Il bloquait son adoption depuis plusieurs semaines (il était soutenu par les républicains du Sénat). Ce projet de loi prévoit 369 milliards de dollars de dépenses d’investissement pour le climat tout en garantissant, grâce à de nouvelles rentrées fiscales, un abaissement du déficit quasiment équivalent (c’était un point important pour Manchin). En échange de son vote, Manchin a également obtenu le feu vert de l’administration Biden pour l’assouplissement des permis de forage pétrolier et de construction de pipelines (oui, vous avez bien lu !). Cela devrait notamment permettre la construction d’un pipeline pour le gaz de schiste entre la Virginie occidentale et la Virginie (c’est un énorme succès pour Manchin qui a obtenu des concessions énormes). On pourrait évidemment s’interroger sur le fonctionnement de la démocratie américaine (pour faire avancer des dépenses d’investissement pour le climat, on assouplit les mesures portant sur les énergies polluantes).

 

Plusieurs entreprises cotées de premier plan publient leurs résultats semestriels aujourd’hui. Il faudra surveiller l’évolution des provisions comme indicateur de scénario macroéconomique retenu pour BNP Paribas. Les valeurs bancaires n’ont finalement pas profité tant qu’on aurait pu l’espérer de la sortie des taux négatifs. Nous restons toujours méfiants à l’égard de ce secteur. Engie devrait de nouveau afficher de solides résultats. La baisse des volumes dans le nucléaire et l’hydroélectrique a été certainement compensée par des prix plus élevés. Il n’y a aucun doute sur les résultats que va annoncer Hermès (cinquième capitalisation boursière du CAC 40). Le groupe de luxe français est l’une des rares grandes valeurs du CAC 40 à avoir un pricing power (capacité de répercuter la hausse des prix sur les acheteurs). La valeur est fortement décotée. Elle est très attractive pour des investisseurs qui souhaiteraient se positionner à l’achat. Enfin, la journée devrait être un peu plus difficile pour Legrand (groupe industriel spécialiste des infrastructures électriques). L’entreprise risque de ne pas être en mesure de faire passer aux acheteurs les hausses de prix. Cela signifie que les marges vont se réduire. On ne peut pas exclure la possibilité d’un profit-warning. Le titre en bourse est en chute de 25% depuis le début de l’année.

 

La première estimation du PIB allemand au deuxième trimestre est publiée aujourd’hui. Le risque est élevé que l’économie outre-Rhin expérimente une récession technique cette année. Le consensus table sur une contraction de la croissance du PIB au deuxième trimestre. Tous les derniers indicateurs publiés (qu’ils portent sur le deuxième ou le troisième trimestre d’ailleurs) sont mauvais. On peut citer l’indice IFO qui s’est effondré en juillet à 88.6 ou encore les indicateurs PMI qui ont été publiés la semaine dernière (contraction de l’activité, une première depuis décembre 2021). L’économie allemande fait face à une situation inédite : crise énergétique, inflation qui touche tous les secteurs d’activité, faible demande mondiale, consommation en baisse, disruption des chaînes d’approvisionnement etc.). Si l’Allemagne entre en récession technique, ce sera difficile pour la zone euro d’y échapper (l’Allemagne représente environ 1/3 de l’économie de l’Union).

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