La der des ders
Saxo
Les derniers faits marquants :
Sans surprise, la Banque Centrale Européenne (BCE) a fait ce qu’elle a dit en augmentant son taux directeur principal de 25 points de base à 4,25%. La porte est toujours ouverte pour une hausse future mais cela va évidemment dépendre fortement des données d’activité pour le mois de juillet (après des chiffres inquiétants pour le mois de juin).
Mauvaise nouvelle : les données " en dur " publiées pour la zone euro confirment l’arrêt de la distribution de crédit. Les flux mensuels de crédit à destination des ménages sont négatifs et nuls pour ceux à destination des entreprises de l’Union. Cela rappelle les niveaux atteints en 2008. Tout porte à croire que la croissance future est sérieusement mise en péril par le processus de durcissement monétaire de la BCE. Côté dette, le coût du capital continue de croître. La charge de la dette de l’Italie a désormais renoué avec sa moyenne de la période 2010-19, non pas tant à cause d’un regain d’inquiétudes des investisseurs à l’égard du pays, mais plutôt parce qu’il possède la proportion la plus importante au sein de la zone euro d’obligations indexées à l’inflation (c’était une bonne idée d’opter pour ce type d’obligations avant la Covid, plus du tout de nos jours). Attention toutefois, nous ne sommes pas dans une situation similaire à celle de la crise de la dette souveraine. Rappelons que la banque centrale italienne est un market maker sur le segment de la dette souveraine, détenant plus de 25% de la dette du pays.
Les marchés financiers continuent de s’ajuster à la perspective d’une pause de politique monétaire aux Etats-Unis après la réunion de la Fed de mercredi soir. Aucune nouvelle hausse des taux n’est envisagée (même si la Fed a laissé la porte ouverte à cette possibilité en septembre). Le processus de pause devrait durer jusqu’en mars 2024 – moment à partir duquel la Fed va s’engager dans un cycle de baisse des taux (taux prévu à 4,1% en janvier 2025). Evidemment, ces anticipations sont amenées à évoluer. Toutefois, la perspective d’une pause durable (qui est logique) va constituer un soutien en moins pour le dollar. Cela pourrait soulager certaines devises qui baissent parce que leurs politiques monétaires étaient accommodantes (yen japonais et yuan chinois, en particulier).
A suivre aujourd'hui :
Si vous êtes encore sur les marchés la semaine prochaine, voici ce qu’il faudra surveiller de près : • L’enquête sur l’emploi privé aux Etats-Unis (juillet) mercredi. Toutefois, c’est rarement un indicateur fiable de l’état réel du marché du travail (en particulier depuis le récent changement de méthodologie). • La réunion de la Banque d’Angleterre (BoE) jeudi. C’est la seule réunion de banque centrale importante en août. La BoE devrait augmenter le loyer de l’argent de 50 points de base, puis de 25 points de base en septembre avant d’envisager une pause de politique monétaire. • Le rapport sur l’emploi du Département du Travail (juillet) vendredi. Il est probable que la Fed espère un ralentissement du marché du travail, ce qui permettrait de corroborer le scénario d’une longue pause de politique monétaire.
Comme chaque été, la Morning Letter de Saxo Banque fait une pause au mois d’août. C’est la dernière newsletter avant la rentrée de septembre. Rendez-vous pris le lundi 4 septembre !
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