
Faire simple

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
La semaine va être décisive pour les principaux indices européens et américains qui sont retournés au contact de leurs plus bas niveaux de l'année. La chute des actions fait suite au repricing du marché obligataire post FED. Les intervenants étant en train de digérer un communiqué suivi d'un discours davantage hawkish qu'anticipé. Les probabilités d'une récession augmentent considérablement et les investisseurs essayent de mesurer et d'intégrer dans les prix l'impact de la politique monétaire restrictive à venir sur la croissance et l'activité des entreprises. Ce faisant, la volatilité est montée d'un cran vendredi dernier et devrait rester sur des niveaux soutenus. Dans cette configuration de marché erratique il est important de se focaliser sur une gestion du risque précise et une analyse simple des graphiques.
- Le pétrole se dirige vers la plus longue série de pertes hebdomadaires cette année, alors que les banques centrales du monde entier ont intensifié leur lutte contre l'inflation au détriment de la croissance. Le West Texas Intermediate est passé sous la barre des 80 dollars le baril vendredi pour la première fois depuis janvier. La Réserve fédérale a donné un signal clair, à savoir qu'elle est prête à tolérer une récession aux États-Unis en contrepartie d'une reprise en main de l'inflation. Le Royaume-Uni, la Norvège et l'Afrique du Sud ont également relevé leurs taux.
- Le nouveau gouvernement britannique de Liz Truss a procédé aux baisses d'impôts les plus importantes depuis 1972, en réduisant les prélèvements sur ménages les plus aisés et les entreprises afin de stimuler la croissance économique. Ce qui a déclenché une chute massive de la monnaie et des obligations. Le chancelier de l’Echiquier, Kwasi Kwarteng, a annoncé une série de réductions d'impôts et de réformes réglementaires qui coûteront 161 milliards de livres sterling sur les cinq prochaines années. Cela a attisé les inquiétudes concernant l'inflation, déjà proche de son plus haut niveau depuis 40 ans, et la spirale de la dette publique.
- Selon un communiqué, Toyota a décidé de mettre fin à la production de véhicules dans son usine de Saint-Pétersbourg en Russie. La fabrication est suspendue depuis le 4 mars en raison de l'interruption de l'approvisionnement en matériaux et pièces clés. Après six mois, la société n'a pas été en mesure de reprendre ses activités normales et ne voit pas d'indication qu'elle puisse redémarrer à l'avenir, ajoute le communiqué.
Il faudra suivre à 10h l'IFO en Allemagne attendu en baisse à 96.
A 15h l'intervention de Christine Lagarde.