Deux leçons à retenir

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
On peut retenir deux leçons de la semaine écoulée. Les coûts d’emprunt vont être durablement élevés pour les acteurs économiques du fait de la hausse du loyer de l’argent. Ce n’est pas un problème pour les entreprises qui ont de la trésorerie à placer. Par exemple, Amazon peut emprunter à 4,5% et placer à 5% à court terme. C’est intéressant. Mais toutes les entreprises ne sont pas dans une situation aussi confortable. En outre, l’hypothèse d’une relance chinoise continue d’agir les acteurs de marché. C’est à cause de cela qu’on a pu observer des mouvements erratiques sur les matières premières ces dernières séances. Les opérateurs veulent à tout prix croire à une relance chinoise (c’est sur quoi se sont basés beaucoup de gérants pour établir leurs scénarios de début d’année) et tous les signaux et annonces sont bons pour corroborer cette jolie histoire. Malheureusement, les chiffres ne vont pas dans ce sens-là. La déception n’est certainement pas loin. Cette semaine, nous restons sur un marché guidé par les banques centrales avec de nouvelles hausses de taux par la Banque d’Angleterre et la Banque Nationale Suisse (+25 points de base dans les deux cas). Il sera également intéressant de surveiller de près l’évolution du dollar américain (malgré la possibilité de deux hausses de taux supplémentaires par la Fed, le marché parie toujours sur un cycle baissier durable du dollar, probablement à partir du troisième trimestre).
- Il n’y avait quasiment pas de statistiques économiques lors de la séance de vendredi.
- Sur le segment des petites et moyennes valeurs, il y avait un peu d’actualité. Le groupe Claranova (internet des objets) a réussi une levée de 20 millions d’euros. Cela prouve qu’il y a encore de la liquidité sur les marchés financiers. En revanche, pour les investisseurs particuliers, c’est toujours un dossier compliqué avec une action qui ne cesse de chuter. Il vaut mieux certainement rester à l’écart. Il y a aussi du mouvement au niveau de la gouvernance et de l’actionnariat dans certaines petites sociétés. Le groupe Cerinnov (machines et équipements pour la production de céramiques) a accueilli un nouvel actionnaire en la personne de Philippe Spruch (alsacien qui a fait fortune dans la tech et a créé sa première société à 29 ans). Il a pris 28,1% du capital. C’est plutôt une bonne nouvelle pour Cerinnov et un signal positif pour les investisseurs. L’action de la société n’a cessé de flamber ces dernières années. Mais la progression depuis le début de l’année est sans commune mesure. Le bond atteint 187% (oui ! vous avez bien lu). C’est indéniablement une belle pépite mais il faut vraiment garder en tête que c’est une très petite valeur (avec une capitalisation totale qui est proche de 15 millions d’euros). Cela signifie beaucoup de volatilité et un risque accru (même si on parle en l’occurrence d’une action qui a su délivrer au cours des dernières années).
- Au niveau des matières premières, il y a beaucoup de perdants depuis le début d’année. Mais il y a aussi quelques gagnants, comme le sucre. Ce dernier affiche une progression de 32% depuis janvier. En cause : une baisse généralisée de la production dans les principaux pays exportateurs, systématiquement en raison de conditions climatiques défavorables. En Inde, la production est en baisse de 11% par exemple. On surveillera également de près dans les jours à venir l’évolution de la situation climatique en Chine. Une vague de chaleur avec des températures supérieures à 40 degrés touche actuellement le Nord-Est du pays (région de Pékin en particulier). Cela pourrait avoir un effet négatif sur les récoltes de maïs (le pays est le deuxième producteur mondial juste derrière les Etats-Unis).
Séance calme en Europe et aux Etats-Unis sur le front des statistiques. Seules des émissions obligataires en France et en Allemagne sont prévues.
Aucune annonce à surveiller du côté des entreprises.
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