Comment se protéger contre l'inflation
Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
C’est une question que nous avons de plus en plus de la part de nos clients. Premièrement, reconnaissons qu’il n’y a pas de remède évident. On a souvent tendance à comparer la situation actuelle avec celle des années 1970. Mais ça n’a rien à voir. Le système monétaire et le système financier sont totalement différents. Le rôle des banques centrales a aussi fondamentalement changé entre ces deux périodes. Nous restons convaincus que les marchés actions restent le moins mauvais rempart contre l’inflation, à moyen et à long terme. En période d’inflation, les valeurs du secteur des biens de consommation se comportent en général bien (Coca Cola, Unilever, Beiersdorf dans la cosmétique, par exemple). Elles sont en mesure d’afficher une croissance organique régulière. Ajoutons également les valeurs du luxe et la logistique qui est avantagée par les problèmes persistants d’approvisionnement (Getlink ou encore l’armateur israélien ZIM qui est une des valeurs que nous suivons de près depuis plusieurs mois). Pour investir sur les actions, il existe une myriade de supports financiers : en direct, via l’assurance-vie (par le relais des fonds actions et des fonds flexibles) ou encore via le PEA assurance, pour ne citer que quelques solutions. Enfin, les actifs réels sont intéressants : l’immobilier et particulièrement l’immobilier résidentiel. Les loyers sont ajustés en fonction de l’inflation. Dans certaines zones, les prix ont fortement augmenté. Mais il y a encore des opportunités. L’investisseur n’est donc pas complètement démuni face à la période d’inflation prolongée dans laquelle nous sommes entrés.
- Le rapport sur l’emploi américain du Département du Travail était le principal point d’attention lors de la séance de vendredi. Il n’a pas réservé de surprises particulières : le taux de chômage reste stable à 3,6% et les créations d’emplois sont un peu en hausse à 428 000 (contre un consensus à 395 000). Il faut garder à l’esprit que l’emploi est un « lagging indicator », c’est-à-dire un indicateur en retard par rapport au cycle. Par conséquent, même en cas de ralentissement économique, il faudra attendre plusieurs mois avant que ce soit perceptible sur les données du chômage.
- Il ne reste quasiment plus de colombe au sein du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (partisan d’une politique monétaire accommodante). Vendredi dernier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a fait part de son inquiétude concernant le fait que les anticipations d’inflation soient moins ancrées. C’est particulièrement inhabituel de la part d’un membre du Conseil qui est réputé comme faisant partie des pragmatiques. Si la banque centrale s’inquiète d’un désancrage des anticipations d’inflation, une action pourrait être imminente (sous-entendu, en juillet prochain juste après la publication du chiffre du PIB au deuxième trimestre en zone euro).
- La corrélation entre l’indice des valeurs technologiques Nasdaq et le Bitcoin est à un niveau record (0,76). C’est la preuve que le Bitcoin n’est en aucune façon une réserve de valeur. C’est en revanche un actif risqué, adossé à une technologie prometteuse (la Blockchain). Le Nasdaq et le Bitcoin réagissent tous les deux, dans des proportions différentes, au processus de durcissement monétaire de la Réserve Fédérale américaine. Il faut s’attendre à ce que la baisse de la cryptomonnaie phare perdure, à court terme.
Le début de semaine est calme sur le front des statistiques avec seulement l’indice Sentix de confiance des investisseurs au mois de mai (nouveau repli attendu à -20,3 après -18,0 en avril). Plusieurs banquiers centraux vont s’exprimer cet après-midi : Raphael Bostic (Fed) à 14h15 et Michael Saunders (BoE) à 15h. Sur le marché obligataire, la France a prévu d’émettre des obligations à court terme : 3, 6 et 12 mois cet après-midi. Les taux sont attendus en légère hausse mais toujours en territoire négatif sur ces échéances.
Les résultats d’entreprises continuent avec BioNTech, Palantir Technologies Inc (analyse et science des données), Zynga (jeux sociaux), Novavax, Rocket Pharmaceutical, Five Point Holdings (propriétaire et le promoteur de panoramas à usage mixte en Californie) et Crawford & Company (société de gestion des sinistres).
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