Ça ne peut que mal se passer Ça ne peut que mal se passer Ça ne peut que mal se passer

Ça ne peut que mal se passer

Macro
CD
Christopher Dembik

Responsable de l'analyse macroéconomique

Résumé:  La nervosité s’accroit ce matin sur les marchés à la suite de l’annonce ce dimanche du rachat de Credit Suisse par UBS pour un montant de trois milliards de francs suisses.


La nervosité s’accroit ce matin sur les marchés à la suite de l’annonce ce dimanche du rachat de Credit Suisse par UBS pour un montant de trois milliards de francs suisses. La transaction prévoit que les actionnaires du Credit Suisse recevront 1 action UBS pour 22.48 actions Credit Suisse détenues, soit 0.76 franc suisse par action (le Credit Suisse a clôturé vendredi à 1.86 franc suisse). Ce sauvetage organisé par les autorités du pays afin d’éviter une perte de confiance dans le système bancaire mondial, s’est fait au prix de garanties importantes accordées par la confédération auprès d’UBS. Peu importe la décision qui sera prise par la Réserve Fédérale américaine (Fed) cette semaine, ce sera vivement critiqué. Imaginons qu’elle décide d’augmenter son taux directeur principal de 50 points de base (ce serait légitime au regard du niveau d’inflation), on lui reprochera d’accentuer les difficultés du secteur bancaire. Ce sera certainement aussi le cas si elle augmente son taux de seulement 25 points de base (ce qui est le plus vraisemblable d’après nous). Certains analystes considèrent qu’elle pourrait faire une pause de politique monétaire. C’est difficile. Elle risque de perdre en crédibilité concernant la lutte contre l’inflation élevée. En outre, reprendre un cycle de hausse des taux rapidement après l’avoir stoppé n’est pas chose facile. Enfin, les colombes sur le marché parient sur une baisse des taux. C’est un scénario original (nous n’osons pas dire farfelu). Cela risquerait d’accentuer la panique et de souligner que la situation sur le front bancaire est certainement pire qu’anticipé. C’est improbable. Dans tous les cas, vous le voyez, la Fed est condamnée à échouer ce mercredi. Ce qui est certain, c’est que la volatilité va certainement connaître un rebond impressionnant mercredi, en particulier sur l’obligataire, les actions et les paires en USD.

Les derniers faits marquants :

Il n’y avait pas beaucoup de statistiques vendredi dernier. Le marché a pu un peu respirer. L’inflation en zone euro en février a été confirmée à 8,5% sur un an (sans surprise). En outre, les dernières données publiées par la Fed confirment l’ampleur du mouvement de soutien en termes de liquidité. Tenez-vous bien, sur la seule semaine dernière, le bilan de la Fed a augmenté de 300 milliards de dollars – ce qui efface près de la moitié du Quantitative Tightening mis en œuvre depuis juin dernier.

Les déboires bancaires ont provoqué d’importants remous sur les matières premières au cours des dernières séances. En fin de semaine dernière, le pétrole s’est un peu repris après avoir atteint un point bas de 15 mois (décembre 2021). La baisse du pétrole était due aux craintes que le stress de marché ne conduise à un ralentissement économique plus profond que prévu, voire à une récession. La baisse s’explique également par la publication du rapport de l’Agence Internationale de l'Énergie qui confirme que le marché va rester en excédent pendant tout le premier semestre (en raison d’une hausse des exportations russes qui n’avait pas été envisagée). Les perspectives de demande étant de plus en plus remises en question, les fonds spéculatifs ont débouclé leurs positions acheteuses sur le pétrole ces dernières séances, ce qui a accentué le mouvement de repli. Le cuivre a également été pénalisé par l’aversion au risque (chute sous 3,95 USD). Les signaux positifs en provenance de la Chine (données d’activité pour les mois de janvier et de février et hausse des investissements en immobilisation) n’ont pas aidé le métal industriel. Nous pensons que la baisse n’est toutefois pas durable. Le gouvernement chinois va probablement annoncer de nouvelles mesures de soutien à court terme afin d’atteindre son objectif de croissance comprise entre 5%-5.5% cette année (ce qui va bénéficier directement au cuivre). Enfin, quand on parle d’aversion au risque, on ne peut pas faire l’impasse sur les métaux précieux qui ont été les grands gagnants des dernières séances. L’argent a augmenté d’environ 8% et l’or autour de 5% en variation hebdomadaire. On a pu observer que les fonds spéculatifs ont enclenché une vague d’achats de métaux précieux depuis le début de la semaine dernière (avec une forte progression lors de la séance de mercredi pendant laquelle les inquiétudes se sont concentrées sur le Crédit Suisse). A long terme, nous sommes positifs sur les métaux précieux. Les fonds spéculatifs ont commencé de se repositionner à l’achat depuis quelques semaines, ce qui signifie que c’est certainement un mouvement durable. S'ajoutent aussi à cela les achats des banques centrales (en particulier dans les pays émergents) qui restent soutenus (cela vaut surtout pour l'or).

A suivre aujourd'hui :

Nous n’oublions pas les autres réunions de banques centrales prévues cette semaine : la Banque Nationale Suisse (hausse du taux de 50 points de base afin de lutter contre des pressions inflationnistes persistantes) et la Banque d’Angleterre (le marché est partagé entre une pause et une hausse de seulement 25 points de base).

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