Baisse des prix : que se passe-t-il sur le pétrole ?
Nicolas Du Repaire
Sales Trader
1. Inquiétudes sur l'offre : le pétrole reste à l'écart du rebond chinois
Les prix du pétrole brut continuent de baisser, reflétant un changement de dynamique sur le marché. Alors que d'autres matières premières ont bénéficié des mesures de relance de la Chine, le pétrole peine à suivre cette tendance, affecté par les craintes d'une hausse de l'offre en provenance de la Libye et, potentiellement, de l'Arabie Saoudite. Un rapport du Financial Times suggère en effet que l'Arabie Saoudite pourrait abandonner sa stratégie de ciblage des prix et augmenter sa production, ce qui marquerait une rupture significative avec les efforts d'OPEC+ pour réduire l'offre et soutenir les prix.
2. Stratégie de réduction de production de l’OPEC+ et ses limites
Depuis novembre 2020, OPEC+, sous la direction de l'Arabie Saoudite, a procédé à plusieurs réductions de production pour stabiliser les prix. Cependant, cette stratégie a montré ses limites face à une demande atone, en particulier en Chine, le plus grand importateur mondial de pétrole. En conséquence, l'alliance a décidé de reporter la levée de 2,2 millions de barils par jour de coupes volontaires jusqu'en décembre, l'Arabie Saoudite supportant une grande partie de ces réductions. Dans ce contexte, le royaume a vu sa part de marché et ses revenus chuter, alors que la production hors OPEC+ continue d'augmenter.
3. Le rôle de l’Arabie Saoudite au sein de l’OPEC+
L'article du Financial Times a ravivé les inquiétudes, bien que l'information puisse être démentie. L'Arabie Saoudite montre de plus en plus son agacement face aux membres qui ne respectent pas leurs quotas, comme l'Iran, le Kazakhstan, la Russie et les Émirats arabes unis. Elle pourrait envisager d'augmenter sa production si ces écarts persistent.
4. Perspectives de prix et positions spéculatives
Le Brent n'a pas réussi à se stabiliser au-dessus des 75 dollars malgré les mesures de relance massives en Chine., et l'orientation reste baissière à court terme. Une chute prolongée en dessous de 70 dollars pourrait entraîner une descente vers 65 dollars, tandis qu'un mouvement haussier au-dessus de 75 dollars est nécessaire pour inciter de nouveaux achats spéculatifs. Le marché reste sous pression, car les perspectives de demande se stabilisent mais les risques d'une augmentation de l'offre pèsent lourdement sur les prix. Les positions spéculatives nettes sur le Brent se sont légèrement redressées à l'achat, atteignant 21 000 contrats, après avoir touché récemment un point bas historique dominé par des positions vendeuses.
5. Quel impact du risque géopolitque imminent entre Israël et le Liban ?
La hausse des prix du pétrole, alimentée par les tensions croissantes au Moyen-Orient, suscite des craintes de perturbations de l'offre et augmente la volatilité. Bien que les prix aient progressé, ils restent dans la fourchette de la semaine précédente, car les gains se réduisent. L'Iran a déclaré qu'il n'enverrait pas de forces au Liban pour combattre Israël, évitant ainsi une escalade directe.
Conclusion
En conclusion, l'approvisionnement pétrolier de la région demeure stable, limitant ainsi la probabilité d'une hausse marquée des prix. Selon le vice-Premier ministre russe, les risques géopolitiques sont déjà pris en compte, mais une escalade des tensions pourrait néanmoins engendrer des flambées soudaines à court terme, malgré la tendance baissière actuelle du marché.
Source : Bloomberg
D’un point de vue technique, les cours affichent une tendance baissière, avec une résistance majeure à 75 dollars, alignée sur la moyenne mobile de 50 jours. Le support principal se situe autour de 68 dollars, correspondant aux creux récents. Tant que les prix restent en dessous de 75 dollars, la pression baissière pourrait se maintenir. Un passage au-dessus de ce seuil serait indispensable pour envisager un retournement haussier.
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