Idée de trading - PALANTIR

Alors que l'engouement pour l'IA retombe quelque peu, la solide publication trimestrielle de Palantir n'a pas suffi à contenter le marché 

Grand bénéficiaire de l'essor de l'IA, Palantir continue d'afficher un rythme de croissance impressionnant - et supérieur aux attentes, pourtant élevées, du marché - mais des inquiétudes commencent à émerger vis-à-vis des multiples de valorisations astronomiques auxquels se négocie le titre. Le PDG du groupe, Alex Karp, s'en est d'ailleurs (encore) pris aux vendeurs à découvert. 

Conseil :
A 240 fois les bénéfices attendus sur l'exercice en cours, le titre se traite sur des ratios de valorisation astronomiques, alors que les opérateurs s’interrogent sur la valorisation des techs américaines. Nous restons dans l’immédiat à l’écart.

Dire que Palantir déchaîne les passions relève de l'euphémisme. Le spécialiste de l'analyse et du traitement de données, dont le cours a été multiplié par vingt sur les trois dernières années, est désormais contesté par le marché. Malgré une publication largement supérieure aux attentes, la réaction boursière s'est avérée brutale. Le titre du groupe californien a lourdement chuté de 8% après avoir, certes, atteint un pic historique la veille de l’annonce. Perçu, avec Nvidia, comme l'un des principaux bénéficiaires de l'essor de l'IA, Palantir continue d'afficher une dynamique impressionnante. Ses revenus ont en effet bondi de 63% sur un an au troisième trimestre, à 1,18 milliard de dollars, quand le consensus était de 1,09 milliard. Le bénéfice net ajusté par action, à 21 cents, ressort également au-dessus des prévisions (17 cents).

114% au lieu de 40%
Analyste chez Wedbush, Dan Ives évoque un « moment de validation majeur pour Palantir concernant la demande en IA », notant que « le secteur commercial américain [est] la star du spectacle ». Longtemps tirée par les contrats gouvernementaux, en particulier ceux noués avec les agences de renseignements (CIA, FBI, NSA), la croissance des revenus est désormais largement alimentée par le pôle commercial (+121% sur un an à 397 millions, contre +52% à 486 millions pour la clientèle publique). Les entreprises du secteur privé utilisent la plateforme Foundry, qui les aide à mieux exploiter l'ensemble de leurs données grâce à un « système d'exploitation centralisé ». Les agences gouvernementales, de leur côté, intègrent Gotham, une plateforme capable de connecter des ensembles disparates de données pour des analystes humains dans des contextes critiques (sécurité nationale, lutte contre la criminalité, etc.).

PDG du groupe californien, Alex Karp s'est montré extatique : « 114% - c'est notre score sur la règle des 40 ! (indicateur de performance utilisé pour les éditeurs de logiciels, suggérant que si la somme du rythme de croissance [63% chez Palantir] et de la marge opérationnelle [51%] dépasse 40%, l'entreprise se porte bien, NDLR) ». « Ces résultats rendent indéniable l'impact transformationnel de l'utilisation de nos plateformes pour démultiplier l'effet de levier de l'IA », a-t-il ajouté. Avant de s'en prendre, une nouvelle fois, violemment, aux vendeurs à découvert, dont le célèbre Michael Burry, qu'il accuse de « manipulation de marché ».