Idée de trading - Constellation Energy
Saxo
Constellation Energy fait aussi des étincelles au Nasdaq grâce à des mégacontrats avec les Sept Magnifiques
Grâce à son parc nucléaire, le groupe de Baltimore est celui qui a les plus grandes capacités aux États-Unis pour répondre aux besoins des data centers. Il va presque les doubler par l'acquisition de Calpine.
Nous sommes à l’achat de la valeur qui a déjà effectué un beau parcours mais, dans un marché de l'électricité appelé à croître, les perspectives restent d'autant plus favorables pour Constellation que le groupe va voir son puzzle géographique complété et sa capacité à signer des méga contrats renforcée aux États-Unis par l'acquisition de Calpine. Objectif : 450 dollars.
Les Sept Magnifiques et leurs nouvelles technologies ne sont pas les seuls à briller au Nasdaq. Un métier bien plus ancien y fait lui aussi des étincelles : la production d'électricité, redécouverte depuis deux ans par les investisseurs. En effet, pas d'intelligence artificielle (IA) générative sans courant pour alimenter les data centers, ce qui a remis en lumière les entreprises pouvant leur en fournir.
C'est le cas de Constellation Energy, entré au Nasdaq le 2 février 2022 et qui a vu son cours multiplié par 7 depuis. L'énergéticien est une jeune entreprise dans sa forme actuelle : il résulte d'une scission avec Exelon Power Corporation, qui a conservé les réseaux de transmission et de distribution. Son nom doit rappeler des souvenirs aux anciens actionnaires d'EDF, qui a vendu, en août 2021, ses 49,99 % dans Constellation Energy Nuclear Group (CENG) à Exelon, détenteur du solde. CENG exploitait alors cinq réacteurs atomiques. Grossi depuis des centrales de son ancienne maison mère, Constellation se présente aujourd'hui comme le premier producteur d'énergie décarbonée des États-Unis, fournissant 10% des électrons sans émissions de CO² du pays, soit 178,2 térawattheures (TWh), ce qui place le groupe de Baltimore (Maryland) loin devant le second, NextEra Energy et ses 110,5 TWh.
Un mix très nucléaire
On dira que Constellation fait du neuf, la préservation du climat, avec de l'ancien, soit un parc de centrales nucléaires remontant pour certaines aux années 1970. Les 24 réacteurs opérés par le groupe composent l'essentiel de son mix énergétique. Ils représentent 60% de ses capacités installées (de 32,4 gigawatts ou GW) et 86% de sa production électrique, contre 20% et 11%, respectivement, pour les centrales au gaz naturel. Les renouvelables, soit l'hydroélectricité (5% des capacités), l'éolien (2%) et le solaire (2%), sont marginales. Constellation devrait voir ses positions et sa couverture géographique du pays encore renforcées par l'acquisition de son confrère Calpine, prévue pour la toute fin de l'année après l'obtention de diverses autorisations. Annoncé le 10 janvier dernier (et suivi d'un bond de 25 % de l'action ce jour-là), le montant du « deal » a été fixé à 16,4 milliards de dollars, dont 4,5 milliards en cash et le solde payé en actions. S'y ajoute la reprise d'une dette nette d'une dizaine de milliards.
Calpine va apporter des capacités supplémentaires de 27,7 GW et 79 sites à Constellation, surtout des centrales au gaz naturel (26 GW et 61 unités). Outre quelques parcs solaires et éoliens, ainsi que du stockage par batteries, la société de Houston (Texas) exploite 13 sites de géothermie dans le nord de la Californie. Constellation va donc voir ses capacités presque doubler, à 60 GW, et bénéficier « d'une présence significativement étendue au Texas, le marché où la demande d'électricité croît le plus vite, ainsi que dans d'autres Etats stratégiques, dont la Californie, le Delaware, New York, la Pennsylvanie et la Virginie », s'est félicité l'énergéticien dans son communiqué, citant là des terres d'accueil des data centers.
Une bonne opération
Financièrement, l'opération s'annonce aussi sous les meilleurs auspices. L'énergéticien promet une augmentation « immédiate » de plus de 20 % de son bénéfice par action en 2026, ce que les analystes de Wells Fargo jugent timoré, estimant « l'acquisition de Calpine plus relutive que l'objectif actuel », dans une note du 27 octobre. Selon le consensus FactSet, les chiffres de Constellation vont en effet faire un bond en 2026 : le chiffre d'affaires devrait passer d'environ 24 milliards de dollars à plus de 30 milliards, la marge d'Ebitda de 21,7% à 28,2% et le bénéfice net de 3 à 4,3 milliards. À la croissance externe s'ajoutent l'ajout de capacités nouvelles et la relance de vieux réacteurs éteints, rendus possibles par les contrats de vente de longue durée signés avec les géants de la tech (power purchase agreement ou PPA).
Le nom de Three Mile Island, en Pennsylvanie, reste associé au pire accident nucléaire survenu aux États-Unis, en 1979. Si le réacteur 2 est depuis hors service, TMI Unit 1, non touché, a produit des électrons pendant quarante-cinq ans avant d'être arrêté en 2019 pour « motifs économiques », selon Constellation. Mais, en septembre 2024, l'énergéticien a annoncé son redémarrage en 2028, grâce à la signature d'un PPA avec Microsoft, qui s'engage à acheter durant vingt ans l'électricité produite par ce réacteur de 835 mégawatts (MW), dont la licence d'exploitation devrait être prolongée à 2054, au moins.
Constellation va investir 1,6 milliard de dollars sur le site, renommé Crane Clean Energy Center, et prévoit qu'il aura lui aussi un effet positif sur son bénéfice par action, dont l'augmentation annuelle devrait passer de plus de 10% à plus de 13% sur 2024-2030. Un autre « mégadeal » a fait le « buzz ». Signé début juin avec Meta, pour vingt ans également, à compter de juin 2027, il profitera à la centrale nucléaire de Clinton (1.121 MW), dans l'Illinois. Enfin, ce 4 novembre, Constellation a déclaré vouloir construire 5,8 GW dans le Maryland, son État d'origine, pour « des milliards de dollars », entre stockage par batteries, centrales à gaz et, à plus long terme, réacteurs nucléaires.
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