Ça tangue

Christopher Dembik
Responsable de l'analyse macroéconomique
La nouvelle flambée des rendements du Trésor a provoqué une chute du marché actions, les tensions géopolitiques et les prévisions désastreuses des poids lourds comme Walmart et Home Depot ayant également pesé sur l'humeur des investisseurs. Les opérateurs ont augmenté les paris sur le fait que la Réserve fédérale maintiendra ses taux plus longtemps, le marché des swaps montrant désormais un pic prévu de 5,3 % à la mi-année, contre la fourchette de référence actuelle de 4,5 % à 4,75 %. Le rendement à deux ans a atteint son plus haut niveau depuis novembre, ce qui a pesé lourdement sur les techs, le Nasdaq ayant sous-performé les principaux indices de référence. Le S&P 500 a effacé ses gains de février. Si les chiffres récents suggèrent que les États-Unis pourraient éviter une récession, ils ont également écarté la possibilité d'un pivot de la Fed. Les données publiées hier ont montré que l'activité commerciale s'est stabilisée alors que le secteur des services a repris pied, ce qui suggère une économie toujours résiliente.
- En janvier, les ventes de logements américains ont diminué de manière inattendue pour un douzième mois consécutif, prolongeant ainsi une baisse record et soulignant à quel point les taux hypothécaires élevés continuent de freiner l'activité immobilière. Selon les données de la National Association of Realtors publiées mardi, le nombre de contrats conclus en début d'année a diminué de 0,7 % pour atteindre un rythme annualisé de 4 millions. Le rythme des achats, qui est le plus faible depuis 2010, est resté en deçà de la projection médiane de 4,1 millions dans une enquête Bloomberg auprès des économistes.
- Le coût du fret maritime a retrouvé son niveau d'avant la crise, ce qui est une bonne nouvelle pour l'inflation. La baisse des prix s'explique à la fois par des facteurs cycliques (1) et structurels (2). Le consommateur américain est très résilient, comme le montre la récente publication des ventes au détail aux États-Unis. Mais ce n'est pas le cas dans d'autres pays. L'augmentation du coût de la vie entraîne une baisse de la consommation mondiale (1). En outre, le marché du fret maritime est confronté à un excédent de conteneurs. Et cela va s'aggraver dans les mois à venir. Le nombre de porte-conteneurs en construction représente près de 30 % de la flotte actuellement opérationnelle. C'est trois fois plus que la normale. Les entreprises du secteur ont mal évalué l'évolution de la demande mondiale dans la période post-Covid. À tort, elles ont anticipé qu'elle resterait inchangée, voire qu'elle augmenterait. La chute des prix devrait se poursuivre toute cette année et peut-être partiellement en 2024.
- Stellantis NV a dévoilé un rachat d'actions pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars après avoir enregistré des résultats record pour l'ensemble de l'année, grâce aux prix élevés des véhicules, à une solide gamme de modèles et à des effets de change positifs. Les rachats, qui suivent ceux de Mercedes-Benz AG et de BMW AG, seront effectués sur le marché jusqu'à la fin de l'année, a déclaré mercredi le fabricant. Stellantis a également déclaré s'attendre à une nouvelle année de rendements à deux chiffres, même si l'entreprise continue de lutter contre les pénuries de pièces et les défis logistiques.
Il faudra suivre à 20h le compte rendu de la dernière réunion du FOMC.
Les résultats de Rio Tinto, Genmab, Danone, Lloyds Banking Group, Iberdrola, Nvidia, TJX, Stellantis, Baidu, eBay.
Actualité des marchés en temps réel
Clause de non-responsabilité