Bourse : Se préparer au pire Bourse : Se préparer au pire Bourse : Se préparer au pire

Bourse : Se préparer au pire

Macro 1 minute to read
Christopher Dembik

Head of Macroeconomic Research

Le pire n’est jamais certain. Mais parfois il finit par arriver. Il y a exactement un an, le consensus des analystes prévoyait une récession aux Etats-Unis (ce n’était pas notre scénario chez Saxo Bank). Raté, elle ne s’est pas produite. De nouveau, le consensus s’attend à ce que l’économie américaine entre en récession cette année. Cette fois-ci, les choses sont différentes. Les moteurs de l’économie américaine montrent des signes de faiblesse (la consommation des ménages commence à subir les contrecoups de l’inflation, les entreprises cotées parlent plus de licenciements que de pénurie de main d’œuvre dans leur rapport trimestriel, le secteur manufacturier est encore à la traîne etc…). Selon nous, la sévérité et l’effet sur les marchés financiers de la prochaine récession va dépendre essentiellement de la diligence avec laquelle la Réserve Fédérale (Fed) va agir une fois que l’emploi montrera des signes évidents de fragilité. Le marché monétaire estime que la première baisse des taux (donc le vrai pivot de politique monétaire) pourrait intervenir en novembre prochain. Peut-être. Il faut reconnaître que c’est un horizon lointain en économie et que rien ne peut corroborer ce scénario. Ce qui est certain, c’est que la récession qui risque de survenir ne devrait rien à voir avec les récessions de nature financière qui ont eu lieu en 2000 et en 2008. Elle intCH Rerviendra en outre dans un contexte d’inflation élevée. Même si le pic d’inflation est certainement dépassé outre-Atlantique, plusieurs signaux indiquent que les pressions inflationnistes demeurent (comme le rétablissement surprenant du marché de l’immobilier – les prix de l’immobilier représentent 40 % de la pondération de l’indice des prix à la consommation). Il n’en demeure pas moins que la Fed n’aura certainement pas d’autre choix que de privilégier le soutien à l’économie, comme elle l’a toujours fait, au détriment de la lutte contre l’inflation.

Le contexte macroéconomique est un peu différent de celui des précédentes récessions. En revanche, jusqu’à présent, la réaction des marchés actions a été plutôt conforme à ce qui s’est produit par le passé. Les marchés anticipent que la Fed va faire une pause de politique monétaire, ce qui explique en partie la hausse depuis le début d’année (+6% pour le SMI, +14% pour le CAC 40 et +2% pour le BEL 20, par exemple). C’est probablement uniquement lorsque le marché de l’emploi américain va dévisser que les actions vont chuter (l’ampleur va, évidemment, dépendre de l’état du marché du travail et de l’ampleur de la récession). Habituellement, dès que la Fed amorce un cycle de baisse des taux, le marché se reprend. Par conséquent, si tout se déroule comme les précédentes phases de turbulence économique, on peut considérer que la zone à risque pour les marchés actions se situe plutôt autour de l’été et de la fin d’année.

Les erreurs à ne pas commettre

Pour un investisseur, une période de récession est toujours difficile à gérer. On aura tendance à trouver la solution miracle, le parfait rempart contre le risque macroéconomique. Malheureusement, il n’existe pas. La première approche censée est certainement de ne pas commettre ces deux erreurs courantes :

-  Ne pas être positionné comme le reste du marché. On peut être contrariant. Cela peut être payant parfois mais dans la plupart des cas, c’est un échec. A l’heure actuelle, les flux de capitaux fuient les petites et les moyennes valeurs pour aller vers les grandes valeurs les plus liquides. Il est évident qu’il existe de très belles pépites sur le segment des petites et moyennes valeurs. Elles sont souvent décotées, d’ailleurs. Mais c’est un marché difficile qui ne doit représenter qu’une part marginale de son exposition. Les sociétés cotées de ce segment rencontrent une myriade de difficultés. Pour n’en citer que quelques-unes : un pricing power qui est en général plus réduit, un accès difficile au crédit (ou alors cela revient souvent à souscrire des financements ultra-dilutifs), un accès limité aux couvertures financières, un coût de l’ESG qui est important (en %) et surtout une moindre couverture par les analystes (qui réduit de facto la liquidité des titres).

-  Ne pas avoir conscience des changements structurels à l’œuvre. De nombreux secteurs vont être impactés par l’intelligence artificielle. Comme lors de l’arrivée d’Internet, il y aura des arbitrages à faire. Des secteurs vont émerger, d’autres vont mourir. ChatGPT a déjà fait sa première victime : Chegg, une société qui propose de l’aide aux devoirs à destination des étudiants. Dans sa publication trimestrielle, l’entreprise évoque clairement l’impact négatif significatif que ChatGPT va avoir sur la croissance de leur base clientèle. Dans la foulée, en une seule journée, le cours de l’entreprise s’est effondré de 46 %. Pour une société dont la valeur boursière est supérieure à 1 milliard de dollars, une telle dégringolade, c’est peu commun.

Pas de recette miracle

En l’absence de recette miracle, on peut supposer que les stratégies de rempart contre la récession qui ont fonctionné par le passé vont de nouveau fonctionner. Il est donc probable que les valeurs refuge comme l’argent physique ou encore le franc suisse (politique du franc fort de la Banque Nationale Suisse) affichent une performance honorable. La sortie des politiques monétaires ultra-accommodantes est aussi une opportunité pour avoir du monétaire dans son portefeuille. Avec un rendement parfois de 4-5% garanti, les obligations souveraines sont de nouveau attractives alors qu’on pensait encore l’an passé que c’était une classe d’actifs sans intérêt.

Pour ce qui est des actions, certains secteurs ont tendance plus que d’autres à mieux résister (voire à être nettement en territoire positif). Il s’agit du secteur de la défense (Raytheon, Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman etc.), de la santé (Novartis, Alcon dans les soins oculaires, Roche Holding etc…), dans l’agroalimentaire et la consommation de masse (Nestlé bien-sûr et L’Oréal qui est aussi considéré comme une valeur du luxe) ou encore les technologies disruptives (ABB au niveau de l’automatisation et de la robotique par exemple). Il y a aussi certaines valeurs qui ont le double avantage de servir de rempart à la fois contre l’inflation et contre la récession, comme Air Liquide – spécialiste de la chimie. C’est typiquement le profil de société cotée qui peut bien résister en période d’incertitude économique : un portefeuille de clients très diversifié, des ratios financiers solides (résultat net en hausse de 10 % et marge nette qui augmente de 11 % en 2022 sur un an), une stratégie d’expansion avant la Covid pour affirmer sa position de leader et la prise en compte de la transition climatique et énergétique (focus industriel sur l’hydrogène ces dernières années). Le bonus : Air Liquide distribue également des dividendes régulièrement à ses actionnaires et, pour dix actions détenues, l’entreprise offre une action supplémentaire. 


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